Carnet 1: un match dingue, une championne olympique en stand-by et la malédiction à laquelle échappe toujours Roger Federer

HURKACZ, MISÈRE! Un immense match a déjà eu lieu: le 1er tour Hubert Hurkacz-Alejandro Davidovich Fokina. Le Polonais - demi-finaliste 2021 et récent vainqueur à Halle - s'est démené pour revenir de nulle part (il perdait 2 sets 0 et son adversaire a eu 3 balles de match de rang) avant de... finalement s'incliner 10-8 au super tie-break, au bout d'un formidable spectacle (6-7 4-6 7-5 6-2 6-7). Son bourreau, qui n'avait jamais remporté un match à Church Road chez les pros après son titre chez les juniors en 2017, a, lui, sorti l'une des plus grosses performances de sa carrière, s'arrachant aux 4 coins du terrain; c'est le tennis qu'on aime!

LA MALÉDICTION DE HALLE… Il ne fait pas bon triompher au tournoi de Halle lorsqu'on ne s'appelle pas Roger Federer. Songez en effet qu'à l’exception du Bâlois, tous les joueurs qui se sont imposés en Allemagne depuis 2011 ont tout de suite perdu d'entrée ensuite à Wimbledon. Il s'agit de Kohlschreiber (2011), Haas (2012), Mayer (2016), Coric (2018), Humbert (2021) et maintenant Hurkacz (2022).

DJOKOVIC PERD UNE MANCHE, MAIS... Bousculé par moments par un culotté Kwon, Novak Djokovic a perdu une manche avant de trouver son salut. Si le Serbe a, à nouveau, donné l'impression de souffrir physiquement, il n'en demeure pas moins que ce set lâché n'est peut-être pas autant un signal que d'aucuns veulent bien nous le faire croire. Rappel en effet: l'an dernier, "Nole" avait aussi perdu une manche d'emblée (contre Jack Draper), avant de dérouler et de n'en perdre qu'une seconde en finale face à Matteo Berrettini. Cela étant, il est vrai qu'il ne nous semble pas aussi affûté que voici 12 mois. Mais ce géant continue d'établir des records. En s'imposant hier, il a signé son 80e succès à Wimbledon. Il devient ainsi le 1er joueur à avoir gagné au moins 80 matches dans les 4 tournois majeurs. Enorme.

NOIRE JOURNÉE... Triste journée pour le tennis helvétique, comme le ciel de Londres. Stan Wawrinka a logiquement été sorti par (un très bon) Jannik Sinner. Même verdict pour Ylena In-Albon, qui disputait son 1er match dans un tournoi du Grand Chelem, et a sans doute retenu des choses de son revers face à Alison Riske. Belinda Bencic a, quant à elle, évité une immense frustration. Menée 6-4 5-1 par Qiang Wang, la championne olympique s'est subitement rendu compte qu'elle disputait un tournoi du Grand Chelem. De fait, elle est revenue puis a empoché le 2e set avant que la nuit n'interrompe le jeu. "BB" doit absolument conclure aujourd'hui, car un beau tableau pourrait s'ouvrir à elle derrière...

GROSSE FATIGUE! Benoît Paire est en pleine déprime. Cassé notamment par le contexte Covid, qui l'a longtemps privé de spectateurs et d'émotions, le Français n'en peut plus. Il l'a encore dit et répété après sa défaite contre Quentin Halys: "En ce moment, j'ai un dégoût du tennis et je vois des personnes pour ça. J'en ai besoin. Je fais un rejet de ce sport. Ça me dégoûte d'entrer sur un court. Quand je mets le pied dessus, j'ai envie de fuir. Et puis, je ne suis pas forcément heureux dans ma vie en ce moment..." Un aveu touchant.

LES MERVEILLES D'ALCARAZ… Carlos Alcaraz n'a pas fini de nous étonner. Cœur vaillant et beau combattant, le prodige de Murcie a déposé ses tripes sur le terrain, cette fois-ci pour se sortir du piège tendu par Jan-Lennard Struff. Vainqueur 4-6 7-5 4-6 7-6 6-4, le lauréat des Masters 1000 de Miami et Madrid a été contraint de dégainer quelques coups venus d'ailleurs, à l'image de celui-ci.

CHUTE PRESQUE NATURELLE… Il ne faut jamais enchaîner les gros résultats avant un tournoi du Grand Chelem lorsque l'on n'a pas l'habitude d'occuper le devant de la scène. Ce qui s'était déjà vérifié à maintes reprises par le passé s'est confirmé à Wimbledon, où Beatriz Haddad Maia a tout de suite pris la porte, battue par Kaja Juvan. Rappel: la Brésilienne sortait de 2 titres (Nottingham et Birmingham) et d'une demie à Eastbourne.

TOUT ÇA POUR ÇA… Très en jambes à Roland-Garros (demi-finaliste), Marin Cilic espérait enchaîner, lui qui fut finaliste à "Wimb" en 2017. C'était sans compter sur un nez qui pique. Positif au Covid, le Croate a dû dire au revoir à ses rêves verts. Dommage pour lui et pour le tournoi.

LA DÉTERMINATION DE MURRAY... Sous les yeux de maman Judy, qui a laissé quelques morceaux d'ongles dans les travées du Centre Court, Andy Murray a fait plaisir au Tout-Wimbledon en décrochant son billet pour le 2e tour devant l'enquiquinant James Duckworth (4-6 6-2 6-3 6-4). Tenace, déterminé, le lauréat 2013 et 2016 est même sorti de sa réserve en servant à la cuillère. Si le geste n'a pas surpris l'Australien, "Muzza" a quand même gagné le point. Mais il devra faire preuve de patience au prochain tour face à John Isner.

LES NERFS TIENNENT… Découverte l'an passé à Wimbledon où, invitée, elle avait rallié les 8es de finale avant de réaliser un "truc de fou" à l'US Open, Emma Raducanu se savait attendue pour ses retrouvailles avec Londres. Bonne nouvelle: la Britannique a tenu son rang (et ses nerfs) pour s'imposer en 2 manches devant Alison van Uytvanck.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti