Carnet 8: l'insolence du trop fort Alcaraz, la fierté de Djokovic, un solide Tsitsipas et Paris, époque renaissance

ALCARAZ TELLEMENT AU-DESSUS… Le choc Carlos Alcaraz-Lorenzo Musetti a fait pschitt, mais peut-on en vouloir à l'Italien? Oui, il n'a pas été assez puissant pour insinuer le moindre doute chez l'Espagnol, s'est montré trop fragile au service, son kick ne faisant pas assez mal au no1 mondial, mais même en étant à 120%, Musetti - qui a montré deux/trois belles choses malgré tout (voir le tweet) - aurait fini par plier devant son adversaire. Parce qu'Alcaraz - auteur de 42 coups gagnants pour seulement 23 fautes directes - est actuellement trop fort lorsque le combat s'engage, trop au-dessus du lot dans ces conditions, tellement insolent de facilité. Franchement, le "bougre" est bluffant. A tel point qu'il pourrait ne pas avoir à craindre un potentiel enchaînement Tsitsipas-Djokovic-Finale. Rappelons que le Murcian avait battu Cilic, Sinner, Tiafoe et Ruud pour enlever l'US Open et qu'il est vraiment "bouillant" (lire encadré).

TSITSIPAS SANS FAUSSE NOTE... Stefanos Tsitsipas n'avait pas le rendez-vous le plus compliqué sur le papier en devant se frotter au qualifié autrichien Sebastian Ofner. Mais le Grec a eu l'intelligence (et l'humilité) de ne pas prendre de haut son adversaire. Sa performance en début de soirée a été sans fausse note. Il s'est d'abord sorti d'une première manche accrochée avant de dérouler (7-5 6-3 6-0). Pour l'anecdote, le futur adversaire d'Alcaraz en quart de finale a dû attendre sa 3e balle de match pour signer... sa seule faute directe des deux derniers sets(!). Propre! Mais que pourra-t-il bien faire mardi contre le no 1 mondial?

DJOKO VITE… Sans surprise et sans avoir à forcer, Novak Djokovic a dominé Juan Pablo Varillas, mettant trois petites manches dans la vue du Péruvien (6-3 6-2 6-2). Le Serbe atteint de fait son 17e quart de finale à Roland-Garros, soit le record absolu. "Je suis fier de cette marque", a-t-il relevé. Mais nul doute que c'est un autre record qui l'obsède pour la suite de son séjour parisien; il n'est "plus qu'à" trois victoires dans cette quinzaine de gober son 23e titre majeur. "Lorsque je joue comme aujourd'hui, je ne peux qu'être content de ce que je fais", martèle un "Nole" qui monte en puissance. Karen Khachanov, son prochain adversaire, n'a pas de quoi cocarder.

PAVLYUCHENKOVA, ÉPOQUE RENAISSANCE… Sa carrière de joueuse talentueuse avait déjà vécu une première renaissance, en 2021, après tant de hauts et de bas consécutifs à des pépins physiques. Voici deux ans, Anastasia Pavlyuchenkova (30 ans à l'époque) avait en effet validé son retour en forme en accédant à la finale de Roland-Garros, après notamment des victoires – excusez du peu – sur Tomljanovic, Sabalenka, Azarenka et Rybakina. La Russe, qui avait finalement trébuché sur Barbora Krejcikova, pensait être relancée. Hélas, sa mécanique et un genou se sont grippés par la suite. Tombée au 846e rang mondial, elle a eu le cœur de s'accroche rencore. Bien vu! Actuellement 333e, la championne olympique du double mixte a cueilli hier son billet pour les quarts de finale du simple en matant Elise Mertens (3-6 7-6 6-3). C'est la troisième fois de suite dans cette quinzaine qu'elle revient d’un handicap d’une manche pour dominer une tête de série. Prochain tour contre Karolina Muchova.

SVITOLINA NE S'ARRÊTE PAS… Il y a quelques années, nous avions parié qu'Elina Svitolina (28 ans) gagnerait un jour un titre du Grand Chelem. Puis sont venus les pépins physiques, un mariage et un accouchement pour l'Ukrainienne. Le chemin menant au Graal s'est dès lors compliqué pour la femme de Gaël Monfils, mais celle-ci est finalement revenue avec le mors aux dents. Ainsi, après avoir surpris tout le monde depuis le début du tournoi, elle s'est hissée dans son quatrième quart de finale à Roland-Garros en battant Daria Kasatkina (6-4 7-6), celle dont elle est la bête noire. Le parcours de la "Supermaman" - qui affrontera Aryna Sabalenka mardi - pourrait constituer la vraie belle histoire de cette quinzaine! Sauf qu'on aurait bien aimé que Svitolina serre la main de son adversaire après son match…

LE FAIT DU JOUR... Il s'agit de la disqualification de la paire Miyu Kato/Aldila Sutjiadi en double dames, l'une d'entre elles ayant tiré (involontairement) une balle dans le visage d'une ramasseuse de balles, qui a fini en larmes. Ce sont donc Marie Bouzkova et Sara Sorribes Tomo qui poursuivent leur route. Mais non sans recevoir quantité d'insultes sur la Toile, puisqu'elles sont toutes deux allées dénoncer le geste à l'arbitre, comme dans une cour d'école.

L'IMAGE DU JOUR... Alignée en double, Cori Gauff a visiblement elle aussi eu maille à partir avec une balle. Mais plus de peur que de mal. Et personne n'a été disqualifié.

INDÉFENDABLE? Désormais directrice de Roland-Garros, l'ancienne joueuse Amélie Mauresmo a défendu l'idée des sessions nocturnes parisiennes lors de sa conférence de presse de mi-tournoi. "Cela ne nous pose pas de problème, a-t-elle souligné. On souhaite continuer avec ce format." Une fausse bonne idée, semble-t-il.

AU PROGRAMME… Parmi les 8 matches à suivre ce lundi, on retiendra les duels Casper Ruud-Nicolas Jarry et Grigor Dimitrov-Alexander Zverev, qui sera la session de soirée. Ces quatre hommes étaient présents au Geneva Open et leur parcours parisien confirme que le tournoi suisse est une magnifique rampe de lancement pour Paris. A suivre...

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti