Carnet 1: un Wawrinka convaincant, un Federer invité d'honneur, une interminable attente pour Bencic et une royale Kenin
STAN CONVAINCANT… Commençons par la bonne nouvelle helvétique, à savoir la qualification de Stan Wawrinka, auteur d'un match vraiment convaincant contre Emil Ruusuvuori (7-5 7-5 6-4), qui l'avait battu lors de leur seule confrontation jusque-là. Devenu le roi du slice l'espace d'un lundi soir, le Vaudois a trouvé la parade pour dégoûter le Finlandais qui, malgré quelques sursauts çà et là, a subi tout au long de la rencontre. Le triple lauréat en Grand Chelem entre ainsi dans le fameux "Club des 5 Vieux" (voir le tweet ci-dessous)... Avec un prochain tour contre Tomas Etcheverry ou Barnabe Zapata Miralles (dont le match a été interrompu lundi soir), "Stanimal" peut rêver d'enchaîner. Même si, sachant que le gazon n'est plus ce qu'il était, on pourrait subitement se mettre à croire que l'Argentin et/ou l'Espagnol sont devenus des spécialistes de cette autre terre battue.
LE JOUR DU "FED"… Honoré un 4 juillet, Roger Federer! Oui, c'est ce mardi que sur son tapis vert, Wimbledon déroule le tapis rouge au Bâlois, titré une première fois il y a 20 ans à Church Road. Une cérémonie est organisée en l'honneur de l'ancien No 1 mondial, qui a marqué de son empreinte le tournoi londonien et même plus encore. Il devrait y avoir des sourires, mais aussi des larmes, certainement, pour celui qui manque encore au circuit ATP. Ce ne seront toutefois pas les mêmes que le 14 juillet 2019. Bref, on attend impatiemment ce qui devrait être un "chouette" moment.
MUSETTI ASSURE, HURKACZ SE RASSURE… D'aucuns le voient déjà comme un sacré client dans cette quinzaine, alors qu'il n'avait encore jamais gagné un match à Wimbledon avant hier, mais depuis qu'il a "implosé" à Roland-Garros contre Carlos Alcaraz, on attend encore de suivre l'évolution de Lorenzo Musetti dans les "Majeurs" pour s'en faire une véritable idée. Il est pétri de talent certes, mais a-t-il déjà la "moelle" pour taper plus haut? L'Italien – quart de finaliste à Stuttgart et au Queen's - a toutefois déjà assuré son 1er tour contre Juan Pablo Varillas. Tout comme Hubert Hurkacz, dernier bourreau de Roger Federer, qui s'est lui... rassuré en laminant Albert Ramos. De là à dire que le Polonais – qui pourrait affronter Musetti au 3e tour - a la confiance pour refaire une demie à Wimbledon…
LE CARACTÈRE DE THOMPSON… Jordan Thompson a abandonné sa fameuse moustache, digne de David Hodo, mais il a encore de l'influx et du caractère. Mené deux manches à rien par un sérieux Brandon Nakashima, l'Australien a en effet retourné la rencontre pour filer au 2e tour de son tournoi préféré (2-6 2-6 6-4 7-6 6-3). Pas de bol toutefois: "Thommo" (29 ans), qui n'a jamais fait mieux qu'un 16e de finale à Church Road (2021, défait par Ivashka), ne devrait en effet même pas égaler ce résultat cet été, vu que se pointe un certain Novak Djokovic à l'horizon.
DJOKO L'ANTISÈCHE… Et puisqu'on parle du loup, eh bien parlons-en! Pas inquiété par Cachin (Pedro, de son prénom), Novak Djokovic aurait pu être inquiété par le crachin, qui a conduit à une longue interruption de son match, principalement due à des soucis pour "sécher" un Centre Court déjà en piteux état. Le Serbe a fini par lui-même agiter son linge pour tenter de sauver ce qu'il pouvait sauver de l'herbe londonienne. Pour le reste, il a fait cavalier seul (6-3 6-3 7-6). Ca vous étonne?
UNE PETITE "STAT" AU PASSAGE… Oui, on peut faire dire ce que l'on veut aux statistiques, mais il y en a une aussi parlante qu'impressionnante à mentionner en ce début de quinzaine: avec 87 victoires signées à Wimbledon, Novak Djokovic a remporté plus de matches à Church Road que le reste du Top-20 réuni. Et puis, cela fait maintenant 2183 jours qu'il n'a plus perdu à "Wimb". Bref, c'est "qui qui" l'favori?
PAS LE DERNIER MMOH… Au bout d'un vrai match de… terre battue (comme c'est triste!), Félix Auger-Aliassime, pour qui rien ne va plus depuis des mois, n'a pas eu le dernier mot contre Michael… Mmoh. Le Canadien s'est trouvé culbuté en 4 manches et plus de 4h de jeu(!) par l'Américain, repêché après sa défaite au 3e tour des qualifications. Ce dernier signe ainsi la 2e victoire d'un "lucky loser" sur un membre du Top-20 à Wimbledon depuis 2018. La première fois, c'était… lui-même contre Alexander Zverev, il y a 5 ans justement.
FÉRY, L'ANGLAIS… On a souvent vu son papa Loïc dans les rues de Wimbledon Village, et voilà qu'Arthur, le fils, pourrait bien s'illustrer quelques hectomètres plus bas, sur le gazon. Dans la famille Féry, on connaît donc bien le paternel, président du FC Lorient et businessman accompli établi à Londres, mais la progéniture, bientôt 21 ans, a un bras chargé de promesses. C'est d'ailleurs ce que le brave Arthur Féry tentera de démontrer mardi en fin d'après-midi contre Daniil Medvedev. Le challenge est intéressant pour cet… Anglais né de parents français, 391e mondial et invité dans le tableau final de cette édition 2023. La future belle histoire?
KENIN, LA DENT DURE… A force de toujours entendre dire qu'elle allait revenir au plus haut niveau mais de finalement ne jamais la voir y parvenir, on s'était mis à imaginer que Sofia Kenin – lauréate de l'Open d'Australie 2020 – ne retrouverait plus jamais la lumière. Erreur, visiblement, puisque l'Américaine de désormais 25 ans a dominé sa compatriote Coco Gauff (6-4 4-6 6-2). Sortie des qualifications, l'ancienne No 4 WTA a fait preuve d’une immense détermination pour s'offrir celle qui restait sur une demi-finale à Eastbourne la semaine passée.
QUE FAIRE POUR TEICHMANN? Cela fait plusieurs mois que l'on se fait du souci pour Jil Teichmann, et sa prestation d'hier contre Magda Linette (défaite 3-6 2-6) n'a rassuré personne. Même si la Polonaise est tête de série 23, la Biennoise n'a tenu que 6 jeux avant de voler en éclats, comme trop souvent depuis 13 mois. Trouvera-t-elle un jour le moyen de rebondir?
BENCIC SAUVE LA MISE… Après la défaite de Teichmann, Simona Waltert a elle aussi (mais logiquement) pris la porte. Il a donc fallu compter sur Belinda Bencic pour permettre au tennis féminin helvétique de sourire. La Saint-Galloise a évité de tomber dans le piège tendu par Katie "Black" Swan, la Britannique soutenue par un large public dans "son" antre (7-5 6-2). "Beli" n’avait plus gagné un match à Wimbledon depuis 2019. Espérons qu'elle ne doive pas attendre quatre autres années pour y lever à nouveau les bras.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti