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Carnet 10: Rafael fait du Nadal, Kyrgios homme de sagesse, Halep à l'expérience, Rybakina fait jaser et gare à la question stupide...

Rafael Nadal: la mine des mauvais jours, la mine de la victoire? [AP - Kirsty Wigglesworth]
Rafael Nadal: la mine des mauvais jours, la mine de la victoire? - [AP - Kirsty Wigglesworth]
Apparemment blessé, mais toujours vainqueur, Rafael Nadal a fait du "Rafa" pour battre Taylor Fritz et s'inviter à une demie sans doute épique contre Nick Kyrgios. Chez les dames, Simona Halep fait parler sa maturité, Elena Rybakina en irrite certain(e)s et, en coulisses, la question stupide existe bel et bien.

RAFA FAIT DU NADAL… Des bobos aux abdos, une rate qui s'dilate, un foie pas toujours droit (surtout après avoir gagné des titres), mais systématiquement la clé pour gagner… Eh oui, Rafael a fait du Nadal hier, laissant entrouverte la porte de la demie à Taylor Fritz, qui menait 2 sets à 1, avant de la lui claquer sur les doigts. "Paf"! Puis "vlan", aussi, pour la claque finale! Tout sauf immérité pour l'Américain dont le plan de jeu et les choix ont par moments été très surprenants. Fritz aurait pu (et dû) battre le recordman de titres en Grand Chelem, mais il n'en a pas été capable et peut nourrir des regrets. Franchement, rester les pieds collés à sa ligne dans les 2 ultimes manches, sans attaquer le filet, était la pire idée possible.

FACE AU "SPECIAL K"… Puisque Nick Kyrgios a survolé son sujet contre Cristian Garin, Rafael Nadal a rendez-vous avec son "meilleur ami" (on ironise), vendredi en demie. Enfin, s'il peut s'aligner, puisqu'il a lui-même laissé entendre qu'il attendait de voir. "J'espère être prêt pour jouer, il me faudra être à 100%", a-t-il relevé. Reste qu'au vu de sa fin de match devant Fritz, "Rafa" ne doit pas non plus être si mal en point. Un joueur vraiment blessé, peu importent son cœur et son courage, n'aurait en effet pas pu aller au bout de ce combat.

UNE VIEILLE HISTOIRE… Nadal et Kyrgios, on le sait, ne partiront pas en vacances ensemble (merci Thierry Roland) et cela rendra sans doute leur duel de vendredi encore plus chaud et potentiellement plus épique. Depuis leur 1er affrontement, ici même à Wimbledon en 2014 (succès de l'Australien), tout oppose les 2 hommes, qui se sont en tout et pour tout rencontrés à 9 reprises (6-3 pour Nadal). Rappelons que leur dernière opposition sur le gazon londonien, en 2019, avait été marquée par des clashes, consécutifs notamment aux quelques fois où le "Special K" avait tenté d’allumer l'Ibère au filet. Le Centre Court deviendra-t-il un ring dans 24 heures? Pas sûr, car Kyrgios a très envie de ne pas faire n'importe quoi pour la 1re demie "majeure" de sa carrière en simple.

NORRIE, OUI MAIS… "A la fin, je n'avais plus de jambes, mais le public était là…" De fait, malgré la fatigue, Cameron Norrie était parvenu, mardi, à sortir à l'arraché David Goffin. Mauvaise nouvelle pour le Britannique: il va se frotter vendredi à un Novak Djokovic qui, lui, ignore ce qu'est la fatigue. Alors même si le public répond présent…

L'EXPÉRIENCE DE HALEP… Certes, malgré ses 20 ans, Amanda Anisimova n'était pas la dernière venue, mais devant Simona Halep, l'Américaine a vu ce qu'est l’expérience. Les 30 ans, les titres en Grand Chelem et les mois passés sur le trône par la Roumaine ont fait toute la différence hier, la cadette s'inclinant 6-2 6-4 sans donner l'impression de pouvoir faire quelque chose. Au vrai, Halep est un bulldozer depuis le début du tournoi et bien rusée celle qui pourra l'arrêter (Jabeur?). Mais elle ne pense pas à un nouveau titre. "Je suis juste heureuse d'être là, de bien jouer, car j'ai beaucoup travaillé pour revenir au premier plan", dit-elle.

RYBAKINA AU FORCEPS… On a cru à un moment donné qu'Ajla Tomljanovic finirait par passer l'épaule, histoire d'écrire le plus beau chapitre de sa carrière. Mais Elena Rybakina a dit "niet". La Kazakhe a posé son veto, empoché les deux ultimes manches (4-6 6-2 6-3) et écrit sa propre plus belle page. Très solide après la perte du set initial, la native de Moscou a envoyé un signal à la concurrence. "Il va me falloir lui rentrer très vite dedans", a par exemple noté Simona Halep. A Wimbledon, où l'on n’aime pas les athlètes russes, le parcours de Rybakina, née à Moscou, en rend certains amers. La jeune femme, fière de ses racines, rappelle avoir tourné casaque (et Kazakhe) parce que ce pays-là était prêt à lui faire confiance pour mener à bien sa carrière.

PAUVRES JOURNALISTES… Battue, Ajla Tomljanovic a carrément été abattue en se pointant en conférence de presse. Après son long combat, l'Australienne a en effet été confrontée à une première interrogation hallucinante, qui portait sur les accusations de harcèlement visant Nick Kyrgios. "Tellement décevant qu'un journaliste me pose cette question et n’en pose aucune liée à mon match", a-t-elle (sagement) regretté. Bref, c'est aussi affligeant que consternant.

25 ANS APRÈS… Avec Ons Jabeur, Tatjana Maria, Elena Rybakina, Cameron Norrie et Nick Kyrgios, il s'agit des demies comportant le plus de "néophytes" depuis l'US Open 1997.

JOLI DÉFI POUR FELDBAUSCH! Kilian Feldbausch a gagné sa place en quarts de finale du tournoi juniors. Le Genevois s'est défait 6-7 6-2 6-0 du Belge Alexander Blockx. Un beau défi l'attend face à la tête de série no 3, le Croate Mili Poljicak. A l'inverse, Celine Naef a été sortie en 3 manches par Linda Klimovicova. La Schwytzoise tentera de se rattraper en double, en quarts de finale aux côtés d’un autre Tchèque, Nikola Bartumova, jeudi contre la paire britannique Oluwadare/Klugman.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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