Carnet 1 - les vérités de Djokovic, les douleurs de Rublev et la percée tchèque

L'EXEMPLE DJOKOVIC… S'il est un sportif dont l'appétit de succès et l'implication mentale sont à ériger en exemple, c'est bien Novak Djokovic. Le Serbe le démontre encore dans une interview accordée à L'Equipe. Alors qu'il a enlevé 3 titres majeurs sur 4 en 2023, il y affirme en effet "rester sur 3% de frustration en repensant à la saison dernière". Il y évoque également sa manière de rebondir après un échec. "Je n'aime pas les sensations qui surviennent après une grosse défaite, mais en même temps je... les aime aussi, car elles vont m'alimenter, me pousser encore plus pour la suite. C'est ce qui s'est passé après Wimbledon (ndlr: défaite en finale contre Carlos Alcaraz). Je n'ai ensuite perdu que deux fois, contre Sinner (ndlr: match de poule du Masters et Coupe Davis), mais gagné tous les tournois auxquels j'ai participé." Décidément, "Nole" a la capacité de rebondir autant de fois que sa balle avant sa mise en jeu…

LE PLUS DUR? Notons que Novak Djokovic a lâché une manche à Melbourne, contre le courageux Croate Dino Prizmic (6-2 6-7 6-3 6-4). La balle du Serbe ne jaillissait peut-être pas comme d'habitude de sa raquette, mais il faut aussi louer les qualités de son jeune opposant. Reste la question de savoir si le patron du circuit, qui s'est imposé sous les yeux de son ancien coach Andre Agassi, n'a pas déjà vécu le plus dur dans son tournoi…

SINNER ENTRE BIEN… Très solide en fin d'année dernière, Jannik Sinner est l'un des rares joueurs que l'on imagine en potentiel vainqueur de Grand Chelem dans les deux saisons à venir. Peut-être pas dès cet Open d’Australie mais un poil plus tard (US Open 2024?). En tout cas, l'Italien est de plus en plus à l'aise devant les attentes et l'a démontré dès son 1er tour en se défaisant en 3 manches du "poil-à-gratter" Botic van de Zandschulp (6-4 7-5 6-3).

DANS LA DOULEUR… Un no 5 mondial qui s'écroule de tout son long sur le dos après avoir enlevé un 1er tour en Grand Chelem, cela dit beaucoup des souffrances qu'il a endurées… C'était l'image d'Andrey Rublev, vainqueur au forceps de Thiago Seyboth Wild (7-5 6-4 3-6 4-6 7-6 [10-6]). Le Brésilien, intéressant mais bien trop inconstant, a failli refaire un coup en "Majeur", 8 mois après s'être offert Daniil Medvedev. Rublev, lui, pousse un ouf. Mais peut-être que le plus dur ne fait que commencer, pour lui. 

MAROZSAN TIENT LE COUP… Nombreux étaient ceux à avoir noté dans un coin de leur tête que l'empoignade entre Fabian Marozsan et Marin Cilic pourrait être intéressante. Gagné! Entre un joueur qui a fait un bond depuis 2 ans et un revenant possédant 1 titre et 2 finales de Grand Chelem à son CV, les jolis coups n’ont pas manqué. Mais en dépit de toute sa puissance, le Croate - de retour sur le circuit après 1 année d'absence - a fini par plier en 4 manches (6-1 2-6 6-2 7-5). L’ancien no 3 mondial n'a pas encore la "caisse" pour tenir. "Mais j'ai confiance en moi, je sens que ça va revenir", avait-il prévenu la semaine passée.

FORT TIAFOE... Alors que le prometteur Stefanos Tsitsipas-Matteo Berrettini a fait pschitt, l'Italien ayant (encore une fois!) dû renoncer, Frances Tiafoe a lui été solide dans l'un des autres matches intéressants du jour. Face à un Borna Coric qui a abandonné sa tignasse, l'Américain a su se montrer assez lucide (6-3 2-6 7-6 6-3). A l'inverse, son compatriote Taylor Fritz - récemment sorti du top-10 - a souffert comme jamais devant Facundo Diaz pour se hisser au 2e tour (4-6 6-3 3-6 6-2 6-4)

CORNET PAS SIMPLE… Alizé Cornet semble cette fois-ci bel et bien au bout de la route. Elle qui n'a pas manqué un seul tournoi majeur depuis janvier 2007 (!) a été balayée par l'inconnue Russe Maria Timofeeva (6-2 6-4) et a sans doute mesuré combien le chemin la séparant désormais du meilleur niveau devient compliqué à combler. Retombée au 112e rang mondial, la Niçoise qui disputait son 68e tournoi du Grand Chelem de suite n'a dû sa participation à cet Open d'Australie qu'à une invitation. Si on peut penser que la FFT lui fera encore une fleur pour Roland-Garros, pas sûr que Cornet aura droit à un 70e majeur de rang à Wimbledon si elle n'obtient pas les résultats d'ici-là. Fin d'une époque.

LE JOLI COMPTE TCHÈQUE… Les suiveurs ont depuis longtemps coché son nom, puisque Brenda Fruhvirtova a tout d’une future grande. Pas encore âgée de 17 ans, la Tchèque a posé un jalon supplémentaire dimanche en signant sa première victoire en Grand Chelem. Brillamment sortie des qualifications l'an dernier à 15 ans, mais alors battue par Aliaksandra Sasnovich, la native de Prague s'est cette fois-ci imposée face à Ana Bogdan (2-6 6-4 6-3), 31 ans et ex-membre du top-40. Elle affrontera Aryna Sabalenka, tenante du titre, au 2e tour. Vainqueur des Petits As en double (2019 avec sa sœur Linda) et en simple (2020), Fruhvirtova a tout cassé dans les tournois ITF ces derniers mois. Gare à elle!

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Arnaud Cerutti