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Carnet 6 - un choc décousu, le tonnerre de Barty, la colère de "Shapo" et même pas peur pour Nadal

Matteo Berrettini peut crier. Deux crans au-dessus de Gaël Monfils en début de rencontre, il a fini par trembler comme jamais. Ce sera sans doute autre chose contre Rafael Nadal. [AP - Hamish Blair]
Matteo Berrettini peut crier. Deux crans au-dessus de Gaël Monfils en début de rencontre, il a fini par trembler comme jamais. Ce sera sans doute autre chose contre Rafael Nadal. - [AP - Hamish Blair]
Match totalement décousu en fin de soirée à Melbourne, où Matteo Berrettini a tout de même fini par prendre le meilleur sur Gaël Monfils. L'Italien affrontera en demies un certain Rafael Nadal, qui a joué avec les nerfs de Denis Shapovalov mais ne se trouve désormais "plus qu'à" 2 marches de l'histoire. Pendant ce temps-là, chez les dames, Ashleigh Barty règne en patronne.

BERRETTINI ET L'ENSEMBLE DÉCOUSU... Matteo Berrettini a fini par calmer Gaël Monfils et par gagner sa place en demies (6-4 6-4 3-6 3-6 6-2), mais c'est à un match totalement décousu auquel nous avons dû assister! Sûr de lui et solide durant les 2 premières manches, l'Italien a ensuite coincé et le vent a tourné, le Français, plus agressif, se rapprochant des lignes et l'essorant. A l'entame de l'ultime manche, tout a à nouveau tourné et Berrettini a fini par trouver la faille. Presque improbable 30 minutes auparavant.

MONFILS PERD BATAILLE... Gaël Monfils peut s'en vouloir d'avoir laissé échapper une place dans le dernier carré. Peut-être pas au vu du 5e set, mais surtout si l'on se fie aux 2 premières manches, durant lesquelles il n'a pas assez tenté, pas assez osé. Même si la progression de "M. Svitolina" est encourageante sur les derniers mois, pas sûr que le train se représentera souvent pour lui qui a déjà 35 ans. De son côté, Berrettini, 1er Italien en demies en Australie, a poussé un "ouf". Mais il devra clairement livrer une tout autre marchandise contre Rafael Nadal s'il entend vivre une 2e finale en Grand Chelem.

BELLE REMARQUE! Comme Daniil Medvedev quelques jours auparavant, Matteo Berrettini a souligné (et déploré) sur le court le fait que de nombreux spectateurs ne sont pas à Melbourne pour se réjouir du tennis. Il est vrai que d'ordinaire joyeux et sympa, le public des bords de la Yarra se comporte de manière particulièrement odieuse et stupide cette année. Triste.

NADAL, MÊME PAS PEUR! Alors bien sûr, après une entame de match tambour battant, Rafael Nadal a connu un "coup de pompe" contre Denis Shapovalov et a même vu le Canadien l'emmener jusqu'au 5e set, mais très franchement, on n'a même pas eu le temps d'avoir peur pour l'Espagnol, qui n'a concrètement jamais semblé proche du précipice. D'ailleurs, il n'est "plus qu'à" 2 matches d'écrire à nouveau un chapitre de l'histoire. Chapitre qui serait le plus monstrueux.

CES DÉTAILS QUI N'EN SONT PAS... Au passage, Nadal a apporté la preuve - mais en fallait-il vraiment une de plus? - qu'il fait partie de ces joueurs hors-norme, comme Roger Federer en son temps ou Novak Djokovic. A savoir que ces gars-là, même lorsqu'ils sont moins bien, arrivent encore et toujours à sauver les apparences, à rester dans le match, puis à finalement prendre le dessus sur leurs adversaires. Cela semble parfois être un détail, sauf que c'est bien cela qui fait toute la différence, entre les grands champions et les autres.

LA NEXT "SE GÊNE"... A l'inverse, on constate que malgré tout son talent, Denis Shapovalov est bien un membre de cette "Next Gen" qui n'ose pas enfoncer le clou sur les dinosaures. Le Canadien a en effet été particulièrement bienveillant - un terme à la mode - avec Nadal à l'entame du 5e set. Au lieu d'insinuer le doute dans l'esprit de l'ancien ATP 1, "Shapo" lui a offert 3 jeux de suite et lui a ainsi quasiment ouvert la porte des demies; une attitude typique de la "Next Gen". Seul Daniil Medvedev (grâce aussi à son sympathique côté lunaire?) a un jour décidé de ne plus faire de cadeau. Et il est le seul de cette troupe à compter un titre majeur. Et non des moindres!

Denis Shapovalov, très fâché contre sa raquette. Et contre Nadal. [AP - Tertius Pickard]
Denis Shapovalov, très fâché contre sa raquette. Et contre Nadal. [AP - Tertius Pickard]

SHAPO EN COLÈRE... S'il avait le droit d'être frustré par ses choix, Denis Shapovalov s'est surtout montré irrité par le comportement de Rafael Nadal. Sa critique peut se comprendre sur certains aspects. Morceaux choisis: "A la fin du 4e set, Rafa part se faire évaluer médicalement. Après l'évaluation, il va faire une pause toilette. Mais comment pouvez-vous être évalué médicalement et avoir une pause toilette et causer autant de retard dans le jeu?" Puis le Canadien d'ajouter, à juste titre: "Je respecte tout ce que Rafa a fait, c'est un joueur incroyable. Mais il doit y avoir des limites, des règles clairement établies. C'est tellement frustrant en tant que joueur; vous avez l'impression que vous ne faites pas que jouer contre le joueur, mais aussi contre les arbitres, contre tellement plus... C'était une grosse pause après le 4e set et mon élan a été coupé!"

UN K POUR DEUX... L'Australie n'a pas franchement brillé en simple masculin, mais elle trouve son bonheur à deux. Enfin, en double, où Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis vivent la quinzaine de leur vie. En feu, les "Special K" se retrouvent en demi-finales de l'exercice, non sans avoir battu quelques paires jusqu'ici, parmi lesquelles la no 1 mondiale Mektic/Pavic au 2e tour ou encore Puetz/Venus ce mardi. Melbourne n'a d'yeux que pour eux. Prochain rendez-vous jeudi contre Zeballos/Granollers, 3es mondiaux.

LE GESTE DU JOUR... Il est signé Nick Kyrgios. Après avoir ajusté (sans le vouloir, on le précise) un enfant dans le public, l'Australien est allé lui offrir sa raquette. Sympa. Mais pas sûr que ça évitera l'oeil au beurre noir.

LA BELLE ROUTE DE MADISON... Après un 3e tour franchi à l'arraché contre Qiang Wang, Madison Keys vit des jours heureux à Melbourne. L'Américaine y déroule en effet son meilleur tennis depuis 3 ans. Elle vient de coller 6-3 6-1 à Paula Badosa, puis 6-3 6-2 à Barbora Krejcikova, ce qui dit beaucoup de son état de forme. Solide sur sa ligne de fond et capable de frapper fort des 2 côtés, la finaliste de l'US Open 2017 semble surtout plus concentrée sur son sujet que par le passé. Sa demie contre Ashleigh Barty aura déjà des airs de finale avant la lettre. Même si on imagine que l'Australienne sera au-dessus du lot.

BARTY EXPRESS! Car oui, on va reprendre le désormais "Bim Bam Boum" qui accompagne nos carnets, mais c'est la réalité: avec Ashleigh Barty, ça fait "Bim Bam Boum, ça fait pshht et ça fait vroum". Incroyable de sérénité, l'Australienne - qui cogne fort certes, mais joue aussi avec sa tête, ce qui change tout! - a collé une fessée à Jessica Pegula 6-2 6-0. En 5 matches, l'occupante du trône mondial n'a égaré que 17 jeux, soit 3,4 par match. Hallucinant. "Dis, tu transpires quand même?", lui a d'ailleurs demandé son compatriote Thanasi Kokkinakis sur Twitter.

AU PROGRAMME MERCREDI! Il y aura notamment un très alléchant Jannik Sinner-Stefanos Tsitsipas aux alentours de 05h00 matin. Félix Auger-Aliassime et Daniil Medvedev s'affronteront pour leur part à 09h30 (à suivre sur RTS 2). Côté féminin, les 2 autres quarts de finale: Cornet-Collins (01h00 du matin), puis Swiatek-Kanepi (03h00).

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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Résultats dames (25.01)

Résultats messieurs (25.01)



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