Carnet 12: tous aux trousses de Djokovic, Alcaraz le premier, demi-finales de rêve, ramasseuse consolée et la fée Muchova
QUI POUR FILER EN FINALE? Nous voici vendredi, jour des demi-finales messieurs et, pour tout dire, on a déjà eu droit, dans l'histoire de Roland, à pire que cela, comme programme. Eh oui, avec Carlos Alcaraz-Novak Djokovic pour commencer, puis Alexander Zverev-Casper Ruud ensuite, le tournoi parisien a un dernier carré de luxe, sans doute aussi rendu encore plus séduisant par l'absence de Rafael Nadal, qui lui donne une autre dimension. On en a l'eau à la bouche! L'heure est venue de faire vos jeux, sans oublier de vous brancher dès 14h45 sur RTS 2, sur notre application ou sur notre site Internet pour y rejoindre Marc Gisclon et Marc Rosset, qui vont vous faire vivre une après-midi palpitante. Mais qui donc va passer l'épaule (pas entre les deux Marc, mais sur le court)?
PRIME A L'EXPÉRIENCE...? Forcément, la demi-finale qui fait le plus parler est celle opposant Alcaraz à Djokovic. Parce que l'un incarne l'avenir, mais déjà le présent et l'autre incarne fortement le passé, mais toujours aussi fortement le présent... et que mettre une pièce sur l'un ou l'autre est un exercice compliqué. Chacun a des arguments. L'Espagnol a pour lui une forme étincelante, peu de temps passé sur le court, une puissance incroyable et une confiance à son paroxysme après avoir détruit Lorenzo Musetti et Stefanos Tsitsipas, qui pensaient lui poser des problèmes. Le Serbe, de son côté, a tout son passé - il est le seul des quatre demi-finalistes à avoir déjà triomphé à Roland-Garros -, un revers à deux mains (contrairement à l'Italien et au Grec qui n'avaient pas de quoi résister à la foudre de l'Ibère), sa science des matches en cinq sets, format qui le rend plus dangereux que jamais, son côté "matcheur" qui fait qu'il se nourrit comme personne de ces grosses affiches et que peu importe ce qu'il a démontré – ou pas – aux tours précédents, il devient imprévisible lorsque tous les regards sont braqués sur lui. Ou plutôt si, il devient presque trop prévisible, sachant que les scénarios de ses demies sont souvent courus d'avance, tant c'est généralement un autre tournoi qui commence pour lui à partir de là. "Carlito" tentera de renverser le cours de l'histoire.
23, V'LA DJOKOVIC? Forcément, lorsqu'on parle de nombre, le premier venant à l'esprit est 23. Soit le nombre de titres du Grand Chelem que Novak Djokovic pourrait posséder dimanche soir s'il bat Alcaraz et gagne ensuite la finale. Mais l'Espagnol préfère sans doute mettre en avant un autre chiffre: le 1. Comme le nombre de fois où il a affronté le Serbe et… l'a battu. C'était il y a une année, à Madrid, lorsque l'actuel No 1 mondial n'était pas encore tout à fait la bête qu'il est devenue. Alcaraz s'était imposé 6-7 7-5 7-6. Aurons-nous droit cet après-midi à une empoignade de la même sorte, format 5 sets?
BIEN MALIN QUI… Si pronostiquer la première demie masculine apparaît difficile, que dire de la deuxième, qui ne semble pas plus évidente? Déjà présents à ce stade-là du tournoi l'an dernier, Casper Ruud et Alexander Zverev ont désormais suffisamment d'expérience pour ne pas voler en éclats mentalement, donc tout porte à croire que ce sera aussi une bien belle rencontre. Mais est-ce que le tennis du métronome norvégien prendra le pas sur les grosses gifles de l'Allemand, parfois moins régulier sur la longueur? Ou est-ce que Zverev, revanchard après sa blessure de 2022, parviendra à estourbir un Ruud parfois en délicatesse avec son revers? "Le piège, avec Casper, c'est qu'il doit bien avoir des moments de moins bien, mais il ne vous les montre pas, soulignait mercredi soir sa victime Holger Rune. Même lorsqu'il joue à un niveau plus 'faible', ça reste très élevé. Il est drôlement fort."
ZVEREV, D'UNE COURTE TÊTE… Au rayon des confrontations, c'est Alexander Zverev qui mène le bal. Après un premier rendez-vous qui n'a finalement pas eu lieu en raison du forfait du natif d'Oslo en 2021 à Acapulco, le Hambourgeois a enlevé, à Cincinnati et Bercy la même année, les deux premiers de leurs trois affrontements, tous disputés sur surface rapide. Ruud a en revanche gagné le dernier, à Miami la saison passée. La terre battue, l'évolution des deux hommes et la dimension "Grand Chelem" rebattent absolument toutes les cartes. Pour l'anecdote, Zverev nous avait confié voici deux semaines au Geneva Open qu'il souhaitait pouvoir en découdre avec le Norvégien aux Eaux-Vives avant de rallier Paris: "C'est l'un des meilleurs joueurs du monde sur cette surface, donc avoir à l'affronter avant un tournoi comme Roland-Garros, ça me ferait du bien." Le sort a voulu qu'il doive attendre de le croiser sur le Chatrier, un jour de demies. Il y a pire comme contexte...
UN BEAU KATO… Disqualifiée en double dames au début de la semaine après avoir tiré sur une ramasseuse de balles, la Japonaise Miyu Kato a sauvé sa quinzaine, en remportant le tableau de double mixte en compagnie de son partenaire, l'Allemand Tim Puetz. C'est davantage qu'un lot de consolation (en plus, elle en a profité pour offrir un cadeau à sa "victime"). Tout est bien qui finit bien.
MUCHOVA L'ENCHANTERESSE… Qui aime le tennis ne peut que succomber devant celui pratiqué par Karolina Muchova, la Tchèque que personne n'attendait dans le dernier carré, et encore moins samedi en finale. Dans la plus belle quinzaine sportive de sa vie, la joueuse d'Olomuc a tenu bon hier face au puissant défi proposé par Aryna Sabalenka pour accéder à sa première finale en Grand Chelem au bout d'un très joli et long match (3h13). Historique, bien sûr, mais aussi plaisant, car c'est l'audace et la technique qui sont récompensées avec cette qualification. La droitière de bientôt 27 ans a une palette tellement large que dès lors qu'elle se met à jouer avec toutes les teintes de son tennis, l'observateur – averti ou pas – ne peut qu'apprécier. C'est une fée avec sa baguette. La subtilité de son jeu a hier répondu au (pauvre) plan tactique de la Biélorusse qui, à part frapper très fort droit devant elle, n'a pas proposé grand-chose, surtout aucun plan B. Et pourtant, cela a bien failli être suffisant, puisque Sabalenka, qui a mené 5-2 dans l'ultime manche, a bénéficié d'une balle de match.
SWIATEK ENFIN BOUSCULÉE... Pour le panache, pour la belle histoire et… pour changer, aussi, il aurait été chouette de voir Beatriz Haddad Maia rallier la finale, mais Iga Swiatek en a décidé autrement, au terme d'une autre belle opposition qui a bien failli déboucher sur une 3e manche. La Polonaise a donc enfin été mise à l'épreuve dans ce tournoi, inquiétée par l'audace et l'intelligence de la Brésilienne, dont le tennis et le courage nous ont beaucoup plu. On a pu mesurer, dans les moments où elle s'est retrouvée bousculée, que la No 1 mondiale n'en avait plus franchement l'habitude. Muchova a dû en prendre note. Saura-t-elle ainsi se servir de ce qu'a pu faire Haddad Maia jeudi soir pour en ajouter une couche samedi (15h00 sur RTS 2), au moment où la No 1 mondiale, double lauréate à Paris (2020, 2022), tentera la passe de trois? A suivre…
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
La RTS diffuse plusieurs rencontres par jour. Tous les autres matches sont à suivre sur l'application Eurosport.
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