Le sourire de Casper Ruud n'a rien de forcé. Douze mois après avoir conquis son 2e titre genevois, le Norvégien apparaît heureux comme un gamin au moment de retrouver le Parc des Eaux-Vives et ses petites habitudes locales. Il déambule dans le club tel un poisson dans l'eau, comme chez lui. "Franchement, j'ai trouvé mes aises chez vous, le cadre est génial, témoigne-t-il. Je ne saurai trop expliquer mon rapport avec la Suisse, mais j'ai gagné deux fois le Geneva Open, j'ai également été titré à deux reprises à Gstaad et tout me plaît ici: le décor, les gens, la nourriture... Tout est fait pour que je m'y sente bien, et particulièrement à Genève, où je suis toujours content de revenir, car j'aime retourner dans les endroits qui m'ont plu. Bref, c'est idéal."
Tel un vieux briscard, le No 4 mondial (24 ans seulement) a ainsi retrouvé ses lieux de prédilection. "J'apprécie certains restaurants, reprend-il. Hier soir (ndlr: lundi), je suis allé aux Armures, en Vieille-Ville. Si j'y ai mangé une fondue? Non non (ndlr: éclats de rire), ça aurait été trop de fromage avant mon tournoi. Mais j'ai dégusté un bon steak et passé une belle soirée. Cette semaine, j'espère pouvoir me rendre sur l'autre rive genevoise..."
Si j'ai mangé une fondue lundi soir? Non non, ça aurait été trop de fromage avant mon tournoi.
Voilà pour le plat principal. Mais pour le dessert, le finaliste du dernier Roland-Garros aimerait bien s'offrir le droit de croquer dans un troisième titre au Geneva Open, samedi soir. "J'espère en effet pouvoir refaire ce que j'ai fait par le passé, jure-t-il. Après des mois difficiles, je me sens sur la bonne voie. Le tournoi de Rome m'a prouvé que je travaille dans la bonne direction."
Demi-finaliste dans la capitale italienne samedi dernier, Casper Ruud est semble-t-il sorti du tunnel dans lequel il s'est trouvé en début d'année. "Les quatre ou cinq derniers mois ont sans doute été les plus compliqués de ma carrière jusqu'ici, concède-t-il. Je n'avais pas encore vécu un pareil "trou" dans ma vie sportive (ndlr: 5 matches gagnés en 5 tournois avant son trophée à Estoril début avril), et cela est intervenu alors que j'avais vécu des "hauts" incroyables dans la période précédente. Comme quoi, tout peut aller très vite dans le tennis..."
Les quatre ou cinq derniers mois ont été sans doute les plus compliqués de ma carrière jusqu'ici.
Sa carrière l'a prouvé. Monté en flèche en 2022, avec trois titres et quatre finales - et non des moindres, puisque c'était à Miami, à Roland-Garros, à l'US Open puis au Masters - le Norvégien a flirté avec le trône mondial et est devenu un joueur référence, de ceux sur lesquels pèsent les attentes. Trop parfois? "Non, je ne pense pas, répond-il tout de go. Les attentes, ce sont les miennes. C'est dans le cas où je n'arrive pas à y répondre que je peux gamberger. Je ne me préoccupe en revanche pas des espoirs des autres personnes! Si je me mets à penser à ce que peuvent attendre les médias ou les fans de moi, je n'irais pas bien loin..."
Alors, focalisé sur lui-même et sur son tennis, Casper Ruud tient à élever encore son niveau de jeu pour passer l'écueil J.J. Wolf tout à l'heure sur le central. Ce qui lui permettrait assurément de prolonger son séjour genevois et de déguster d'autres bonnes choses. Dont le titre?
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
Réussite totale pour le Geneva Open
Le Geneva Open a véritablement la cote. Preuve en est que la journée du mercredi 24 mai sera à guichets fermés. "Tous les billets ont été vendus, se réjouit le chef de presse Laurent Ducret. Cela prouve, si besoin était encore, qu'en plus d'être une terre de foot et de hockey notamment, Genève est aussi une terre de tennis." L'an dernier déjà, le Parc des Eaux-Vives avait plusieurs fois fait le plein. La météo et les têtes d'affiches en lice mercredi (Fritz, Dimitrov, Ruud) contribuent à la réussite d'un tournoi ATP 250 devenu indispensable dans le calendrier.
Programme du mercredi 24 mai
Court central:
11h30: Mannarino-Ivashka. Suivi par Giron-Fritz, puis Carballes Baena-Dimitrov.
18h00: Ruud-Dellien/Wolf, puis Jarry-Griekspoor.
Court No 1:
11h30: Bolelli/Martin-Mektic/Pavic. Suivi par Zapata Miralles-O'Connell, puis (pas avant 16h00) Arevalo/Rojer-Cacic/Lammons et enfin Granollers/Zeballos-Dellien/Pella.