Carnet 1 - une Bencic qui assure, un "fils de star" qui impressionne et Djoko, ce roi peut-être bientôt nu

LONGUE INTERDICTION… Peu importe ce que l'on pense de "l'affaire" Djokovic, il est apparemment temps de tourner la page. Pour laisser place au jeu. D'ailleurs, on ne va pas dire ce que l'on en pense, sous peine de froisser la susceptibilité des uns. Et si l'on pensait le contraire, on froisserait la susceptibilité des autres. Quelle époque, tout de même! Relevons malgré tout que le retour forcé du no 1 mondial chez lui, où il a été accueilli en héros, s'accompagne bel et bien d'une interdiction de territoire australien pour 3 ans. Alors à moins que les politiques ne s'adoucissent, nous ne sommes pas près de revoir Djoko sur la Rod-Laver Arena. Et dire qu'il y a 5 mois, le Serbe était à un poil - "A ça, de dieu, à ça", comme dirait l'autre - de devenir l'égal, voire bien davantage, de l'homme qui a donné son nom à l'antre principal de Melbourne Park...

UN NOUVEAU ROI? Il n'en demeure pas moins que l'expulsion de Novak Djokovic, lequel reste au coeur de toutes les discussions malgré le début du tournoi, a 2 conséquences. D'une part, l'Open d’Australie perd son roi. D'autre part, la hiérarchie ATP pourrait vite perdre son incontestable no 1. Il se trouve en effet qu'avec la valse des points et son absence à Melbourne, le Serbe pourrait bien être dépossédé du trône aux alentours du 22 février. Daniil Medvedev et Alexander Zverev sont de ceux qui, déjà, s’en pourlèchent les babines. A condition d'assurer ces prochains jours.

CASTANER HURLE AVEC LES LOUPS… Président du groupe LREM, le parti de Macron, Christophe Castaner a assuré ce lundi matin à la radio que Novak Djokovic ne pourra pas disputer Roland-Garros s'il n'est pas vacciné contre le Covid. Voilà pour l’info qui va animer les discussions jusqu’au mois de mai. Au moins.

BENCIC APPLIQUÉE, TEICHMANN FACILE… Parlons enfin terrain, parlons enfin tennis; sereine et appliquée, intelligente et lucide, Belinda Bencic a parfaitement réussi son entrée en matière à Melbourne, domptant aisément Kristina Mladenovic. Une bonne victoire pour la championne olympique face à son ancienne meilleure amie. On ne va pas vous expliquer ici pourquoi les ex "best friends" sont brouillées, sous peine de tourner ces lignes en page "people", mais ce n’est a priori pas une dent, mais une mâchoire que l'une a désormais contre l'autre. Bref. Pour Bencic, ce sera sans doute une autre paire de manche au prochain tour contre Amanda Anisimova. A noter aussi la facile victoire de Jil Teichmann contre Petra Martic (6-3 6-3).

IMPRESSIONNANT KORDA… Sebastian Korda, fils de qui vous savez, a déjà impressionné à Melbourne. A peine sorti de son isolement, l'Américain a culbuté Cameron Norrie, pourtant ATP 12 (6-3 6-0 6-4), sans trembler, en patron. Une sacrée performance pour celui qui a… remporté l’Open d’Australie juniors en 2018. Et pour rappel, papa Petr avait enlevé le tournoi chez les "grands" il y a 24 ans de cela (eh oui, cela ne nous rajeunit pas).

COCO SE "GAUFRE"… On l'imaginait volontiers comme une surprise du tournoi féminin, genre de "poil-à-gratter" intéressant, mais la voici déjà en salle d’embarquement pour quitter Melbourne; Coco Gauff, 16e mondiale, a complètement déchanté au 1er tour contre Qiang Wang. L'Américaine s’est inclinée 6-4 6-2. Une déception. Mais force est de rappeler que la Chinoise était 8e de finaliste en 2020 et fut même quart de finaliste de l'US Open 2019.

PATATRAS KOKKINAKIS! Il ne fait pas bon de remporter un titre à la veille d'un tournoi du Grand Chelem. Cette vérité, que seul l'immense Stan Wawrinka peut contredire, s'est encore vérifiée à Melbourne. Prenez en effet Thanasi Kokkinakis. Revenu des ténèbres ces dernières semaines et titré le week-end passé chez lui à Adélaïde, l’Australien se voyait capable de tout sur les bords de la Yarra. Mais le bougre a plongé dedans! Battu 6-2 6-3 6-2 par le qualifié Yannick Hanfmann, "Kokk" peut allumer sa télévision. Et ruminer. Soulignons encore que, tout juste lauréat à Sydney, Aslan Karastev - demi-finaliste l'an passé - a bien failli connaître le même sort. Le Russe ne s'en est sorti qu'au 5e set et passé minuit face à Jaume Munar.

NADAL PASSE… Sans que l'on ne sache trop qu'attendre de lui, Rafael Nadal n'a pas fait dans le détail pour son entrée en matière. Son adversaire, Marcos Giron, n'a fait qu'un petit "giro" sur sol australien et puis il s’en est allé (6-1 6-4 6-2). Sans Djokovic dans le tableau, l'ancien no 1 mondial a peut-être plus qu'un coup à jouer.

KEYS RÉALISTE… Dans l'un des gros chocs du 1er tour, entre la lauréate 2020, la dernière du "monde d’avant" Sofia Kenin et sa compatriote Madison Keys, la seconde citée a été plus réaliste. Keys, demi-finaliste en 2015, a pris le meilleur en 2 manches serrées (7-6 7-5). Son réalisme et sa lucidité sur les points importants ont fait toute la différence.

BARTY TROP SIMPLE… Un seul jeu perdu et seulement 54 minutes passées sur le court. Le Barty Express file déjà à grande vitesse à Melbourne. La malheureuse Lesia Tsurenko (6-0 6-1) a vite compris que la "régionale de l’étape" est la grande favorite pour le titre.

VIVA BADOSA! Dans un duel qui constituait l'affiche féminine du jour, Paula Badosa n'a pas fait dans la dentelle. Face à l'Australienne Ajla Tomljanovic, l'Espagnole a été expéditive (6-4 6-0). Ce qu'elle a démontré a été assez époustouflant. Elle confirme ainsi qu'elle est vraiment une top joueuse, après avoir déjà achevé 2021 sur les chapeaux de roue.

LA STAT… 80, c'est le nombre de tournois du Grand Chelem disputés par Feliciano Lopez, 40 ans et toutes ses dents. Soit un de moins qu'un mec nommé Roger Federer, dont il est le contemporain. Nul doute qu'à moins d’un pépin physique, "Deliciano" (qui a été battu par John Millman) égalera le Bâlois à Roland-Garros, puis le battra à Wimbledon, son terrain de jeu préféré à lui aussi.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti