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Daniil Medvedev: "A choisir, j'aurais préféré gagner l'Open d'Australie plutôt qu'être no 1 mondial"

Daniil Medvedev, souriant, est prêt à reprendre sa saison à Genève après une opération d'une hernie. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Daniil Medvedev, souriant, est prêt à reprendre sa saison à Genève après une opération d'une hernie. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Tête d'affiche du Geneva Open, Daniil Medvedev, actuel matricule 2 du classement ATP, se confie sur les derniers mois qui ont changé sa vie, mais aussi sur le futur et sur son bannissement de Wimbledon. Le Russe entre en lice ce soir contre Richard Gasquet (18h sur RTS2).

Il en a fait du chemin, Daniil Medvedev, depuis la dernière fois qu'on l'avait croisé. Vainqueur de l'US Open en 2021, puis surtout éphémère no 1 mondial entre février et mars après une finale perdue en Australie, le Russe de 26 ans n'est assurément plus un "p'tit jeune qui monte", mais il est toujours le même; sympa, souriant, jamais avare dans ses réponses et mine de rien toujours intéressant à écouter. Cela se confirme au Geneva Open, où il est venu se "refaire la cerise" après une opération d'une hernie début avril.

Appelé à entrer en lice mardi, le finaliste du dernier Open d’Australie avance à tâtons, sans savoir exactement quelles sont ses sensations, mais il prend toujours le même plaisir à se livrer. Même lorsqu'il est emmené en "terrain glissant". "Les sanctions prises par Wimbledon envers les joueurs russes? J’ai suivi tout cela avec un peu de distance, notamment car je n’ai aucune prise là-dessus, lance-t-il. Ce sont les gouvernements et parfois les instances qui agissent. Mais ces sanctions sont à la fois injustes et... compréhensibles. De toute manière, si vous demandez leur avis à cent joueurs du top-100, vous obtiendrez cent réponses différentes. Ce qui est difficile, c'est qu'à l'avenir, il faudra savoir où placer la limite entre accepter des choses et/ou les bannir..." Voilà pour la réponse. Claire. Nette. Précise.

Les sanctions prises par Wimbledon envers les joueurs russes? Je les trouve à la fois injustes et... compréhensibles.

Daniil Medvedev

Sur le court, Medvedev espère pouvoir être aussi clair, net et précis dans ses prises de décisions. Mais la terre battue n’est pas ce qu'il préfère. "Je viens ici pour gagner au moins un match, si ce n'est plus, explique-t-il. C'est important de jouer un tournoi avant d'aller à Roland-Garros, car je peine toujours à trouver mes marques sur cette surface. La bonne nouvelle, c’est que cela fait 2 semaines que je peux bien m’entraîner et que je me sens bien physiquement."

La tête aussi va mieux, chez Daniil. "J’ai effectivement retrouvé une motivation complète, indique-t-il, ce qui n'était plus vraiment le cas sur mes trois derniers tournois avant mon opération. Il est vrai que j'avais fini 2021 sur les rotules en n'ayant quasiment pas eu le temps de récupérer d’une saison à l’autre. Finalement, cette coupure forcée m'a fait du bien…"

J'avais fini 2021 sur les rotules en n'ayant quasiment pas eu le temps de récupérer d’une saison à l’autre. Cette coupure m'a fait du bien.

Daniil Medvedev

Il faut rappeler aussi que Medvedev avait quitté Melbourne le coeur lourd après la finale (perdue) de l'Open d'Australie, avouant que le "petit enfant qu'il avait été" ne se reconnaissait plus en lui. "Moralement, c'est vrai, je n'y étais plus trop, concède-t-il. J'avais enchaîné les tournois, les gros matches, sans jamais prendre le temps de me poser, sans trop réfléchir. Là, je me suis de nouveau entraîné dur, et en y prenant du plaisir."

Les voyants sont donc au vert, même s'il n'ira pas à Wimbledon et même si la brique pilée n’est pas sa "cup of tea". Il ne faut de fait peut-être pas s’attendre à voir le Russe tout gober sur le circuit ces prochains jours. "J’ai pu constater à quel point il n'est pas facile de maintenir la confiance et la réussite au plus haut niveau. Et c'est là que je me rends compte à quel point les trois monstres (ndlr: Djokovic, Nadal et Federer) sont et ont été énormes ces dernières années, car gagner encore et toujours, alors que tous les autres ne pensent qu'à tout entreprendre pour vous battre, est terriblement difficile." Lui-même a senti les choses décliner chez lui au fur et à mesure de son dernier Open d’Australie. "Petit à petit, je perdais mes automatismes, je voyais que les choses n'étaient plus si faciles, plus aussi fluides..."

J’ai pu constater à quel point il n’est pas facile de maintenir la confiance et la réussite au plus haut niveau.

Daniil Medvedev

Reste qu'il a bien failli repartir de Melbourne avec le trophée sous le bras. A ce propos, si on lui avait dit en début d’année qu'il battrait Rafael Nadal en finale de l’Open d’Australie mais ne deviendrait pas no 1 mondial en 2022, aurait-il signé pour un tel scénario? "Oui, clairement, je crois que j’aurais préféré gagner ce tournoi", répond-il.

Puis, dans un sourire: "Mais bon, même si je n’ai pas vraiment pu en profiter, je peux aussi me dire que j’ai déjà été sur le trône mondial. Certes, cela n'a duré que 2 semaines, mais au moins on ne me l'enlèvera jamais. Imaginez: même à 70 ans, je pourrai dire que j'ai été No 1 ATP durant 2 semaines… à moins que j'arrive à le redevenir plus longuement d'ici là."

Genève, Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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"J'adore Genève"

Daniil Medvedev n’a même pas cherché à flatter quelques ego genevois en concluant sa conférence de presse par dire qu’il n’avait pas hésité une seule seconde à venir au Geneva Open. "Pour être franc, je n’ai entendu que du bien de ce tournoi, que du positif. Et j’adore vraiment cette ville. A chaque fois que j’y suis passé, j’aurais voulu y rester plus longtemps. Je suis donc très content d’être au Parc des Eaux-Vives, où les conditions de jeu et le décor sont somptueux." Voilà un bon point de plus pour les organisateurs du tournoi genevois.