Carnet 9: les "sachets" d'Alcaraz, les sautes d'humeur de Medvedev, les mystères de Zverev et les aventures de Federer

FORT ALCARAZ... Pas un micro millilitre de transpiration, mais des "sachets", des "parpaings" - enfin, appelez ça comme vous voulez - dans tous les sens. Bref, Carlos Alcaraz a livré une prestation XL pour laminer Miomir Kecmanovic (6-4 6-4 6-0, en 1h50) et accéder à son premier quart de finale en Australie. L'Espagnol monte en puissance et est déjà bouillant. Le set perdu contre Sonego au 2e tour était surtout dû à l’excellent niveau de l’Italien plus qu'à un relâchement du numéro 2 ATP, bien inspiré sous le soleil de Melbourne. Les 43 coups gagnants décochés ce lundi démontrent à quel point le garçon est bien dans son tennis, prêt à ne surtout pas s'arrêter là. Et au vu de ce qu'il a montré jusqu'ici, Alcaraz semble prêt à "plier" mercredi un Zverev qui n'a guère convaincu ces derniers jours.

MYSTÈRE ZVEREV... Oui, Alexander Zverev est bien présent en quarts de finale, mais sa prestation contre Cameron Norrie n'a pas levé tous les doutes qui l'escortent dans cette quinzaine (7-5 3-6 6-3 4-6 7-6). Certes, le Britannique (ATP 22) n'est pas un manche, mais voir l'Allemand peu tranchant et être poussé au super tie-break avant de s'en tirer n'est pas rassurant. Le grand blond n'avait jamais perdu la moindre manche devant son aîné et, là, il n'a jamais su enfoncer le clou. Trop passif, peu conquérant, "Sacha" est retombé dans ses travers. Il n'a dû son salut qu'à la fébrilité de Norrie dans la dernière ligne droite. Mais s'attaquer à Carlos Alcaraz après avoir passé 14h03 sur le court en 4 matches ne permet pas à l'Allemand d'avoir les faveurs de la cote pour mercredi.

BORGES A TOUT FAIT, TROP FAIT… Nuno Borges a fait de belles choses pour sa première 2e semaine en Grand Chelem, dont ce délicieux revers long de ligne qui lui a offert le break à l'entame du 3e set, mais il aurait fallu pouvoir en mettre encore davantage pour battre un Daniil Medvedev pas franchement exceptionnel et même capable de se frustrer alors qu'il se trouvait à deux points du match... A dire vrai, le Portugais a tout fait et surtout trop fait dans ce match, les coups gagnants (54 contre 34) comme les fautes directes (66-34). Au final, même sans briller, le Russe est toujours là et, malgré ses errements de fin de 3e set et ses sautes de concentration dans cette quinzaine, on ne connaît personne qui a envie de se le coltiner ces prochains jours.

COUCOU, QUI VOILA! Lorsque frappent à notre porte les quinzaines de Grand Chelem, parfois s'invite la nostalgie. Celle qui nous renvoie à l'ère Roger Federer, "a kind of magic", au tennis enchanteur que l'on ne reverra plus, ou alors seulement dans nos archives. Mais lorsque l'ancien "Maître" poste sa bouille sur les réseaux sociaux, tout le monde sourit et repense au "bon vieux temps". Ces derniers jours, "le Rodg" a rendu visite à Rafael Nadal à Majorque. Et lorsque deux légendes du jeu se croisent, de quoi peuvent-elles donc bien causer?

L'EXPÉRIENCE N'A PAS SUFFI… Victoria Azarenka n'avait jusqu'ici rien caché de ses excellentes sensations australiennes et se profilait volontiers comme une outsider derrière le duo Coco Gauff-Aryna Sabalenka. Puis patatras! Contre une Dayana Yastremska qui, reconnaissons-le, n'a absolument rien volé, l'expérience de la Biélorusse, son passé de numéro 1 WTA, ses deux triomphes à Melbourne Park et ses autres finales en Grand Chelem n'ont pas suffi. Battue 7-6 6-4, non sans avoir eu 2 balles pour mener une manche à rien, "Vika" n'a cette fois-ci rien pu cacher de sa frustration.

LES (BONS) COUPS GAGNANTS… Dayana Yastremska (WTA 93, 22 ans) vit un rêve qui ne vient pas de nulle part. Sortie des qualifications, l'Ukrainienne est non seulement en train de se révéler à la planète tennis mais carrément en route pour marquer les esprits. Imaginez donc que sur ses 7 dernières sorties, qualifs comprises, elle a aligné les coups gagnants comme d'autres les pains (29/21/26/26/22/36/38), relevant même violemment le curseur sur ses deux derniers matches. Épatant!

DES REGRETS HELVÉTIQUES… Tombeuse de Viktorija Golubic au tour précédent, Elina Svitolina n'a pas pu défendre ses chances face à Linda Noskova. Dos bloqué dès le premier jeu, l'Ukrainienne a jeté l'éponge à seulement 3-0 pour la Tchèque. C'était un non-match. Sûrement de quoi susciter des regrets chez Golubic, qui aurait offert autre chose. Mais bon, "fallait gagner" samedi.

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Arnaud Cerutti