Carnet 2: Raducanu la tête dans le sac, Hüsler manque le joli coup, le réveil de Nadal et les sueurs de Gasquet
EMMA "PILE"... Les miracles ne se répètent pas. Douze mois après avoir surpris la planète entière en décrochant (de manière totalement méritée) le titre à Flushing Meadows, Emma Raducanu a déjà pris la tangente. La Britannique n'a jamais fait illusion, finissant la tête dans le sac devant Alizé Cornet (6-3 6-3). A dire vrai, ce n'est pas une surprise, mais commettre 31 fautes directes en si peu de temps est le signe d'un réel problème.
HÜSLER SI PROCHE... Denis Shapovalov peine à franchir un pas supplémentaire dans sa carrière et s'en frustre de plus en plus. Ceci encore davantage lorsque Marc-Andrea Hüsler lui pourrit la vie. Oui, le Zurichois aurait mérité de s'offrir le scalp du Canadien s'il s'était montré moins hésitant, notamment au filet. C'est surtout à l'expérience du plus haut niveau et à la fraîcheur physique que "Shapo" - pourtant très nerveux et même repris de volée par l'arbitre - a trouvé la clé (2-6 6-4 6-4 3-6 6-1). Dommage pour "MAH", qui a remporté plus de points que son adversaire(!), mais son évolution des derniers mois nous laisse penser que les occasions se représenteront.
BENCIC SANS CONVAINCRE... Bien sûr, opposée à Andrea Petkovic (qui hélas se retire du circuit), Belinda Bencic n'affrontait pas n'importe qui, mais la Saint-Galloise n'a pas convaincu. Son niveau de jeu, ses hésitations et son implication molle posent vraiment question pour une joueuse qui dit viser le titre. Au moins a-t-elle franchi l'obstacle, contrairement (par exemple) à Viktorija Golubic.
NADAL A PASSE LA SECONDE... Il a fallu un petit set à Rafael Nadal pour se régler et dérouler. Pris en étau l'espace d'une demi-heure par le méconnu Australien Rinky Hijikata, l'Espagnol a ensuite passé la seconde et conclu par un geste qui dit toute sa détermination. C'est à la roublardise de Fabio Fognini qu'il se frottera jeudi.
BORNA IS "ALIVE"... Lauréat inattendu du Masters 1000 de Cincinnati après des mois de soucis, Borna Coric avait débarqué à New York avec un statut d'outsider qui, on le devinait bien, ne serait pas facile à gérer. Ainsi le Croate s'est-il trouvé au bord du précipice contre Enzo Coucaud, 27 ans, ATP 193 et issu des qualifications (victoire 6-2 7-6 3-6 4-6 7-5). Le Français n'a-t-il pas servi pour le match? Coric n'a évité le couac que grâce au bras de son adversaire, qui a coincé au moment opportun. Il peut pousser un "ouf", au contraire d'Adrian Mannarino. Récent vainqueur à Winston-Salem, le Parisien est passé par la fenêtre en 3 petits sets. Aïe.
LA PHRASE DU JOUR... "Quand tu joues ici, tu sais que tu vas en chier!". C'est signé Richard Gasquet, qui évoquait les conditions humides de New York. Le Français en a bavé physiquement mais il a, mine de rien, parfaitement joué le coup devant Taro Daniel afin de s'en sortir en 4 manches (6-4 6-7 6-2 6-2). En conférence de presse, il a confié avoir emmené avec lui pour ce match une quinzaine de polos, 6 à 7 paires de chaussettes et 3 paires de chaussures, précisant avoir quasiment tout porté au long de sa bataille avec le Japonais.
PAIRE, L'IMPASSE... On a très souvent défendu Benoît Paire l'incompris, en cherchant justement à comprendre sa sensibilité, son fonctionnement et surtout en devinant tout à fait pourquoi il a très mal vécu les mois de confinement, la période Covid, etc, etc. Mais c'est à croire, au bout d'un moment, que le bonhomme n'a plus d'arguments pour que ses défenseurs montent au créneau. Mardi contre Cameron Norrie, il a en effet déjoué aux sets 1 et 3, ne se battant (joliment) que durant le 2e, alors qu'il marchait quelques minutes auparavant sur le court. Comme s'il était juste venu chercher un chèque de plus à New York; comme une injure à la face de celles et ceux qui triment pour 1000 fois moins. "Ce tournoi, c'était un peu une pause entre mes vacances", a-t-il osé balancer. Avant de préciser: "Ce n'est pas un problème de tennis, c'est dans la tête". Sans blague.
LA REINE DE "WIMB" DÉJÀ DEHORS... Malheureuse Elena Rybakina! Reine un jour, mais sortie le lendemain. Ou presque. Géniale à Wimbledon, où elle avait décroché le titre, la Kazakhe a subi une défaite inattendue devant la Française Clara Burel (6-4 6-4). Un choc pour le tableau WTA et un grand moment pour la Bretonne de 21 ans, qui avait sauvé 5 balles de match au dernier tour des "qualifs".
COLLINS SORT GAGNANTE... On savait qu'entre Naomi Osaka et Danielle Collins, il n'en resterait qu'une après ce choc du 1er tour. Alors, l'ancienne no 1 WTA et la finaliste du dernier Open d'Australie se sont rendu coup pour coup, offrant un immense 1er set. Les débats se sont montrés moins équilibrés ensuite, histoire que l'Américaine se qualifie en 2 manches (7-6 6-3). Et dire que ces 4 dernières saisons, la Japonaise avait au moins gagné 1 titre majeur par année!
UN GROS RECORD... En pénétrant sur le court mardi pour y affronter Alison van Uytvanck (et perdre en 2 sets), Venus Williams disputait son 91e tournoi du Grand Chelem; un record. Même ce "bon vieux" Roger pointe loin derrière (81).
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti