Marc Rosset: "Avec ce qui se passe aujourd'hui, on mesure encore davantage ce qu'a réalisé le Big Four"
S'il est redevenu solide après son coup de mou de 2022, Daniil Medvedev n'a cependant pas impressionné Marc Rosset. "Non, car il nous a refait le coup des étés 2021 et 2022 en élevant son niveau sur dur, mais sans toutefois être monstrueux", souligne l'ancien no 9 ATP.
Le niveau de jeu est là, oui, mais seulement par moments. Les jeunes manquent de constance dans la performance.
Le Russe n'avait peut-être pas besoin de surjouer. "Soyons francs: lorsqu'on voit les tirages au sort aujourd'hui, ce sont souvent des boulevards qui s'ouvrent devant les mecs, reprend Rosset. La vraie question est de savoir s'ils sont capables de faire pareil en présence de Djokovic; on peut en douter."
Pour le Genevois, le tennis masculin est dans une période de transition. "Il n'y a ni la même qualité ni la même densité qu'avant. Le niveau de jeu est là, oui, mais seulement par moments. Les jeunes manquent de constance dans la performance. Ce que l'on voit à présent nous permet de mesurer encore davantage ce qu'ont réalisé les gars du Big Four, qui ont toujours répondu présents dans les moments importants. Ce qu'ils ont fait ces 15-20 dernières années est juste hallucinant."
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
"Il manque un rival à Alcaraz"
Carlos Alcaraz a lui aussi réussi son entame de printemps avec un titre à Indian Wells et une demie à Miami. Ce qui séduit toujours Marc Rosset: "Le jeu, le style, l'aura; Alcaraz a tout pour poursuivre sur cette voie et réaliser une fabuleuse carrière. Seul lui manque un vrai adversaire, un rival! Il lui en faudra un pour marquer l'histoire. Je vois en Jannik Sinner le joueur qui pourrait être celui-ci. Holger Rune peut aussi le devenir. C'est à souhaiter pour le tennis masculin."
Cap sur la terre battue!
L'ATP Tour passe enfin à la terre battue, avec le Geneva Open (20-27 mai) et Roland-Garros dans le viseur. De quoi faire saliver tout le monde, y compris le champion olympique 1992. "C'est une autre saison qui s'ouvre et les retours de Djokovic, voire de Nadal, vont redistribuer les cartes. On espère que certains vont sortir de leur torpeur, car on en a vu briller à l'US Open puis disparaître et d'autres briller à Melbourne puis disparaître aussi. C'est ce manque de constance qui me déçoit."
Allô, Rafa, bobo?
Qui dit terre battue dit Rafael Nadal, mais le retour de l'Espagnol n'est pas encore agendé. Certaines rumeurs laissent même entendre que l'ogre de l'ocre serait mal en point. Pas de quoi affoler Marc Rosset: "Vous savez, on a entendu tellement de rumeurs sur Rafa et le Big Four que tant que l'intéressé ne dit rien, je ne m'y fie pas. Mais bien entendu qu'à un moment donné la 273e rumeur sera la bonne et un type viendra nous dire qu'il nous l'avait annoncé... Personnellement, j'espère juste revoir Rafa!"
Rybakina a confirmé
Gagnante de Wimbledon, Elena Rybakina a confirmé que ce titre n'était pas qu'un "coup d'un jour". La Kazakhe a enchaîné avec une finale à Melbourne, un sacre à Indian Wells et une autre finale à Miami, où seule une solide Petra Kvitova a pu la stopper. On a trouvé en Rybakina une vraie concurrente pour Iga Swiatek. "Mais sur surface dure uniquement, relève Marc Rosset. Ce sera en effet plus compliqué pour elle de rivaliser avec la Polonaise sur terre battue, où je pense que Swiatek rayonnera à nouveau. La concernant, je souhaiterais toutefois pouvoir la voir franchir d'autres paliers sur d'autres surfaces."