Carnet 2 - la belle affiche qui passe sous le nez de Wawrinka, une tenante qui s'écrase et la der de Tsonga

PATATRAS WAWRINKA! Un coup droit qui ne fonctionne pas et un adversaire qui vous fait visiter le court à coups d’amorties dans tous les sens, le tout en délivrant également quelques lobs bien sentis; le menu infligé hier par ce "sacré coco" de Corentin Moutet à Stan Wawrinka n'était pas particulièrement digeste. Le Vaudois était pourtant parti de belle manière contre le gaucher, avant de plonger petit à petit, au cours d'un match assez insipide (6-2 3-6 6-7 6-3). Pas assez offensif, physiquement dépassé et donnant le sentiment par moments d'avoir l'esprit ailleurs, le lauréat 2015 a manqué son match. Au 4e set, après la frustration engendrée par la perte de la 3e manche, il était simplement "cuitas, le Stanislas". Il n'aura ainsi pas l'occasion de se frotter mercredi à Rafael Nadal. Mine de rien, une telle afiche aurait eu de la "gueule", sur le papier, 5 ans après leur finale parisienne...

ALLER DE L'AVANT... Pas du genre à baisser les bras tout au long de sa carrière, Stan Wawrinka ne va pas s'y mettre maintenant. Oui, il a reconnu être sorti très déçu du court, mais il va poursuivre le chantier qui se trouve devant lui. "Je suis à la recherche d'énormément de choses et, comme toujours dans ma carrière, cela prend du temps, a-t-il relevé. Je dois être lucide et humble. Réunir les pièces du puzzle ne se fait pas d'un claquement de doigts." S'en rendre compte est déjà une première étape.

TSONGA, LA DERNIÈRE SÉANCE? Il y aura assurément beaucoup d’émotion ces prochaines heures à Paris, puisque Jo-Wilfried Tsonga n'est plus qu'à quelques minutes de ranger pour de bon sa raquette. Finito, la carrière du Manceau une fois qu'il aura pris la porte (pas celle d’Auteuil) à Roland-Garros. Cela pourrait être dès mardi après-midi contre Casper Ruud, que "JWT" doit affronter aux alentours de 14h00 sur le Court Philippe-Chatrier. Désormais âgé de 37 ans, le finaliste de l'Open d’Australie 2008, ainsi que demi-finaliste des Roland-Garros 2013 et 2015 et des Wimbledon 2011 et 2012 mérite une sortie digne de ce nom. Car même sans titre du Grand Chelem, sa carrière a été immense (lire encadré ci-dessous).

LA PROMENADE DE RAFA… C'est le pied, pour Rafael Nadal! Enfin, pour l'instant... L'ancien Roi de Roland-Garros a passé une journée bien tranquille pour son retour au jeu après sa blessure de Rome. Son adversaire, Jordan Thompson, n'y a ainsi vu que du jeu (2-6 2-6 2-6). A la décharge de l'Australien, il n'est pas un homme de terre. Mais il n'est jamais anodin de voir "Rafa" entamer "son" tournoi à la vitesse grand V. Avec 106 victoires signées à Roland-Garros, l'Espagnol bat le record de succès en un seul Grand Chelem, qu'il détenait jusqu'alors conjointement avec un dénommé Roger Federer. Pendant ce temps-là, Novak Djokovic n'a pas tremblé non plus, contre Yoshihito Nishioka (6-3 6-1 6-0).

OPELKA TOMBE DE HAUT… Titré à Houston et demi-finaliste au Geneva Open, Reilly Opelka et ses 211 cm sont tombés de haut hier, fauchés qu'ils ont été par un Filip Krajinovic, joueur qui fait partie de ces tirages au sort "poils à gratter", ceux que les têtes de série préfèrent éviter d’entrée. Le Serbe a été sans pitié avec le géant du Michigan (7-6 6-2 6-3).

UNE TOUCHE NEUCHÂTELOISE... Grâce à Pedro Cachin, un peu de Neuchâtel se propage à Paris. Membre de l'équipe d'Interclubs du CT Neuchâtel, Pedro Cachin vit un conte de fées à Roland-Garros. "Lucky-Loser" (repêché des qualifications), le 153e mondial a franchi le 1er tour en disposant en 4 manches de Norbert Gombos (6-1 3-6 6-2 6-3). Un succès qui lui assure une entrée dans le top-150, des "sousous dans la popoche", mais surtout qui lui procure un immense bonheur.

