Carnet 4 - Le cas "chaud" d'Alcaraz, la grande peur de Zverev et les promenades helvétiques
ALCARAZ S'EST FAIT TRÈS PEUR… C'est au bout d'un grand match, de près de 5 heures, que Carlos Alcaraz a décroché son ticket pour les 16es de finale. Mais après un départ en boulet de canon, le prodige de Murcie a tremblé, vacillé, douté et s'est même trouvé à un seul petit point de plier pour de bon. Sauf que le vétéran Albert Ramos-Vinolas n'a pas su actionner l’assommoir au moment opportun. Au final, le gamin aux coups éblouissants mais trop souvent abandonné par son revers hier, est passé sur le fil (6-1 6-7 5-7 7-6 6-4). Ceci avant de prouver qu'il a vraiment tout d'un grand lors de l'interview "on court"; d'abord en n'omettant surtout pas d'enfiler sa montre de marque au poignet. Puis en affirmant devant le public parisien qu'il s'était "senti comme à la maison". On ne sait jamais, il aura peut-être besoin de lui plus loin dans sa carrière…
ZVEREV A AUSSI SOUFFERT… Lui aussi a dû écarter 1 balle de match. Un gros service mal retourné par Sebastian Baez lui a donné de l’air, avant qu'il ne puisse filer vers le 3e tour. Lui, c'est Alexander Zverev, qui comme d’habitude récite stupeur et tremblements en 1re semaine de Grand Chelem. A la décharge de l'escogriffe de Hambourg, Baez n'était pas facile à prendre. Audacieux, culotté, intelligent dans son plan de jeu et auteur de quelques délicieuses amorties, l'Argentin a mené 2 manches à 0 avant de redonner un coup de collier qui aurait pu être décisif durant le 5e set. Un seul petit point lui a manqué. "C'est un nom à retenir", a souligné notre consultant Marc Rosset, en compagnie de son acolyte Pascal Droz. C'est juste. Quant à Zverev, on pourrait douter de le voir aller très loin. Mais peut-être qu'il en aura fini avec les trous d’air…
LA REMONTADA DU "PEQUE"… Diego Schwartzman, le "Peque", a failli tomber de haut (mais tout de même moins qu'Opelka l'autre jour, quand même), lorsqu'il s’est trouvé mené 2 manches à rien par Jaume Munar. L'Argentin a pourtant réussi à se rebiffer pour coller trois 6-2 de suite à l'Espagnol. Une remontada qui lui a rendu le sourire, mais qui ne rassure pas sur ses sensations actuelles. Schwartzman est loin de son niveau de 2018 (quarts) ou 2020 (demies).
DIMITROV, OUI MAIS… Tiens, on ne parle pas de Grigor Dimitrov, alors qu'il vient de passer ses 2 premiers tours en patron, 6-1 6-1 6-1 contre Marcos Giron, 6-3 6-0 6-4 devant Borna Coric. Est-ce à dire que l'ancien "Baby Fed", qui n'a d'ailleurs jamais été "Fed", pourrait surprendre? Eh bien a priori non, puisqu'on vient justement de parler de lui. Mais devinez quoi? On aimerait le voir passer l'obstacle Schwartzman pour ensuite défier un certain Novak D. (nom connu de la rédaction) en 8es de finale. Ca pourrait être vraiment sympa.
DJOKOVIC EST DÉJÀ SOLIDE… Soulagé de pouvoir à nouveau s'aligner dans des tournois, et donc de pouvoir avancer l'esprit libéré, Novak Djokovic poursuit sa montée en puissance printanière. Le no 1 mondial sera sûrement au top pour la dernière semaine de Roland-Garros puis pour le début d’été (doré?) à Wimbledon. Ce qu'il montre depuis quelques jours est en tout cas déjà impressionnant. Demandez donc à Alex Molcan, dominé 6-2 6-3 7-6, ce qu'il en pense!
ISNER D'ACIER… Un peuple contre lui, quelque peu véhément, n'a pas suffi à faire plier le double mètre de John Isner. Nerfs d’acier, l'Américain a tenu bon contre Grégoire Barrère, le régional de l’étape. Passé en 4 sets (6-4 6-4 3-6 7-6), le vétéran de 37 ans, qui garde en mémoire d'avoir fait suer Rafael Nadal au 1er tour en… 2011, aura face à lui Barnabe Zapata Miralles, qualifié et tombeur de Taylor Fritz. Le public risque alors d'être plus indulgent. De quoi lui permettre de mettre le nez en 8es de finale?
NADAL A LES CROCS... Pas de problème pour Rafael Nadal. Ni dans son tennis ni dans son physique. Comme d'habitude, le retour à Paris s'apparente à une cure de jouvence pour celui qui n'avait plus de pied 15 jours auparavant à Rome. L'homme aux 13 Roland-Garros court partout, rince ses adversaires et envoie des "sachets" pour définitivement les écoeurer. Contre Corentin Moutet, certes pas le joueur le plus dangereux du tableau, "Rafa" a livré un premier récital. Monstrueux, comme sur ce point...
