Carnet 4: un Djokovic bien bousculé, un couple qui se rebiffe, des retrouvailles électriques et un Sinner qui rêve d'être costaud
DJOKO BOUSCULÉ... On ne poussera pas mémé dans les orties jusqu'à écrire que Novak Djokovic a senti passer le vent du boulet, mais force est de reconnaître que le Serbe a été sévèrement bousculé par Alexei Popyrin, qui a notamment eu dans sa raquette 4 balles (dont 3 de rang!) pour mener deux manches à une! Mais même sans être brillant, le tenant du titre est sorti vainqueur d'une vraie belle empoignade (6-3 4-6 7-6 6-3), disputée dans la chaude ambiance nocturne d'une Rod-Laver Arena bouillante avec l'Australien, qui a certainement signé la plus belle performance de sa carrière, lâchant quelques coups incroyables. Malgré cela, "Pop" peut regretter un léger manque d'audace en fin de 3e manche. On ne peut en effet pas laisser passer pareille occasion face au "Big Fort" de Belgrade, qui s'est pour sa part "chauffé" avec un spectateur, l'incitant à venir sur le court pour en découdre.
LE COUPLE SE REBIFFE... Stefanos Tsitsipas et Paula Badosa, le couple glamour du tennis, le "Tsitsidosa", se rebiffe. Alors que le Grec a connu quelques trous d'air la saison passée et que l'Espagnole a dû se mettre sur le bas-côté pour soigner des blessures, les voici tous deux au 3e tour. Finaliste à Melbourne l'an dernier (mais qui s'en souvient encore?), Tsitsipas a livré une magnifique bataille avec Jordan Thompson pour passer en 4 sets (4-6 7-6 6-2 7-6) au bout d'un match magnifique. Sa compagne, elle, a littéralement "marché" sur Anastasia Pavlyuchenkova (6-2 6-3). Encourageant pour l'ancienne no 2 WTA, désormais classée au 100e rang.
OUTSIDERS À L'AISE… Jannik Sinner et Alex De Minaur, deux outsiders de cette édition même si l'un l'est bien plus que l'autre, ont confirmé leur aisance en ce début de tournoi; l'Italien a dominé Jesper de Jong (6-2 6-2 6-2), l'Australien a maîtrisé Matteo Arnaldi (6-3 6-0 6-3). À eux d'élever encore leur niveau pour que le chemin jusqu'en deuxième semaine soit du même acabit. Mais pour Sinner, certains ont d'autres ambitions, comme celle de le voir plus épais physiquement - alors que cela pourrait ne rien lui apporter. "Je fais et je vais faire de la musculation, même si vous ne pouvez pas le voir, car je reste fin, mais ça me va, tous mes kilos sont du muscle", s'est marré le rouquin sur le court. Avant d'ajouter: "Hélas, ce n'est pas vrai et il est clair que ce serait un rêve d'avoir le physique d'Alerte à Malibu, mais je suis heureux avec ce que j'ai." N'est pas Mitch Buchannon qui veut!
SINNER INTÈGRE UN BON CLUB... Sur Eurosport Italie, Sinner a précisé que son physique n'était pas si important que cela. "Être plus épais ou avoir trop de muscles pourrait me desservir et me faire perdre en fluidité", a-t-il relevé. La meilleure réponse à ses détracteurs, l'Italien l'a livrée en devenant le 20e plus jeune joueur de l'ère Open à atteindre les 40 victoires en Grand Chelem. 18 des 19 joueurs l'ayant précédé ont tous remporté un titre majeur ensuite. L'exception? Andreï Medvedev, l'Ukrainien, qui n'avait fait "que" finale à Roland-Garros en 1999.
MUSETTI CALE ENCORE... Lorenzo Musetti a du talent plein les bras, mais ses sautes de concentration ne cessent de lui jouer des tours. L'Italien s'est ainsi encore "planté" en Grand Chelem, concédant la défaite devant le Français Luca van Assche, vainqueur 6-3 3-6 6-7 6-3 6-0. Musetti, 28e ATP, a lâché les 11 derniers jeux de la rencontre. Déroutant, inquiétant et même frustrant. Comment rester de marbre devant les errements du natif de Carrare?
MACHAC 3! Tomas Machac (23 ans) n'avait jamais gagné deux matches de suite dans un même tournoi du Grand Chelem. Le Tchèque a réparé cet "oubli" avec la manière en dominant Frances Tiafoe, signant la perf la moins attendue de la journée. Non seulement le 75e mondial n'a pas perdu une manche (6-4 6-4 7-6), mais il a mis la manière pour faire tomber l'Américain, qui sortait d'un quart de finale à l'US Open.
JABEUR EN MIETTES... Ses deux explosions consécutives en finales de Wimbledon ont sans doute laissé quelques traces chez Ons Jabeur. En panne de résultats depuis l'été dernier (elle n'a gagné qu'un Challenger en Chine), la Tunisienne qui disait se voir en future vainqueur de Grand Chelem a été atomisée en seulement 54 minutes par la Russe Mirra Andreeva, 16 ans (6-0 6-2). Pas rassurant.
COMME LE BON VIN... L'espoir de Krasnoïarsk a, au passage, révélé se sentir plus mature aujourd'hui. Et lorsque l'intervieweuse lui a rétorqué qu'elle n'a pourtant que 16 ans, Mirra Andreeva ne s'est pas démontée: "Oui, mais l'an dernier je n'en avais que 15...". Simple.
RETROUVAILLES ÉLECTRIQUES... De retour d'une longue blessure, la géniale Ajla Tomljanovic est allée chercher mardi au fond de ses tripes sa qualification pour le 2e tour, devant Petra Martic - elle était menée 4-1 dans le 3e set. Ainsi l'Australienne s'offre-t-elle un 32e de finale qui s'annonce chaud, demain contre Jelena Ostapenko. Voici deux ans et demi, les deux jeunes femmes avaient eu une jolie prise de bec à Wimbledon, la brune accusant la Lettone de simuler une blessure pour couper son élan, l'autre la qualifiant de "pire et plus irrespectueuse joueuse du circuit". Ambiance.
GARCIA PAS "FRECH"... Elle n'était pas très bien, face à Frech (Magdalena de son prénom), pas assez décontractée, et voilà pourquoi Caroline Garcia a déjà pris la porte, évincée en deux petites manches par la Polonaise (6-4 7-6), qui a su se tenir à Caro avant d'accélérer et ensuite battre une membre du top-20 pour la première fois de sa carrière. "Je n'arrivais même plus à respirer pendant ce match", a regretté la Française, qui n'exclut pas de faire une pause, car elle se "met trop de pression".
CARNET NOIR... Tombée à 13h25 et annoncée par ses propres enfants, la nouvelle du décès de Mike Dickson, l'un des journalistes tennis les plus réputés de la planète. Le Britannique est décédé à Melbourne alors qu'il couvrait cet Open d'Australie. "Pas possible! Je n'arrive pas à y croire", a notamment écrit Ivan Ljubicic, ex-3e ATP et ancien coach de Roger Federer. "Pendant 38 ans, notre papa a vécu son rêve en couvrant le sport aux quatre coins du monde", ont relevé ses enfants.
Arnaud Cerutti
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