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Carnet 4: le miracle de Bencic, les petits tracas de Rafa, la réussite de Paul et la mise au point d'Azarenka

Belinda Bencic a dû faire face à une adversaire meilleure qu'elle pendant quasi 2 sets, mais a réussi à l'emporter. C'est là l'essentiel, a priori. [AP - CJ Gunther]
Belinda Bencic a dû faire face à une adversaire meilleure qu'elle pendant quasi 2 sets, mais a réussi à l'emporter. C'est là l'essentiel, a priori. - [AP - CJ Gunther]
Décevante pendant près de 2 manches contre Sorana Cirstea, Belinda Bencic a tout de même trouvé la clé pour rallier le 3e tour et sauver encore l'honneur suisse. Rafael Nadal s'est lui fait de petites frayeurs devant Fabio Fognini. Alors que Tommy Paul et Jil Teichmann ont animé le tournoi à leur manière, Victoria Azarenka a remis certaines choses en place.

NADAL ÉTAIT PRENABLE... Fabio Fognini menait 6-4 4-2 et rentrait tous les coups possibles, poussant Rafael Nadal au bord du précipice. Puis patatras, black-out dans le jeu de l'Italien, qui n'a plus mis une balle dans le court, aussi car l'Espagnol a réglé la mire. A coup de "vamos", le taureau de Majorque a mis la pression et éparpillé le Milanais façon puzzle, et ce bien qu'il se soit pris sa propre raquette dans le visage, pour finir par ressembler, avec son pansement sur le nez, à Michael Jackson. Dommage pour le beau Fabio, car pendant 1h20, Rafa était prenable. Et si le plus dur était déjà derrière l'Ibère?

LE MIRACLE BENCIC... Il s'est produit un miracle jeudi soir avec la qualification de Belinda Bencic pour le 3e tour. Avant de la décrocher au détriment d'une Sorana Cirstea qui a servi pour le match, la Saint-Galloise avait en effet exposé ce qu'elle montre bien trop souvent depuis un an: ses grosses lacunes tactiques, ses sautes de concentration et son inconstance. Heureusement pour la championne olympique, la Roumaine a complètement dégoupillé au moment d'enfoncer le clou. Résultat: "BB" est en 16es de finale et, finalement, c'est bien là l'essentiel. Car mieux vaut jouer mal et gagner que de briller et perdre. Peut-être a-t-elle en réalité tout compris.

TEICHMANN ILLUMINE FLUSHING... Encore en lice jeudi en double (où elle a finalement été éliminée), Jil Teichmann a globalement manqué sa quinzaine new-yorkaise. Tout juste pourra-t-elle se féliciter d'avoir inscrit l'un des plus beaux points du tournoi.

PAULA PLUS LA! Paula Badosa n'y arrive pas non plus en Grand Chelem! Même grimpée jusqu'à la 2e place mondiale au printemps, l'Espagnole, qui est une très belle joueuse, ne parvient pas à assumer dans les tournois majeurs, Petra Martic l'ayant encore déroutée jeudi (6-7 6-1 6-2). Son meilleur résultat reste donc un quart de finale à Roland-Garros il y a 16 mois.

CORIC, SANS SURPRISE... On se répète à longueur de carnets, mais la digestion d'un titre à quelques jours d'un tournoi majeur, encore plus lorsqu'il est inattendu, est toujours compliquée. Adrian Mannarino l'avait démontré au 1er tour, Beatriz Haddad Maia l'avait vu mercredi et voilà que Borna Coric a lui aussi volé en éclats dès les 32es de finale. Héros de Cincinnati, le Croate a été étouffé par un culotté Jenson Brooksby (6-4 7-6 6-1). Seul son sursaut de la 2e manche, où il a eu plusieurs balles de set, sauve les apparences.

LE COUP DU JOUR... Enfin, c'était celui de jeudi et qui n'a pas été réalisé avec une raquette. On doit ce geste à Tommy Paul, qui semble rêver sur ces images que quelqu'un l'a vu...

SOLIDE RICHIE! La jeune garde coince encore face à la roublardise et à l'expérience. La preuve avec la défaite de l'ex-no 1 mondial junior Miomir Kecmanovic (23 ans) devant Richard Gasquet, 36 printemps. Solide et capable de maintenir une grosse intensité, le Biterrois a maté la rébellion du Serbe en 4 manches et surtout repoussé ses propres limites après quelques heures de galère. "Après mon 1er tour, j'ai eu une insolation, j'étais mort et je n'ai rien bouffé pendant presque 2 jours, a-t-il souligné. En entrant sur le court, je me suis dit que je devais attaquer." Bien vu! Place à Nadal au 3e tour, pour une 18e confrontation (17-0)! Commentaire de "Richie": "Monfils perd 18-0 contre Djoko, donc j'espérais ne plus jamais jouer Rafa jusqu'à la fin de ma carrière... Plus sérieusement, c'est une récompense pour moi que de le jouer là, sans doute sur le Central. C'est inespéré."

UN CERTAIN MURRAY-BERRETTINI... Ce vendredi devrait être animé par un joli 3e tour entre Andy Murray et Matteo Berrettini. L'affiche promet. D'une part car l'Ecossais affirme se rapprocher de là où il veut être et, d'autre part, car l'Italien a des envies de revanche après avoir été privé de Wimbledon pour un test Covid. Bien qu'il apparaisse un brin plus empaté, "Berrett" a toujours ses immenses frappes de coup droit en magasin. Ca sent bon!

SYMPA, KOSTYUK! On avait évoqué un match électrique entre Marta Kostyuk et Victoria Azarenka. Balayée 6-2 6-3, l'Ukrainienne a surtout offert toute son hostilité à la Biélorusse au moment de la poignée de main. Qui n'était pas une bise, mais un vent. Réponse subtile d'Azarenka: "Je sais que Marta traverse des situations très difficiles. Ce n'est pas simple à gérer. Mais j'aimerais qu'elle ait quelqu'un qui la guide un peu mieux dans cette période compliquée." Et pan, comme dirait Jean-Paul Loth.

CILIC ATTEND EVANS! Un joli 3e tour opposera Marin Cilic à Dan Evans. Le Croate, apparu revigoré à Roland-Garros (demi-finale), a passé les 2 premiers tours avec une aisance déconcertante, dominant notamment Albert Ramos-Vinolas. Sans doute que l'air de Flushing, où il avait pris tout le monde par surprise en 2014 en pratiquant le tennis de sa vie, lui fait toujours quelque chose. A voir ce qu'il pourra encore donner devant le Britannique.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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