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Carnet 3 - Djoko se remet en selle, un coach pour Stan, mais crachats et sale ambiance à Roland 

Novak Djokovic a semble-t-il récupéré de ses soucis gastriques.
Novak Djokovic a semble-t-il récupéré de ses soucis gastriques.
Novak Djokovic a semble-t-il retrouvé quelques sensations après son petit coup de mou de vendredi au Geneva Open et l'a démontré dès son 1er tour à Roland-Garros, où Stan Wawrinka dispute son 2e tour aujourd'hui et où le public commence à partir sérieusement en vrille.

DJOKO REQUINQUÉ Après ses maux d’estomac du Geneva Open, un frisson avait parcouru les rangs; Novak Djokovic était-il victime d’un virus ou n’était-ce qu’une petite intoxication alimentaire, consécutive à un repas au restaurant ou dans la cuisine de sa tante genevoise, au point que l’on doive se demander "Tata Djoko, qu’est-ce qu’il y a dans tes beaux fourneaux?" Pas de réponse. Mais le Serbe apparaît déjà requinqué. En témoigne son 1er tour plutôt aisément franchi contre Pierre-Hugues Herbert, qui appelle d’autres victoires dans cette quinzaine. "Je vais dans la bonne direction", pose-t-il

LES CRACHATS La France attendait beaucoup de Giovanni Mpetshi Perricard, étonnant vainqueur à Lyon samedi. Alors, lorsque le public parisien a vu David Goffin mener la vie dure au Français de 20 ans, il a pris le Belge en grippe. Jusqu’à franchir la fameuse "ligne de courtoisie" (si vous ne la voyez pas, vous l’imaginez). Le finaliste du Masters 2018 a dénoncé l’irrespect des spectateurs. "Je me suis fait insulter pendant 3h30… Ca va trop loin, c’est trop, ça devient ridicule... Certains sont davantage là pour foutre le bordel que l’ambiance." Pis, Goffin s’est fait cracher dessus. "On m’a craché un chewing-gum, ça devient compliqué si ça se passe comme ça", a-t-il ajouté.

TYPIQUE ROLAND Sorti en 5 sets du piège et du petchi, Goffin a surtout tenu à relever que cette dérive est typiquement française. "Ca ne se passe ainsi qu’en France, je crois. A Wimbledon, il n’y a évidemment pas cela. En Australie non plus. Et à l’US Open, c’est quand même plutôt tranquille. Non, ici, l’ambiance est vraiment malsaine." Vivement les Jeux!

Le dépit de David Goffin après un coup raté sous les huées du public français. Le Belge a tout de même fini par s'en sortir. [IMAGO/Belga]
Le dépit de David Goffin après un coup raté sous les huées du public français. Le Belge a tout de même fini par s'en sortir. [IMAGO/Belga]

TSITSIPAS À TOUS LES RÂTELIERS On sait Stefanos Tsitsipas désireux de remporter un titre majeur. On ignorait en revanche que le Grec est prêt à bondir sur n’importe lequel des succès en Grand Chelem. Cette quinzaine, le finaliste du simple 2021 "bouffe" en effet à tous les râteliers, puisqu’il s’aligne également en double messieurs (avec son frère Petros) et en double mixte, aux côtés de Paula Badosa, sa compagne avec laquelle il s’est rabiboché la semaine passée. Tous deux ont demandé (et obtenu) une invitation pour intégrer le tableau. "Paula est mon âme sœur et on se comprend, explique le 9e ATP. Je la veux aussi souvent que possible à mes côtés, car cela donne plus de valeur à tout ce que je fais."

RUUD SANS TREMBLER Arrivé à Paris droit derrière son succès au Geneva Open, le double finaliste Casper Ruud a rendu une copie propre pour son entrée en lice. 6-3 6-4 6-3 contre Fernando Meligeni Alves. Certes, le Norvégien n’a pas vraiment été mis à contribution par le Brésilien, mais en se montrant notamment excellent en première balle et en limitant au maximum ses fautes directes, il a fait ce qu’il fallait à l'entame d'une quinzaine qui pourrait être très longue pour lui. A reproduire avec le même sérieux au 2e tour contre Davidovich Fokina, joueur capable d’embêter n’importe qui.

AUX LARMES CITOYENS Cette fois, c’est fini pour Alizé Cornet, qui espérait pouvoir illuminer son dernier Roland-Garros avec un exploit. Mais Qinwen Zheng a été sans pitié (6-2 6-1). Finaliste du dernier Open d’Australie, la Chinoise a livré une démonstration contre la Niçoise de 34 ans, qui laisse derrière elle une jolie carrière (11e WTA en 2009, 1 Fed Cup, 6 titres WTA, 69 Majeurs disputés de suite…) en dépit de son manque de réussite dans les épreuves du Grand Chelem. Dommage que la petite fête qui lui a été réservée sur le court se soit tenue devant des tribunes partiellement vides.

Alizé Cornet a fait ses adieux au Chatrier ainsi qu'au tennis professionnel. [KEYSTONE - JEAN-FRANCOIS BADIAS]
Alizé Cornet a fait ses adieux au Chatrier ainsi qu'au tennis professionnel. [KEYSTONE - JEAN-FRANCOIS BADIAS]

LA SOLITUDE DE L’ATHLETE Derrière la starisation, la gloire et les millions, le grand public ne voit pas forcément les moments de solitude des athlètes. Et Alizé Cornet l’illustre à merveille en revenant sur sa carrière dans L’Equipe et sur le jour où elle a battu Iga Swiatek, no1 WTA, il y a deux ans à Wimbledon. "Cette victoire m’a fait plaisir, mais je venais de rompre avec mon compagnon de longue date et je n’avais pas la tête à ça. Je gagne, c’est top, et une heure plus tard, je suis dans ma douche et je me dis que j’ai toujours le cœur brisé et que gagner contre Swiatek, ça me fait une belle jambe. Je suis le soir dans ma chambre d’hôtel et je pleure…"

UN COACH POUR STAN Appelé à défier Pavel Kotov tout à l’heure en 32es de finale, Stan Wawrinka se trouvera face à un joueur qui a obtenu ses diplômes d’entraîneur. Âgé de 25 ans, le Russe n’entend visiblement pas se reconvertir dans l’immédiat, puisqu’il n’a jamais été aussi bien classé qu’aujourd’hui (ATP 56). Fan de Roger Federer et de Novak Djokovic (oui, c’est possible apparemment), ce Moscovite a disputé une finale sur le circuit, l’an dernier à Stockholm contre Gaël Monfils. Ce printemps, il a vécu une demi-finale à Marrakech et un quart à Lyon. "Stanimal" ne part pas battu d’avance.

SABALENKA COMME IGA Iga Swiatek avait impressionné dans les chaumières lundi? Son adversaire principale Aryna Sabalenka n’a pas voulu faire autre chose hier. Résultat: une victoire 6-1 6-2, même tarif que la Polonaise, sur Erika Andreeva. La Biélorusse a pour mission de tenir le rythme de la tenante du titre avant de lui "voler" le trophée dans une poignée de jours.

En dépit des apparences, Aryna Sabalenka a bel et bien franchi l'écueil du 1er tour. [KEYSTONE - CHRISTOPHE PETIT TESSON]
En dépit des apparences, Aryna Sabalenka a bel et bien franchi l'écueil du 1er tour. [KEYSTONE - CHRISTOPHE PETIT TESSON]

KERBER ET STEPHENS DÉRAILLENT Si Roland a évité les grosses surprises jusqu’à présent, relevons tout de même les éliminations d’Angelique Kerber et de Sloane Stephens. Si l’Allemande, de retour de maternité, est moins à l’aise sur terre battue, elle semblait pourtant en mesure de franchir l’obstacle Arantxa Rus. Mais la Néerlandaise a été trop solide (6-4 6-3). Quant à l’Américaine, finaliste en 2018, elle a totalement explosé devant Yulia Putintseva (6-1 6-2), qui l’avait déjà dominée voici deux semaines à Rome.

FOUTUE AVERSE Si quelqu’un a le numéro de téléphone du printemps, qu’il n’hésite pas à lui lancer un coup de fil! A Paris comme en Suisse, on est toujours sans nouvelle de lui. Pis, la Porte d’Auteuil a encore une fois été rincée hier jusqu’à la mi-journée, ce qui a gâché une partie du programme. Ce n’est a priori pas parti pour être du même acabit qu’en 2016, lorsque chaque journée avait été rythmée par les averses, mais si cette édition 2024 pouvait définitivement éviter de prendre le même chemin…

Arnaud Cerutti

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