Carnet 8 - Formidable empoignade sur le Central, un "Djoko" impitoyable, la loi de Coco et la noyade de Teichmann
IMMENSE COMBAT, FABULEUX NADAL! Le Chatrier a vécu hier sa plus belle journée de la quinzaine, grâce à un combat tout bonnement extraordinaire entre Rafael Nadal et Félix Auger-Aliassime. Si les 2 premiers sets ont été mi-figue mi-raisin, que dire de la suite, absolument géniale, tant grâce au légendaire Espagnol, guerrier ultime qui est allé puiser on ne sait trop où les ressources pour gagner, qu'au talentueux Canadien, épatant d'audace, de culot et de justesse? La partie a duré plus de 4 heures et on aurait aimé qu'elle ne s'achève jamais, tant le niveau a parfois été solide. Poussé pour la 3e fois seulement de sa carrière dans un 5e set à Roland, "Rafa" a vacillé. Les deux hommes ne se sont pas ménagés, jusqu'à ce que l'expérience de l'ancien no 1 mondial ne fasse la différence. Époustouflant! Qui peut affirmer ne pas aimer le tennis après un bras de fer pareil?
CHAPEAU, FÉLIX! Une empoignade grandiose, qui permet à Nadal d'afficher encore une fois son "matador instinct"? Rien de tout cela n'aurait été possible sans un merveilleux Félix Auger-Aliassime. Passé à 1 point de la victoire contre Daniil Medvedev à l'Open d'Australie, le Canadien a dégainé une prestation majuscule, qui lui aurait certainement permis de passer l'épaule contre n'importe quel adversaire. Tout juste pourra-t-il regretter quelques occasions manquées au 2e set, mais sinon qu'y avait-il à faire de plus, voire de mieux, contre un adversaire pareil? Remarquable de par son attitude et de par son jeu, "FAA" a régalé l'assistance (et nous avec) et il nous tarde de le revoir bien vite. Il a été un véritable exemple. Pas encore âgé de 22 ans, le joueur originaire du Togo confirme mois après mois qu'il a l'étoffe d'un grand. Ne lui reste "plus qu'à" se débarrasser de ces vieilles gloires immortelles qui hantent encore les courts.
QUEL HORAIRE POUR LE 59E DUEL? Evidemment, le quart de finale à venir mardi entre Rafael Nadal et Novak Djokovic est sur toutes les lèvres et tant les diffuseurs que les camps des 2 joueurs se battent comme des chiffonniers concernant la programmation de cette rencontre. France Télévisions et l'Espagnol militent pour un horaire diurne. Prime TV et le Serbe espèrent jouer le soir. Réponse dans quelques heures.
SI FORT DJOKOVIC… Si vous n'avez pas encore mis une petite piécette sur un joueur pour le titre, on vous aurait conseillé - avant le match Nadal-FAA - d'aller déposer un petit quelque chose sur Novak Djokovic. Certes, il n'aurait pas fallu y mettre votre 3e pilier, mais le Serbe, en parfaite santé, est littéralement monstrueux en ce moment. La preuve: il a détruit Diego Schwartzman sans même avoir à forcer (6-1 6-3 6-3). On pourra toujours arguer que l'Argentin a été timoré par moments et même peu lucide, mais franchement, cela a été une démonstration du no 1 mondial, qui n'aurait pas eu à trembler en temps normal. Sauf qu'en se sortant d'un combat durant lequel il a été plus que bousculé, Nadal a peut-être décroché les repères qui lui manquaient à la veille de ce tournoi. Préparez le pop-corn pour mardi. Ou une paella, ou des cevapcici; peu importe, mais suivez ce quart.
LA NOYADE DE TEICHMANN… Pendant que l'on pouvait s'enthousiasmer sur un écran pour Nadal-Auger-Aliassime, Jil Teichmann vivait sa propre noyade en direct. Auteur d'une première semaine de fort belle facture, la Suissesse a finalement complètement perdu pied contre une Sloane Stephens, il faut bien le dire, exceptionnelle et injouable. "Sur ce coup-là, tu m'as déçu Stephens", aurait dit l'autre. Après avoir mené 2-0, "Jilly" n'a plus rien vu. Si ce n'est du jeu. Ecrasée 6-2 6-0, en n'ayant inscrit que... 3 points lors de la 2e manche, elle ne se souviendra pas forcément pour de bonnes raisons de son premier 8e de finale en Grand Chelem. Mais cela fait partie de son apprentissage. Et bonne nouvelle: on va revoir très rapidement la Suissesse sur le devant de la scène. Son tennis ne mérite que d'aller voir plus haut, plus loin, plus fort.
