"Je n'ai manqué qu'un seul jeu de tout le tournoi, cela a été une semaine incroyable", apprécie Nicolas Jarry

Quatre ans après avoir égaré une balle de match en finale du Geneva Open et s'être finalement incliné contre Alexander Zverev, Nicolas Jarry n'a cette fois-ci pas tremblé pour mettre le tournoi dans sa poche. Le Chilien avait fait l'essentiel en enlevant un 1er set serré contre Grigor Dimitrov, puisqu'il a "déroulé" par la suite (7-6 6-1), ponctuant ainsi une semaine folle. "Vous rendez-vous compte, je n'ai manqué qu'un seul jeu de tout le tournoi, jeudi contre Casper Ruud, lance-t-il, les yeux brillants. Oui, j'ai vécu sept jours incroyables!"

"Une signification particulière"

Aux Eaux-Vives, le joueur de 27 ans a donc cueilli le 3e titre de sa carrière après ceux de Bastad en 2019 et Santiago en mars dernier. "A l'entame du 2e set, j'ai senti que Grigor fléchissait, qu'il servait moins bien, relève-t-il. Et moi, dans le même temps, je ne lui ai vraiment rien donné sur mon engagement." Pour le "roi de Genève", ce trophée semble avoir encore davantage de valeur que les deux précédents. Peut-être parce qu'il intervient après des victoires sur Ruud, Alexander Zverev et Grigor Dimitrov; succès qui démontrent que Jarry distille non seulement le meilleur tennis de sa carrière mais aussi qu'il est devenu très solide également dans la tête. "Ces victoires ont effectivement une signification particulière pour moi, poursuit le Chilien. Cela me montre que je peux rivaliser avec tout le monde."

"J'essaie de contrôler mon cerveau"

Il doit cela aux efforts qu'il fournit quotidiennement sur le court et aussi à son immense travail mental, consécutif au contrôle antidopage positif qui l'avait mis plus bas que terre fin 2019. "Je pourrais évoquer toute cette histoire pendant des heures, dit-il. J'ai surtout beaucoup bossé sur tous les points pour me renforcer. Reste que la saison passée avait été particulièrement dure, car je faisais tout juste mais les résultats ne suivaient pas. Maintenant, la dynamique est la bonne. J'essaie de contrôler mon cerveau, mon état d'esprit, de maîtriser mes émotions... parce que je sais que parfois ce même état d'esprit peut devenir fou. Je sens que je suis devenu plus mature. A moi de renforcer encore ces points forts."

Et Nicolas Jarry d'ajouter: "Mon mental est la clé de mon tennis. Je sais ce que j'ai à faire et je travaille jour après jour afin de poursuivre sur cette voie. Parce que si je suis bien là, je suis bien aussi avec mon jeu." Le fait d'avoir sa famille à ses côtés contribue également à son bien-être. "Je suis heureux que ma femme et mon fils (né en 2022) puissent m'accompagner sur le circuit. Que je passe une bonne ou une sale journée, cela me fait du bien de me retrouver avec eux."

Assurément, ce samedi aura été bon. Son voyage vers Roland-Garros, où un 1er tour aisé contre Hugo Dellien l'attend, devrait être du même acabit. Avec Jarry, le Geneva Open a un nouveau roi; pas forcément celui que le public attendait, mais assurément celui qui le méritait le plus. Le voilà devenu "ami du tournoi".

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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