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Carnet 6: mélodrame, partie de feu et mots doux, fin de série pour la patronne, puis bras de fer entre immenses talents

Nick Kyrgios hurle sa joie après un match électrique mais passionnant contre Stefanos Tsitsipas. L'Australien figure pour la 4e fois de sa carrière en 2e semaine à Wimbledon. [AP - Kirsty Wigglesworth]
Nick Kyrgios hurle sa joie après un match électrique mais passionnant contre Stefanos Tsitsipas. L'Australien figure pour la 4e fois de sa carrière en 2e semaine à Wimbledon. - [AP - Kirsty Wigglesworth]
L'affrontement entre Nick Kyrgios et Stefanos Tsitsipas, électrique et dramatique, a tenu toutes ses promesses au bout d'une journée qui a vu Iga Swiatek perdre son 1er match après 37 succès de rang. Dimanche, Wimbledon sera animé par le duel Novak Djokovic-Tim van Rijthoven, mais aussi et surtout par l'opposition entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz. Show devant!

PROMESSES TENUES… On avait noté en gros et en gras l'affiche Nick Kyrgios-Stefanos Tsitsipas à notre programme de samedi. Bien vu! Le match, enlevé 6-7 6-4 6-3 7-6 par l'Australien, a tenu toutes ses promesses, surtout sur le plan dramatique, puisqu'on y a presque tout vu. Notamment dans le 2e set l'attitude détestable… du Grec, qui aurait dû être disqualifié pour avoir tiré une balle en direction de spectateurs. L'arbitre n’ayant pipé mot, Kyrgios a vu rouge (à raison). Lâchant notamment que "si c'est moi qui avais fait ça…" Effectivement, on peut imaginer que si le gars de Canberra avait fait un dixième de ce que Tsitsipas (qui a encore allumé son adversaire) a fait hier, il aurait été prié de prendre la porte au plus vite. Certes, les nerfs étaient à fleur de peau, mais nous avons bel et bien pris notre pied devant ce spectacle. N'en déplaise aux esprits chagrins!

FABULEUX KYRGIOS! Peu importe qu'on aime ou on déteste Kyrgios, il ne laisse pas indifférent. Et force est de reconnaître que ce qu'il peut démontrer lorsqu'il est pleinement focalisé sur son sujet est par moments monstrueux. La manière avec laquelle il a écarté des balles de break dans la 4e manche et la façon avec laquelle il a conclu son match sont des modèles du genre. On ne peut qu'applaudir, s'en délecter, et même espérer qu'il puisse évoluer dans les mêmes sphères en 2e semaine.

DES MOTS DOUX... En conférence de presse, Kyrgios et Tsitsipas ont continué de s'envoyer quelques mots doux. Mention particulière pour le Grec: "Nick est dans l'intimidation constante. Il intimide ses adversaires. Il a probablement été un intimidateur (harceleur?) à l'école. Je n'aime pas ces gens-là. Il a un côté pervers..."

SWIATEK, DITES 37! L'autre chose à retenir de samedi, c'est le fait qu'Iga Swiatek n'ira pas plus loin que 37 victoires de rang. Battue sèchement par Alizé Cornet, la Polonaise, bien maladroite, a vu sa série s'achever après avoir dompté tant d’obstacles ces 3 derniers mois. Cette défaite ne lui laisse apparemment pas trop de regrets. "A partir du moment où je n'avais jamais trouvé mon rythme sur gazon cette saison à l'entraînement, je ne vois pas comment j'aurais pu le faire ici", a-t-elle commenté. Sans doute aussi que la no1 WTA est soulagée de ne plus avoir à évoquer son invincibilité ou la chasse aux records qui excitaient surtout les journalistes.

TAN, LA BELLE CONFIRMATION… Ce n'est pas tout de battre Serena Williams au 1er tour de Wimbledon, encore faut-il confirmer derrière. Eh bien, Harmony Tan, tombeuse de l'ancienne patronne du tennis mondial, l'a fait de fort belle manière jusqu'ici. Là où d'autres réalisateurs et réalisatrices d'exploits en Grand Chelem ont craqué droit derrière, la Française a enchaîné, d’abord contre Sorribes Tormo, puis samedi devant une Katie Boulter très vite refroidie 6-1 6-1.

AJLA INSPIRÉE… Quart de finaliste l'an dernier (défaite par Ashleigh Barty), Ajla Tomljanovic assure de nouveau une belle quinzaine. A ses succès aisés contre Jil Teichmann et Catherine Harrison, celle qui est devenue no1 australienne depuis la retraite de… Barty a ajouté une victoire de prestige devant Barbora Krejcikova (2-6 6-4 6-3). L'ancienne compagne de Matteo Berrettini ne serait pas contre l'idée de faire au moins aussi bien que l'Italien, finaliste l'an dernier.

VERNI, KUBLER! On ne l'attendait pas en 2e semaine, peut-être même pas au 2e tour. Pourtant, Jason Kubler est bien au rendez-vous, prêt à défier Taylor Fritz après s'être débarrassé en 5 manches de Jack Sock (6-2 4-6 5-7 7-6 6-3). Sorti des qualifs, où il a notamment battu Elias Ymer, l'Australien de 29 ans - qui dispute son 2e Wimbledon - avait ensuite gobé Daniel Evans et Dennis Novak. Sa présence à ce stade constitue une immense surprise.

RICHIE, C'EST FINI... Pas de choc contre Rafael Nadal pour Richard Gasquet, qui a plié en 4 sets contre un Botic van de Zandschulp qui ne cesse de confirmer. Découvert l'an dernier à l'US Open, où il avait atteint les quarts, le Néerlandais a enchaîné avec des 3es tours à Melbourne et Roland-Garros. Le voici en 8es à Church Road, où il aura l'occasion de prendre sa revanche sur "Rafa", son bourreau de Paris. Mais vu ce que présente Nadal, qui a atomisé un Sonego pour lequel ce 3e tour était surdimensionné, on a peur pour le Batave…

NADAL FAIT LA MORALE... D'ailleurs, irrité par le comportement de son adversaire Lorenzo Sonego, Rafael Nadal lui a fait la morale en mondovision au moment de la poignée de main. On n'a pas vraiment compris pourquoi l'Espagnol a tenu à se comporter ainsi, alors qu'il aurait très bien pu faire une remarque à son cadet dans le vestiaire. Cela fait un peu "Père La Morale". Nadal lui-même a ensuite regretté son comportement en conférence de presse: "Je reconnais que je n'aurais pas dû le faire. Mais il y a quelque chose qui me dérangeait. Il existe des codes entre joueurs..."

GROSSE STAT… Appelé à défier Novak Djokovic tout à l'heure dans un 8e de finale qui s'annonce intéressant, Tim van Rijthoven présente une stat' assez incroyable: depuis l'entame du tournoi, le Néerlandais a remporté 90% de points sur sa 1re balle. Personne, évidemment, ne dit mieux.

GROS MATCH... Au menu ce dimanche, un gros match entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, les gamins qui incarnent l'avenir mais aussi en bonne partie le présent. Tous 2, qui s'apprécient, se disent prêts à se rendre coup pour coup. "Nous avons une très bonne relation, mais nous voulons tous deux gagner; ça va être passionnant", a assuré l'Italien. On veut bien le croire!

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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