ZVEREV AU PETIT TROT… Bernabe Zapata Miralles entrera lundi prochain dans le top-100 pour la 1re fois de sa carrière. Mais nul doute qu'il a évolué à un niveau bien plus élevé durant cette quinzaine. La preuve hier encore, puisque durant 2 sets il a mené la vie dure à un Alexander Zverev qui reste réglé sur courant alternatif depuis l'entame du tournoi. Finalement vainqueur 7-6 7-5 6-3, l'Allemand a pu pousser un "ouf" après 3 heures de match. Mais il sait qu'il devra afficher un niveau plus solide et surtout plus constant en quarts de finale contre un certain Carlos Alcaraz.
ALCARAZ TROP SOLIDE... Depuis sa (grosse) frayeur du 2e tour, Carlos Alcaraz a la tête et le bras libéré, et ce n'est pas une bonne nouvelle pour ses adversaires. Alexander Zverev pourra sérieusement trembler, une fois qu'il se sera (re)passé les images de la démonstration offerte par l'Espagnol hier soir contre Karen Khachanov (6-1 6-4 6-4). Les lourdes frappes du Russe, qui ne parvient certes plus à passer un cap depuis 3 ans, ne l'ont même pas perturbé. Sur pilotage automatique, le prodige a juste concédé un break lors de l'un de ses rares moments d'égarement. Mais il a vite corrigé le tir derrière.
LE CANADA, PUISSANCE 4… Après avoir battu vendredi une Belinda Bencic à côté de ses pompes dans les grands moments, Leylah Fernandez ne s'est pas arrêtée sur cette occasion en or. Consciente qu'un joli tableau s’est ouvert devant son tamis, la Canadienne a donc maîtrisé la fougue d'Amanda Anisimova pour se hisser en quarts de finale. C'est la 4e joueuse de son pays à rallier ce stade du tournoi parisien. Si vous ne retrouvez pas l'identité des 3 précédentes, les voici: Carling Bassett (en 1984 et 1986), Helen Kelesi (88 et 89) et Eugenie Bouchard (2014). Prochaine adversaire: Martina Trevisan.
TREVISAN, GAUCHÈRE ADROITE… Puisque oui, elle ne s'arrête plus, Martina Trevisan! Non contente d'avoir enlevé le titre à Rabat voici 10 jours, l'Italienne ne lâche rien dans cette quinzaine. La voici à 4 victoires de suite à Paris sans perdre de set. Hier, même si elle a été bousculée par moments par une Aliaksandra Sasnovich entreprenante mais irrégulière, la Toscane a, à chaque fois, su se reprendre. En arrachant le tie-break 12-10 d'abord, puis en pliant finalement l'affaire après avoir pourtant été menée 5-3 dans le 2e set (succès 7-6 7-5). Solide. Que donnera sa prochaine empoignade face à Leylah Fernandez?
COCO FAIT SA LOI… Elle a sous-entendu, l'autre jour, qu'elle serait triste de ne pas repartir avec le trophée sous le bras. Alors, Cori "Coco" Gauff bande les muscles et écoeure elle aussi tout le monde sur son chemin. Rebecca Marino, Alison van Uytvanck et Kaia Kanepi avaient été laminées par l'Américaine, et voilà qu'Elise Mertens n’a pas pu faire mieux que ses trois compagnes d’infortune (6-4 6-0). "Coco", seulement 18 ans rappelons-le, fait sa loi et impressionne. Son quart de finale contre Sloane Stephens s'annonce de très haut vol.
AU PROGRAMME LUNDI… Parmi les matches les plus attendus au programme de lundi, Rune-Tsitsipas aux alentours de 14h00 sur le Chatrier et surtout le Medvedev-Cilic de 20h45 au même endroit. Côté féminin, le Kasatkina-Giorgi de 11h00 sur le Lenglen devrait être un beau spectacle.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
8es de finale messieurs
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