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Carnet 8: les colères de Rublev, la domination de Djokovic, l'aisance de Sabalenka et les petits plaisirs de Murray

Andrey Rublev est passé par tous les états avant de franchir l'obstacle Alex De Minaur. Mais peut-être le Russe a-t-il besoin de cela pour s'en sortir. [Imago Images]
Andrey Rublev est passé par tous les états avant de franchir l'obstacle Alex De Minaur. Mais peut-être le Russe a-t-il besoin de cela pour s'en sortir. - [Imago Images]
Andrey Rublev s'est mis dans tous ses états avant de franchir l'obstacle Alex De Minaur. Avant cela, la vie a semblé de plus en plus belle en Australie pour Novak Djokovic et Aryna Sabalenka, clairement au-dessus du lot. Quant à Andy Murray, il profite d'autres moments, loin de Melbourne.

DÉMOLITION MANNA… Il n'y avait strictement aucune probabilité qu'avec plus de 11h de jeu dans les pattes, Adrian Mannarino puisse surprendre Novak Djokovic. Aucune. La foi de Gilles Simon (et de quelques autres...) ne pouvait à elle seule transcender le 19e ATP et déstabiliser un no 1 mondial qui voit de nouveau la balle grosse comme une pastèque et a ainsi pu faire de "Manna" sa chose. Cela a viré à la démonstration, 6-0 6-0 6-3, avec un Nole redevenu juste trop fort. Les bulles encaissées par un Parisien à la dérive font mal à son bilan, mais cela ne doit pas effacer tout ce que l'intéressé avait offert de sympa en première semaine. Djokovic, lui, déroule à nouveau. Et puisqu'il n’est jamais aussi dangereux que lorsqu'il se rapproche du Graal, un 25e titre du Grand Chelem lui tend les bras. Déjà!

FRITZ SE REBELLE… Sans doute joueur le moins charismatique du top-15, Taylor Fritz est sorti de son rôle pour signer une très grosse performance devant Stefanos Tsitsipas, évincé d'un tournoi dont il fut finaliste voici 12 mois (7-6 5-7 6-3 6-3). L'Américain, qui n'avait encore jamais battu un top-10 dans un "Majeur" a été franchement impressionnant dans ce 8e de finale, cognant non seulement comme un sourd, mais trouvant surtout toutes les lignes et en ne commettant quasiment aucune faute (19 seulement sur l'ensemble du match). Par moments, cela a tourné au récital de la part de Fritz, qui a livré sa meilleure rencontre en Grand Chelem. Sauf qu'il aurait certainement fallu garder cette prestation sous le coude pour mardi, lorsqu'il s'agira de se frotter à Djokovic. Parce que ce sera une autre histoire.

ALLEGRO MA NON TROPPO… C'est propre, net et sans bavure. Jannik Sinner poursuit son cavalier seul, sans même avoir à se mettre minable et toujours sans égarer la moindre manche. Sa victoire en 3 sets contre Karen Khachanov (6-4 7-5 6-3) force le respect. La manière avec laquelle l'Italien a estourbi le Russe - qui a pourtant inscrit le point du match - confirme qu'il est bien, derrière Novak Djokovic, le candidat numéro 1 à la gagne dans ce tournoi. On savait que ce 8e de finale serait un premier vrai test pour le récent vainqueur de la Coupe Davis et il l'a passé avec mention très bien. Jamais son adversaire n'a en semblé en mesure de pouvoir le perturber. Sinner, heureux mais conscient qu'il n'a fait que la moitié du chemin, maîtrise son tennis et ses nerfs à la perfection. Reste à améliorer sa qualité de première balle pour se donner le droit de rêver jusqu'au bout.

RUBLEV, QUESTION DE NERFS… C'est au bout d'un match totalement décousu, d'une sorte de "à toi à moi" pas vraiment orchestré contre Alex De Minaur qu'Andrey Rublev a déniché sa place en quarts de finale (6-4 6-7 6-7 6-3 6-0). Mais que ce fut dur pour le Russe, si proche de la crise de nerfs et qui a failli se laisser emporter par ses propres émotions face à un Australien sérieux et constant mais pas flamboyant! Se dégage l'impression que s'il n'avait pas eu un chaudron dans la tête, que s'il n'en avait pas par moments voulu à la terre entière, Rublev n'aurait même pas été mené deux manches à une et n'aurait ainsi pas dû batailler durant 5 sets pour passer. Mais peut-être a-t-il besoin de se mettre dans tous ses états pour s'en sortir...? Bref, voilà le 5e mondial appelé à affronter Sinner, numéro 4, en quarts de finale. Précision d'importance: en 9 tentatives, le Russe n'a jamais remporté le moindre quart de finale en Grand Chelem. Le "roux" tourne?

RETOUR À LA NORMALE… On assiste enfin à une sorte de retour à la normale dans le tableau WTA, un retour qui se fait même assez violemment pour les poils-à-gratter de la première semaine. Parce que oui, les surprises Magdalena Frech, Amanda Anisimova et Maria Timofeeva ont toutes sèchement été renvoyées chez elles. De toute évidence, l'ordre établi par Coco Gauff, Aryna Sabalenka, Marta Kostyuk et Barbora Krejcikova (qui a elle dû lutter face à Mirra Andreeva) n'apprécie pas que l'on vienne mettre le bazar dans les tableaux.

COCO OU ARYNA? Question simple: qui de Coco Gauff ou d'Aryna Sabalenka - seulement 11 jeux perdus en 4 matches pour la Biélorusse - remportera le tournoi féminin? Vu d'ici, les deux femmes "déroulent" tellement qu'on ne voit pas qui pourrait les empêcher de se croiser en demie pour que l'une d’entre elles déboule ensuite en finale avec la confiance à son maximum. A moins qu'Azarenka ou Svitolina ne finisse en trombe cette quinzaine?

LES PETITS BONHEURS DE MURRAY... Loin de Melbourne, où il a été éliminé d'entrée cette année, Andy Murray trouve son bonheur ailleurs que dans le tennis et la touffeur australienne. "L'un des gros avantages d’avoir été sorti au 1er tour à l'Open d'Australie, c'est de pouvoir jouer avec mes filles à 5h30 du mat un dimanche en étant déguisé en Harry Potter", a tweeté l'Ecossais. Trouver le bonheur, ce n'est apparemment par sorcier. Hein, Jamy? Euh pardon, Andy.

Arnaud Cerutti

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