Puisque personne ne lui a demandé quand est-ce qu'il arrêterait sa carrière, Andy Murray a dû apprécier sa première apparition devant les micros genevois. En début de saison, l'Ecossais s'était dit éreinté par ces questions, qui revenaient comme un boomerang et surtout le suiv(ai)ent comme un boulet. A 37 ans (il les a fêtés mercredi), l'intéressé est évidemment très proche du clap de fin mais après une sale blessure en mars, il s'est donné le droit de revenir une fois de plus sur le circuit, et non sans appétit.
C'est ainsi qu'il a saisi sans hésiter l'invitation tendue par le Geneva Open. "Il y a quelques jours encore, je n'avais pas prévu de m'aligner ici, mais j'ai parlé avec Marc Rosset (ndlr: le champion olympique de 1992 est directeur sportif du tournoi), qui m'a convaincu de venir, et je suis très reconnaissant envers les organisateurs de m'avoir donné cette superbe opportunité de jouer ici", a-t-il confié samedi après-midi. Ces dernières semaines, l'ancien no1 mondial s'était par moments demandé s'il n'allait pas devoir tirer un trait sur Roland-Garros, voire davantage encore. "Mais j'ai récupéré de ma blessure, je suis prêt à jouer", pose-t-il.
Ce sera donc lundi contre Yannick Hanfmann - avec la possibilité d'affronter Novak Djokovic au tour suivant en cas de victoire. Pour sa première sortie aux Eaux-Vives, mais pas la première à Genève. Il y a 19 ans en effet, une rencontre de barrages de Coupe Davis contre la Suisse avait mal tourné à Palexpo pour la Grande-Bretagne, matée 5-0. "Je me réjouissais alors de pouvoir affronter Roger Federer pour la première fois de ma carrière, qui plus est chez lui, mais finalement j'avais perdu contre Wawrinka et je n'avais pas eu cette opportunité, s'est souvenu Murray au sortir de sa session d'entraînement. On en parlait d'ailleurs hier avec Stan dans l'avion en rentrant de Bordeaux (ndlr: où les deux joueurs disputaient cette semaine le Challenger)..."
Parti de Gironde avec une seule victoire dans sa besace, Andy Murray s'est consolé en en prenant plein les mirettes au moment de découvrir le site des Eaux-Vives. "Je n'étais jamais venu ici et je me retrouve dans un endroit magnifique, certainement l'un des plus beaux du circuit", a-t-il dit sans même que quiconque ne l'interroge à ce sujet.
Ne comptez cependant pas sur lui pour se laisser déconcentrer par la vue et la qualité de la terre battue! Douze mois après que son frère Jamie a conquis le titre en double à Genève, l'actuel 77e ATP ne vise certes pas si haut, mais il ne serait pas contre un 8e de finale face à Novak Djokovic. "Ce serait extraordinaire de pouvoir croiser le fer avec lui".
Allez, Andy, "y a plus qu'à..." lundi après-midi...
Arnaud Cerutti, Genève
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