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Carnet 3 - Tsitsipas à l'arraché, aux larmes citoyens, un drôle de 2e tour pour Djokovic et Gaston la classe

Malmené par Lorenzo Musetti, Stefanos Tsitsipas a trouvé son salut à l'arraché, à plus de minuit. [AP - Michel Euler]
Malmené par Lorenzo Musetti, Stefanos Tsitsipas a trouvé son salut à l'arraché, à plus de minuit. - [AP - Michel Euler]
Un mardi riche en émotions du côté de la Porte d'Auteuil, où Jo-Wilfried Tsonga a ajouté aux larmes de son départ celles de sa blessure, intervenue alors qu'il pouvait encore espérer prolonger sa carrière. La France s'est consolée avec l'étincelle Hugo Gaston, qui se régale à chaque fois qu'il joue à Paris. Stefanos Tsitsipas a dû lui faire des heures sup pour tout de même passer l'épaule. Ce mercredi, ce sont les émotions de Novak Djokovic qui vont être mises à rude épreuve, avec des retrouvailles presque inattendues.

BYE-BYE TSONGA… Ca y est, aux larmes citoyens, c'est fini pour Jo-Wilfried Tsonga, battu en 4 sets par Casper Ruud. Une carrière s'est achevée dans les sanglots, et comment rester insensible à cette dernière sortie du Français, combatif mais (une fois de plus) lâché par son corps alors qu'il servait pour revenir à 2 manches partout? Cette fin de rencontre a été un résumé de sa carrière. Si proche, mais si loin, et touché dans sa chair… Terrible pour "JWT", très beau joueur des 15 dernières années, peut-être l'un des plus sous-estimés, et qui aurait mérité de pouvoir livrer son effort jusqu'au bout. "C'est triste que tu t'en ailles, tu as été une inspiration pour plein de joueurs", lui a rendu hommage son bourreau. "J'ai même eu du plaisir à perdre contre toi", a ajouté un certain Roger Federer, apparu sur l'écran géant du Philippe-Chatrier. Les larmes du résident vaudois ont été très touchantes, son discours moins. Ciao Jo!

INCROYABLE TSITSIPAS...! Au bout d'un match un peu fou contre Lorenzo Musetti, sans doute le plus beau du tournoi jusque-là avec deux joueurs aux revers délicieux, Stefanos Tsitsipas a décroché à l'arraché sa place dans le 2e tour, au-delà de minuit (5-7 4-6 6-2 6-3 6-2). Le finaliste de l'édition 2021 a bien failli voir son carrosse se transformer en citrouille, tant il s'est trouvé bousculé comme rarement par l'Italien, révélation de l'an dernier lorsqu'il avait mené 2 manches à rien (déjà) contre un certain Novak Djokovic. "Je n'ai pas eu de problème physique, mais un problème mental, a relevé le Grec. Au début du match, je n'étais simplement pas là, pas dedans..." Ce genre de trou noir est à éviter pour celui qui fait figure de gros outsider derrière les trois favoris.

SHAPOVALOV, LA "NOT LOVE" STORY… On est encore loin, très, très loin d'une histoire d'amour entre Roland-Garros et Denis Shapovalov. Le Canadien a beau avoir derrière lui quelques résultats encourageants sur terre battue (finaliste du Geneva Open 2021, quart de finaliste à Rome cette année, demi-finaliste au même endroit en 2020), il n'y arrive jamais lorsqu'il doit fouler la brique pilée parisienne. Hier, le jeune homme a été dévoré tout cru par le Danois Holger Rune (3-6 1-6 6-7). A la décharge de "Shapo", il est tombé sur un adversaire actuellement dans la forme de sa vie et qui pourrait être l'une des bonnes surprises de cette quinzaine. Sauf si Henri Laaksonen l'entend d’une autre oreille…

LAAKSONEN CONVAINCANT… Car oui, Henri Laaksonen a sorti une belle prestation pour rallier les 32es de finale. Alors que son affrontement avec Pedro Martinez avait été interrompu par la nuit lundi, le Schaffhousois a en effet serré son tennis mardi et s'est montré réaliste pour mater l'Espagnol, ATP 43, qui n'avait rien d’un cadeau (2-6 6-4 6-4 7-6). Rappelons que Laaksonen doit défendre les points de son 3e tour 2021.

SOUSA DANS LES CORDES, MAIS… Finaliste du Geneva Open, où il est passé samedi à 2 points de s’offrir le titre, Joao Sousa a payé ses efforts des Eaux-Vives hier, mais il a tout de même franchi le cap du 1er tour. C'est à l’expérience, surtout, que le Portugais a fini par disposer du lauréat junior 2018 Jason Tseng (6-7 6-1 4-6 6-1 6-4). Cela valait bien un cri de rage. Sousa en découdra maintenant avec Lorenzo Sonego.

LA DRÔLE DE RENCONTRE DE DJOKOVIC… Drôle de 2e tour pour Novak Djokovic, qui va affronter Alex Molcan, le Slovaque de 25 ans. Jusqu'ici rien d’original, sauf que l'intéressé est coaché depuis 3 mois par un certain… Marian Vajda. Oui, l'ancien mentor de "Nole"... Ce qui ne réjouit pas particulièrement l'actuel no 1 mondial. "Pour moi, Molcan est un adversaire comme un autre, mais je n'ai jamais eu Vajda dans le box adverse, a commenté le Serbe. Je dois admettre que ce n'est pas simple pour moi."

LA PHRASE: "Ici, la terre est plus rapide. Je sais que je peux faire quelque chose de pas mal". C'est signé Daniil Medvedev, pourtant connu pour être plutôt allergique à la brique pilée. Hier, le Russe n'a en tout cas connu aucun souci pour son entrée en matière, pliant en 3 petites manches Facundo Bagnis.

GASTON LE DÉMINEUR… Révélation de Roland-Garros 2020, lorsqu'il avait émergé d'un triste automne pour battre notamment Stan Wawrinka, Hugo Gaston n'a certes pas progressé comme certains médias français le pensaient alors (on parlait d’un top-10), mais il reste un joueur atypique, talentueux, capable de pourrir la vie à n'importe qui. Alex De Minaur l'a appris à ses dépens après 4 heures de match sur le superbe Suzanne-Lenglen. Alors qu'il avait enlevé la 4e manche 6-0 et menait 3-0 dans le 5e set, l'Australien (demi-finaliste à Barcelone et à Lyon ce printemps) a vu le petit Français lui faire à nouveau visiter le court et carrément l'essorrer. Au final, Gaston a plié la rencontre au super tie-break, dans une ambiance dingue, de celles qui font qu'on aime ces tournois.

INCREVABLE "GILLOU"... Gilles Simon n'a pas rendu son dernier souffle. Le "géomètre", qui mettra un terme à sa carrière en fin de saison, a puisé au plus profond de lui-même les ressources pour battre Pablo Carreno Busta en 5 manches (6-4 6-4 4-6 1-6 6-4). Et c'est forcément beau à voir. Surtout que le vétéran n'avait plus la mine des grands jours à la fin du 4e set. Ce qu'il a mis sur le court pour obtenir sa qualification est remarquable.

RUBLEV DÉÇU PAR LUI-MÊME… Andrey Rublev a beau avoir décroché son billet pour le 2e tour, il s'est "auto-déçu". Un temps piégé par son adversaire, qui a fait une entame de match à la Kwon, en se montrant agressif et roublard, le Russe a mis du temps à se montrer patient comme il le devait pour insinuer le doute dans l'esprit de son adversaire Sud-Coréen. On l'a vu s'énerver, envoyer une balle dans le décor et bouder, avant qu'il ne finisse gentiment mais sûrement par trouver la faille (6-7 6-3 6-2 6-4). "Mon attitude durant le 1er set a été totalement non-professionnelle, a regretté Rublev. J'étais tendu, émotif, je faisais trop de fautes, j'ai perdu la tête pendant un moment. C'est inacceptable de balancer des balles. J'espère ne plus jamais me comporter ainsi." Peu convaincant ces dernières semaines, le 7e mondial tentera d’être plus apaisé et plus serein en 32es de finale contre le coriace Federico Delbonis.

GOLUBIC DOIT SE REMOBILISER… Incapable de battre l'invitée Katie Volynets, Viktorija Golubic doit immédiatement se remobiliser. Dans 3 semaines à Wimbledon, la Zurichoise devra en effet défendre sa place de quart de finaliste de l'an dernier sur le beau gazon britannique. Et c'est seulement en jouant un autre tennis que celui proposé face à l’Américaine qu'elle pourra y arriver. Pas en continuant de la sorte.

HALEP A DÛ BATAILLER… Battue en qualifications mais repêchée pour le tableau principal, son 1er dans un Grand Chelem, Nastasja Schunk a mené la vie dure à une certaine Simona Halep. Pas encore âgée de 19 ans, l'Allemande ne s'est pas démontée après la perte de la manche initiale. Mieux, elle a envoyé quelques "mines" çà et là pour estomaquer l'ancienne no 1 WTA. La tactique a bien failli fonctionner jusqu'au bout, mais Halep, plus au point physiquement, a tapé du poing sur la table dans la dernière ligne droite (6-4 1-6 6-1). Tout n'est toutefois pas perdu pour la néophyte; ils sont nombreux, hier soir, à avoir vu en Schunk - finaliste de Wimbledon juniors l'an dernier - une future étoile. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

BADOSA SUIT SWIATEK… La formidable Iga Swiatek avait placé la barre haut lundi et épaté tout le monde? La 2e favorite du tournoi parisien, Paula Badosa, a donc fait pareil hier. L'Espagnole, tout aussi géniale, a atomisé Fiona Ferro, pourtant toujours capable de briller sur terre, en 2 petites manches: 6-2 6-0. Soit le même tarif que celui infligé par la Polonaise 24 heures plus tôt. On aimerait tant retrouver les 2 jeunes femmes dans le dernier carré.

SABALENKA ET LES CADEAUX... Chloé Paquet n'a sans doute jamais aussi bien porté son nom qu'hier. La Française et son adversaire Aryna Sabalenka ont en effet multiplié les cadeaux dans un match principalement animé par le manque de lucidité des 2 joueuses. Tête de série no 7, la Biélarusse était menée 2-0 dans l'ultime manche avant de profiter du manque d'expérience de son opposante, qui s'est sans doute vue trop vite au tour suivant (2-6 6-3 6-4). Qualifiée certes, mais vraiment pas convaincante, Sabalenka...

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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