GASQUET, PAR ICI LA SORTIE... Malgré son tennis toujours délicieux et ses fulgurances, Richard Gasquet est lui aussi sorti de la route, battu 7-6 6-3 6-3 par Sebastian Korda. Le Français a aussi payé son manque de fraîcheur, même s'il faut reconnaître tout le talent de son bourreau, qui retrouvera Carlos Alcaraz vendredi pour un 16e de finale qui ne sera assurément pas le plus moche de l'histoire. Pour Gasquet en revanche, Paris c'est fini. Il y reviendra peut-être l'an prochain. Mais juste pour un dernier tour de piste, comme son pote Jo-Wilfried Tsonga mardi?
IMPITOYABLE JIL… Très belle performance à nouveau de Jil Teichmann, impeccable devant Olga Danilovic (6-4 6-1). Ainsi, et pour la première fois de sa carrière, la Suissesse verra à quoi ressemble un 3e tour de Grand Chelem. Bonne nouvelle: avec la confiance qui est la sienne et grâce à son jeu séduisant, la tête de série no 23 pourrait bien voyager encore un peu plus loin dans cette quinzaine. Victoria Azarenka, sa prochaine opposante, n’est en tout cas pas rassurée. "Je me réjouis de l'affronter", salive une Teichmann affamée.
BELINDA SANS TRACAS… Et puisqu'une victoire helvétique ne suffisait pas à notre bonheur, Belinda Bencic est venue doubler la mise, avec une sérénité extraordinaire contre l'ancienne no 1 WTA Bianca Andreescu. Impériale, sauf comme Jean-Claude Dusse au moment de conclure, la Saint-Galloise n'a même pas eu le temps de trembloter devant la Canadienne. Son match a été quasi parfait. On espère qu'elle pourra enchaîner de la même manière, vendredi contre Leylah Fernandez, une autre Canadienne qui, elle, s’était révélée en… battant Belinda Bencic en Fed Cup.
EMMA PILE… Après être sortie du 1er tour au bout d'une grosse lutte et avoir entamé son 32e de finale sur un rythme parfait, Emma Raducanu a pilé sèchement devant Aliaksandra Sasnovich, s'écroulant dans les 2 sets suivants (3-6 6-1 6-1). Une claque pour la Britannique, qui n'arrive toujours pas (et c'est en partie normal) à renouer avec l’insouciance de son fabuleux US Open. On l'attend malgré tout de pied ferme à Wimbledon, où son tennis pourrait à nouveau faire quelques ravages. "J'ignore quelle sera l'atmosphère, mais je me réjouis de retrouver le gazon et de jouer devant mon public", a-t-elle reconnu avant de quitter la Porte d'Auteuil.
SAKKARI… ZONA… Arrivée à Paris des ambitions plein les bras après sa demi-finale de l'année dernière, Maria Sakkari s'en est déjà allée. Eh oui, la Grecque, qui ne semblait pas tout à fait dans son assiette, n'a pas tenu lors des 2 tie-breaks qu'elle a eus à disputer contre Karolina Muchova (7-6 7-6).
IL N'EN RESTE QU'UNE! Jacquemot et Jeanjean avaient fait mousser les médias et spectateurs français ces derniers jours. Non, Jacquemot et Jeanjean, ce ne sont pas les surnoms des compagnons du "pastaga" de 17h00 du côté de Boulogne, mais bien les 2 joueuses qui avaient mis en émoi l'Hexagone: Elisa Jacquemot et Leolia Jeanjean. Hélas, il n'en reste plus qu'une dans le tableau - la dernière citée. Jacquemot a en effet trébuché contre Angelique Kerber (1-6 6-7). Mais les armes à la main, avec une très belle prestation en 2e manche. "Entrer et jouer sur le Chatrier, c'était magique", a retenu la Lyonnaise, 19 ans à peine. Elle pourra aussi savourer les mots de Kerber: "Elisa incarne l'avenir du tennis", a souligné l’Allemande. Classe.
PARRY TENUE... Après avoir battu la tenante du titre Barbora Krejcikova au 1er tour, la jeune Diane Parry a confirmé en matant Camila Osorio Serrano 6-3 6-3 en soirée. Une sacrée performance pour la Française, qui a su non seulement pratiquer du très bon tennis mais aussi garder ses nerfs. Ce qui n'est jamais simple, 48 heures après une prestation déjà majuscule. Vendredi, celle qui fait déjà battre le coeur du Roland "Bleu-Blanc-Rouge" défiera Sloane Stephens, une autre lauréate en Grand Chelem (US Open 2017).
LAAKSONEN AU PROGRAMME… L'oeil collé sur les 16es de finale pour au moins défendre les points de sa petite aventure parisienne de 2021, Henri Laaksonen aura du pain sur la planche jeudi dès 11h00 s'il entend égaler sa marque de l'an dernier. Le Schaffhousois croisera en effet le fer avec Holger Rune, le Danois qui a grimpé les échelons à la vitesse grand V ces derniers mois. A peine âgé de 19 ans, le 40e mondial sort d'un beau succès contre Denis Shapovalov. Surtout, le garçon était 313e mondial il y a de cela 12 mois! Lauréat du Challenger de San Remo puis de son 1er titre ATP à Munich début mai, l'intéressé avait remporté Roland-Garros juniors en 2019. Laaksonen n'aura pas le droit à un tennis grippé contre Rune.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
2e tour messieurs
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