Carnet 8: le patron nommé Nadal, la solide Tomljanovic, le savon de Halep et le Chilien mordant

NADAL, LE PATRON... L'illusion n'a duré que 9 jeux, puis Rafael Nadal a pris le service de Botic van de Zandschulp, la 1re manche et tout s'est écroulé pour le Néerlandais, même s'il a eu un sursaut d'orgueil en fin de partie. Au-dessus, même monstrueux à certains moments, l'Espagnol a écoeuré le Batave, pressé comme une orange, sur ses jeux de service y compris. Franchement, et même si vous nous rétorquerez que Sonego et "BvdZ" ne sont pas des légendes, sur l'impression laissée lors de ses 2 derniers matches, on ne voit pas comment l'homme aux 22 titres majeurs pourrait ne pas en ajouter un 23e dimanche. A moins que Djokovic? A moins que Kyrgios? Ca reste à voir.

GARIN A VU L'OUVERTURE… Comme Jean-Claude Dusse, Cristian Garin a eu une ouverture. Mais à l'inverse de "Jicé", lui l'a saisie. Comprenez en effet qu'à la base, le Chilien aurait dû affronter Matteo Berrettini au 1er tour. On lui avait alors promis une élimination rapide. Sauf que le Covid et le forfait du finaliste 2021 sont passés par là. Et qu'ensuite le joueur de 26 ans a magnifiquement aligné Elias Ymer, Hugo Grenier, Jenson Brooksby, puis, hier, Alex De Minaur au bout d'un marathon de 5 sets, non sans avoir été mené 2 manches à rien et non sans avoir écarté 2 balles de match. De là à dire que Garin a tout misé sur son physique…

BELLE EFFICACITÉ… Il s’agissait du 8e match en 5 sets de Garin dans un Grand Chelem. Le Chilien en a remporté 7, dont 3 en ayant été mené 2 manches à 0. "La chance sourit aux audacieux et celui qu'il a été aujourd'hui, c'est lui", a joliment souligné De Minaur. Comment dit-on "courage" à Santiago?

KYRGIOS SANS FAIRE LE SHOW… Appliqué et sérieux, mais sans être réellement brillant, Nick Kyrgios a lui aussi gagné sa place en quarts de finale. L'Australien n'a pas souhaité faire le show (sur le court) contre le prometteur Brandon Nakashima. Sans doute parce qu'il ignorait pas mal de choses de son jeune adversaire et ne voulait pas tendre le bâton pour se faire battre. Alors, il s'est concentré pour gérer son tennis et une épaule un peu douloureuse. Et il a surtout profité de son bon service pour éviter l'écueil, même s'il a dû attendre 5 sets avant de classer l'affaire. Place à Garin! Mais avant cela, "il va ASSUREMENT (il insiste sur le mot) me falloir un bon verre de vin ce soir", a admis le tombeur de Stefanos Tsitsipas.

KUBLER N'Y ÉTAIT PLUS… Dernier joueur sorti des qualifications encore en lice à Church Road, Jason Kubler n'avait plus rien dans les pattes pour enrayer les assauts de Taylor Fritz. Les 3 matches d'avant-tournoi et les 5 sets de samedi contre Jack Sock ont mis à plat l'Australien de 29 ans. Celui-ci a, qui plus est, dû faire face à un Fritz titré à Eastbourne et qui n'a pas perdu le moindre set à Wimbledon. Gare à lui dont on ne fait pas trop attention pour le moment!

AJLA EST GRANDE! Très solide Ajla Tomljanovic, qui n'a pas tremblé après la perte de la manche initiale pour mieux finir par moucher Alizé Cornet, qui n'a elle pas su remettre le couvert après son succès contre Iga Swiatek (4-6 6-4 6-3). L'Australienne a donc égalé son meilleur résultat en Grand Chelem et quelque chose nous dit qu'elle ne s'en contentera pas. Encore moins en sachant que sa maman a fait le déplacement de Londres, alors qu'à l’époque, celle-ci préférait partir promener le chien - "même pendant des heures", a souri Ajla - pour éviter de s'infliger les matches de sa fille.

TIMING IS EVERYTHING… Les 2 dernières chances françaises ont disparu du tableau. Outre Alizé Cornet, Harmony Tan a en effet baissé pavillon devant Amanda Anisimova. Une défaite concédée exactement au même moment que celle de sa compatriote. Timing is everything.

RYBAKINA SUR SA LANCÉE… Elena Rybakina s'est ouvert le chemin des quarts avec une redoutable efficacité, en dominant Petra Martic. Sans faire trop de bruit, la Kazakhe de tout juste 23 ans signe un Wimbledon littéralement remarquable qu'elle a jusqu'ici traversé sans perdre le moindre set. Au vu du tableau, elle a clairement le potentiel pour aller plus loin. Mais, déjà, des voix perdues suggèrent qu'un titre de la jeune femme serait une "catastrophe" (sic!). La raison? Le fait qu'elle était Russe il y a encore 4 ans. Hallucinant.

HALEP RESSUSCITÉE! Avec ses petits bobos et le temps qui passe, on avait presque fini par l'oublier au rang des outsiders. Simona Halep n'en a cure. La Roumaine trace son chemin sans se soucier de ce que les autres pensent. Et elle a bien raison! Titrée en 2019 et pas revenue depuis à Wimbledon, elle est invaincue à Church Road depuis des lustres. Et pas n'importe comment, puisqu'après avoir atomisé toutes ses adversaires jusqu'ici, elle a tout bonnement mis un savon (une rouste, une fessée ou tout ce que vous voulez) à Paula Badosa (6-1 6-2). Amanda Anisimova peut se faire du mouron.

RAYON STAT… Il pourrait n'y avoir eu en tout et pour tout qu'un seul affrontement entre membres du top-10 ATP cette année à Wimbledon… si Nadal et Djokovic s’affrontent en finale. Sinon, ce sera le néant! Côté féminin, il est déjà acquis qu'il n'y aura eu aucun duel entre top-10…

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti