Carnet 12 - Combats de chefs, géniale Paolini, la fête de Federer et Wawrinka et un SMS qui vaut de l'or
FÊTE HELVÉTIQUE Tout d’abord, parce qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, rappelons que nous sommes le 7 juin et tout Helvète amoureux de tennis sait ce que cette date représente. En 2024, elle permet de fêter les 15 ans du titre de Roger Federer à Roland-Garros et les 9 ans (déjà!) de celui de Stan Wawrinka, conquis au bout d’une quinzaine d’une maîtrise folle, l’une des plus belles possibles, en termes de constance. C’était dingue. Aujourd’hui, le Bâlois a rangé sa raquette et déserté les bords de court, tandis que le Vaudois tire ses dernières cartouches, mais les souvenirs, si forts, restent. Et puisque les légendes ne meurent jamais…
BON COURAGE! Si vous avez réussi à tenir bon jusqu'ici, ne craquez surtout pas maintenant et dites-vous qu’il ne vous reste finalement "que" trois jours de "popo popo popo pololo oooolé" et c’en sera terminé pour quasiment une bonne année. Allez, bon courage. A vous comme à nous.
BELLES EMPOIGNADES Les demi-finales messieurs de ce vendredi proposent, il faut bien le dire, deux véritables chocs: Jannik Sinner (ATP 2)-Carlos Alcaraz (ATP 3) d’un côté. Alexander Zverev (ATP 4)-Casper Ruud (ATP 7) de l’autre. Voilà qui promet de belles et longues empoignades, sachant que ces quatre hommes représentent quasiment ce qui se fait de mieux dans le tennis actuel derrière Novak Djokovic. Autant dire qu’au rayon pronostics, on a connu plus simple!
RUUD DÉLAISSÉ Sur son compte Twitter, Christopher Clarey, célèbre plume du tennis, a proposé un sondage pour savoir qui des quatre hommes encore en lice allait gagner Roland-Garros 2024. A 19h00 hier, la tendance était en faveur de Carlos Alcaraz (44%), devant Jannik Sinner (36%) et Alexander Zverev (11%)… Dernier du lot, Casper Ruud ne recueillait que 9% des votes. Le double finaliste de Roland-Garros et triple vainqueur de Geneva Open reste donc toujours dans l’ombre. Curieux.
ÉGALITÉ! Difficile de départager Sinner et Alcaraz. Le futur et l’ancien no1 mondial en sont à 4-4 dans leurs confrontations directes. Curieusement, leur seul duel sur brique pilée avait tourné à l’avantage de l’Italien, en 2022 à Umag (6-7 6-1 6-1). Mais surtout, tous deux nous avaient proposé un véritable monument de tennis la même année, en quart de finale de l’US Open (succès 6-3 6-7 6-7 7-5 6-3 de l’Espagnol, qui avait sauvé une balle de match, voir ci-dessous). "C’est le meilleur match de tennis que j’ai pu voir de toute ma vie", s’est souvenu Mats Wilander, connu pour ne surtout jamais être dans l’exagération ou dans le "retournement" de veste.
NOUVELLE ÉGALITÉ! Égalité parfaite aussi entre Alexander Zverev et Casper Ruud, qui en sont à 2-2, le Norvégien ayant été forfait avant la première rencontre qui aurait dû se disputer entre eux voici 3 ans à Acapulco. Depuis, l’Allemand a gagné leurs deux premiers duels, puis le finaliste 2022 et 2023 s’est remis dans le sens de la marche en le battant à deux reprises. Mauvais signe pour le grand blond: la dernière fois qu’ils se sont affrontés, à Roland-Garros l’an dernier, la seule sur terre battue d’ailleurs, Ruud lui avait administré une véritable leçon de tennis (6-3 6-4 6-0). Pas sûr néanmoins que l’affaire tourne si rapidement cette fois-ci.
LA FRAÎCHEUR PAOLINI On ne peut qu’apprécier le vent de fraîcheur que fait déferler sur Paris depuis maintenant près de deux semaines Jasmine Paolini, qui disputera sa première finale en Grand Chelem samedi. Son tennis offensif et plaisant est une bénédiction pour cette édition 2024. Sa bonne humeur et sa détermination aussi. La pile électrique de Toscane a "envoyé du lourd" dans sa demie contre Mirra Andreeva (balayée 6-1 6-3), en évoluant deux tons au-dessus en se montrant solide dans tous les compartiments du jeu. De là à l’imaginer gagner samedi contre Iga Swiatek, il y a toutefois un pas qui paraît difficile à franchir. "Je vais taper le plus fort possible et profiter", a-t-elle toutefois assuré.
I(GA) ROBOT Il y a 3 ans et demi, c’est Iga Swiatek qui avait amené de la fraîcheur au Roland-Garros automnal. Mais depuis, la Polonaise est devenue une star, une no1 WTA en puissance, et a perdu de son insouciance. Plus robotique, moins souriante, elle se montre en revanche encore plus intransigeante que jamais avec ses adversaires. Coco Gauff en a fait les frais, se faisant tourner en bourrique sur le central, se retrouvant à court d’arguments, dépourvue d’envie, sans énergie, pas même celle du désespoir (6-2 6-4). Swiatek ne recule devant rien, va chercher l’opposition à la gorge. Elle est terrible, impitoyable. Bonne chance à Paolini samedi!
UN SMS DORÉ Vingt minutes avant la fin des inscriptions pour le double mixte, Edouard Roger-Vasselin n’avait toujours pas de partenaire pour cette édition 2024. Alors il a envoyé un message à Laura Siegemund, avec laquelle il n’avait jamais joué. L’Allemande, qui s’alignait déjà en simple et en double dames, s’est tâtée mais a fini par répondre positivement au Français. Dix jours plus tard, le duo a enlevé le tournoi et ses deux membres ont chacun touché 66'000 euros. Un SMS qui vaut de l’or!
Arnaud Cerutti