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Carnet 10: un Sinner impitoyable, un Djokovic qui ne plie jamais et une Sabalenka qui impressionne encore

Toute la détermination de Jannik Sinner, qui n'a toujours pas perdu la moindre manche en 2024. Cela sera-t-il suffisant pour faire peur à Novak Djokovic? [AP]
Toute la détermination de Jannik Sinner, qui n'a toujours pas perdu la moindre manche en 2024. Cela sera-t-il suffisant pour faire peur à Novak Djokovic? - [AP]
Jannik Sinner poursuit sa quinzaine immaculée à Melbourne, puisque même Andrey Rublev n'a pas su lui prendre un set. Son prochain adversaire, Novak Djokovic, reste lui aussi intouchable malgré la chaleur et des moments de moins bien. Chez les dames, Aryna Sabalenka ne semble avoir aucune adversaire. Sauf peut-être sa tête.

RESPECT ENTRE GLADIATEURS… Commençons ce carnet par une belle image, celle de Jannik Sinner et Andrey Rublev qui, avant de pénétrer sur la Rod Laver Arena pour en découdre, se sont mutuellement encouragés sous l'oeil d'une caméra glissée dans le tunnel menant au court principal de l'Open d'Australie. Respect (et robustesse?).

SOLIDE SINNER... Ce quart de finale italo-russe n'a bien sûr pas été le match du tournoi, mais Dieu comme Jannik Sinner est solide! Même avec de petites douleurs abdominales, le vainqueur de la Coupe Davis a tenu sa ligne, se montrant plus tranchant dans tous les compartiments du jeu. Bref, un ton au-dessus. Surtout, il est vraiment devenu très fort dans la tête. La manière avec laquelle il a disputé la fin du 2e set, alors qu'il était mené 5-1 dans le tie-break, en témoigne. Sans forcer, Sinner a été incroyable. Son coup droit à 5-2 en faveur de Rublev (voir ci-dessous) a été monstrueux. Bien qu'il soit encore perfectible au service, le Transalpin ne donne pas grand-chose à ses adversaires le reste du temps. La confiance qui l'habite aujourd'hui, alors qu'il n'a toujours pas égaré de manche cette année, change tout. Si son physique tient, sa demie contre l'ogre vaudra davantage qu'un simple coup d'œil.

DIX SUR DIX... Andrey Rublev est dégouté. Sa 10e tentative d'accéder à un dernier carré en Grand Chelem a en effet été avortée. Rageant? Oui! Étonnant? Non, car le Russe a comme souvent été trop timoré. Il n'a pas su jouer intelligemment un seul des points importants de cette rencontre. Par moments, son langage corporel indiquait même qu'il ne semblait pas vraiment croire une victoire possible. Ceci y compris lorsque cela aurait pu tourner en sa faveur. Son attitude n'a jamais été la bonne. Tout le contraire de Sinner.

AMÈRE PROGRAMMATION… Une fois n'est pas coutume, on va râler. L'objet de ce léger courroux: la programmation de ce tournoi, qui a poussé Jannik Sinner et Andrey Rublev à débuter leur quart de finale à très exactement 22h42 à Melbourne. Le vainqueur italien a ainsi fini au milieu de la nuit (2h) et n'aura assurément pas les mêmes conditions de récupération que Novak Djokovic, son adversaire dans le dernier carré. Cela risque de se voir vendredi.

"FAUT PAS GÂCHER"… C'est évidemment plus facile à relever derrière son écran que sur le court mais on ne peut pas laisser passer les (rares) occasions qui se présentent face à Novak Djokovic. S'il l'ignorait peut-être encore, Taylor Fritz l'a pour de bon appris lors de son quart de finale face au Serbe, perdu 7-6 4-6 6-2 6-3. Ainsi les deux balles de set qu'il n'a pas converties en 1re manche ont-elles pesé très lourd au décompte final d'un match qui a vu le no 1 mondial souffrir de la chaleur et être très bancal au service durant deux sets. Parce qu'a contrario, Djokovic peut, lui, échouer sur ses 15 premières balles de break(!) mais s'imposer quand même. En patron et en 4 petits sets, finalement, tant il a déroulé une fois après avoir perdu la 2e manche. Bref, comme dirait Guy Roux, "faut pas gâcher". De son côté, le boss de Belgrade peut se permettre de laisser son esprit divaguer; il est au-dessus.

HIP HIP HIP HURKACZ… Fidèle à ses habitudes, Hubert Hurkacz ne fait pas grand bruit. Pourtant, le dernier bourreau de Roger Federer en match officiel répond plus que présent en Australie, où il ne se retrouve qu'à une victoire d'égaler sa meilleure marque en Grand Chelem (Wimbledon 2021). Le Polonais, qui n'a perdu que 9 points(!) sur son service face à Arthur Cazaux lundi, a les crocs avant de se frotter à Daniil Medvedev."Ces deux dernières années, j'ai progressé sur ma mise en jeu, mais aussi en retour et, plus important, dans la connaissance de moi-même, alors oui, j'en veux plus!", expose-t-il. A voir s'il parvient à traduire cette volonté par les actes. Précision: Hurkacz mène 3-2 dans ses duels avec le Russe. La seule fois qu'ils se sont affrontés en Grand Chelem, il s'était d’ailleurs imposé en 5 sets. Et devinez quoi? C'était à Wimbledon, en 2021…

A L'HEURE AU RENDEZ-VOUS… On les avait érigées dès le début en favorites du tournoi et Aryna Sabalenka et Coco Gauff sont au rendez-vous d'une demi-finale qui les opposera. Mais force est de reconnaître que les impressions laissées sont différentes. Parce que là où l'Américaine a pioché, sortant vainqueur d'un très vilain match contre Marta Kostyuk (7-6 6-7 6-2), la Biélorusse a pour sa part frappé fort. Le 6-2 6-3 infligé à Barbora Krejcikova a découlé d'une performance très propre, une de plus dans cette quinzaine. Tenante du titre, la no 2 WTA n'a jusqu'ici laissé que 16 jeux en chemin. En termes de puissance, elle n'a strictement aucune adversaire à sa taille à l'heure actuelle. A croire que son seul rival pourrait être son mental dans la dernière ligne droite. Comme à Roland-Garros et à Wimbledon en 2023.

LA STAT… Alors que Sabalenka n'a passé que 5h15 sur le court à Melbourne Park, Coco Gauff en est déjà à 8h00 de jeu. Argument de plus en faveur de la cogneuse de Minsk.

Arnaud Cerutti

>> A lire aussi : Carnet 9: les "sachets" d'Alcaraz, les sautes d'humeur de Medvedev, les mystères de Zverev et les aventures de Federer et Carnet 8: les colères de Rublev, la domination de Djokovic, l'aisance de Sabalenka et les petits plaisirs de Murray

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