LE «SWIATEKXPRESS» SUR DES RAILS… Si ce n'est une impression de justesse, de puissance et de sérénité, Iga Swiatek n'a rien laissé pour son entrée en lice. Intouchable depuis plusieurs semaines maintenant, la Polonaise l'est solidement restée contre Lesia Tsurenko, balayée 6-2 6-0 en moins d'un tour d'horloge. La démonstration de la no 1 WTA - parfaite dans tous les secteurs - n'a pas surpris, mais elle confirme simplement - à ceux qui en douteraient encore - qu'il faudra être très très forte pour aller la chercher à Paris.

DUEL DE SOSIES POUR BENCIC… Longtemps malmenée par la Belge Ysaline Bonaventure, Bianca Andreescu a fini par s'en sortir, à l'expérience et au mental (3-6 7-5 6-0). La Canadienne, qui avait enlevé l'US Open 2019, pourra donc vivre un duel de sosies au 2e tour, puisqu'elle affrontera ni plus ni moins que Belinda Bencic. Les deux jeunes femmes ont un autre point commun: celui de ne pas apprécier plus que cela la terre battue. La Saint-Galloise partira malgré tout avec un petit avantage sur une joueuse certes talentueuse, mais fragile physiquement.

OSAKA S'ARRÊTE LA… Pas besoin d’invoquer les désagréables conférences de presse pour ne pas aller jouer un 2e tour. Naomi Osaka s’est cette fois-ci "débrouillée" toute seule en s'inclinant en 2 manches contre Amanda Anisimova. La Japonaise a au passage laissé entendre qu'elle n’ira pas à Wimbledon.

PARRY EST MAGIQUE! La petite sensation du lundi a été signée par la main droite de Diane Parry. La Française de 19 ans a en effet fait exploser la tenante du titre Barbora Krejcikova (1-6 6-2 6-3). Si la Tchèque n'est certes plus aussi bien dans ses baskets qu'il y a 12 mois, lorsqu'elle avait débarqué sur le palmarès comme un cheveu sur la soupe, cela n'enlève rien au mérite de la jeune femme, courageuse, audacieuse et dotée d'un très beau revers. La native de Nice n'a pas été plus que cela surprise par sa performance, elle qui a enchaîné les tournois sur terre battue ces derniers mois. Sa performance ne vient donc pas de nulle part. Mais Diane Parry peut-elle aller encore plus loin, vers un ailleurs où personne ne l'attend dans ce tournoi? "Je ne vais pas me mettre de pression", répond-elle. D'autres s'en chargeront certainement à sa place.

KERBER TIENT BON...! Angelique Kerber n'était visiblement pas si décontractée "à la Frech (Magdalena, de son prénom)", lundi soir. Titrée samedi à Strasbourg au bout d'une finale épique de plus de 3 heures, l'Allemande a senti passer le vent du boulet contre la Polonaise, qui a servi pour le match et même obtenu 2 balles pour se hisser au 2e tour. L'une d'entre elles a été sauvée d'une superbe amortie par Kerber, qui a ensuite pris le bon wagon (2-6 6-3 7-5). Ouf!

GOLUBIC ET LAAKSONEN DANS L'ATTENTE... Parce que la nuit et la pluie ont perturbé Roland-Garros, Viktorija Golubic et Henri Laaksonen ne reprendront leur 1er tour respectif que cet après-midi. Menée 6-2 2-1 par l'invitée américaine Katie Volynets, la Zurichoise était dans de sales draps avant de se voir renvoyée à l'hôtel. Le Schaffhousois, lui, avait en revanche retourné son match et pris l'ascendant sur Pedro Martinez (2-6 6-4 2-0). Espérons que ce coup d'arrêt ne le stoppe pas sur le court.

LA PHRASE: "On faisait des concours de connards sur le court… Si je n'ai pas toujours gagné, je n'ai pas toujours perdu!" C’est signé Guillaume Raoux, vainqueur de la Coupe Davis 1996 avec la France, qui se livre dans L'Equipe. L'ancien 35e mondial affirme avoir fait partie des 3 joueurs les plus méchants de son époque, aux côtés de Jeff Tarango et Alex Antonitsch.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti