"Il nous plaît bien, ce Machac", aurait dit l’autre en découvrant le vaillant Tchèque. Prétendre le contraire serait effectivement mentir, car le tombeur de Novak Djokovic, Tomas de son prénom, a vraiment quelque chose d’intéressant dans son bras droit, notamment ce revers qui peut "envoyer du lourd" par moments et qu’il semble en mesure de pouvoir armer dans toutes les positions.
C’est en s’appuyant sur sa panoplie et sur sa confiance (très) à la hausse que le 44e mondial a coupé l’herbe sous le pied du no1 mondial. S’il a connu un sérieux trou d’air au 2e set, il a ensuite réglé la mire et joué sa chance à fond. Comme il (nous) l’avait promis la veille. Fort.
C'était un match au scénario étrange, malgré un très bon tennis dans l'ensemble...
"C’était un match au scénario étrange, a-t-il souligné après (gros) coup, avec un long 1er set, fait de hauts et de bas, malgré un très bon tennis dans l’ensemble. Ensuite, Novak a joué plus agressif et j’ai eu vraiment beaucoup de peine à tenir le rythme. En abordant la dernière manche, je me suis juste dit que je devais me battre, rester le plus longtemps possible avec lui, au contact. Mon break réalisé tôt m’a finalement permis de passer devant, de prendre confiance."
Battu d’un rien à Dubaï l’an dernier, le Tchèque a donc remis les pendules à l’heure. Sans perdre les pédales en voyant le succès approcher. "C’est clair que ce n’est pas facile de tenir dans la tête quand tu joues pour une telle victoire, mais j’avais quelques jeux d’avance et ça m’a facilité la tâche. L’expérience de Dubaï m’a également servi. Je savais que si je jouais mon tennis, je pouvais gagner."
J'ai senti le soutien des spectateurs et j'ai apprécié ce moment
Lui qui n’avait encore jamais atteint le dernier carré d’un tournoi ATP n’est désormais "plus qu’à" une petite victoire de son premier titre chez les grands. Mais il ne semble pas y penser pour le moment. Tout juste relève-t-il que son niveau de jeu est excellent. "Ce tournoi, durant lequel j’ai battu d’excellents joueurs, me conforte dans la sensation que je pratique du très bon tennis. Maintenant, let’s see tomorrow…"
Et tomorrow, c’est donc samedi avec, l’espère-t-il, le soutien du public. "Contre Djokovic, j’ai vraiment senti l’énergie des spectateurs qui, par moments, étaient vraiment derrière moi, au soutien. Ils m’ont poussé car ils voulaient voir un grand match. J’ai bien sûr apprécié ce moment et je me réjouis de jouer la finale."
En attendant, Tomas Machac, fan de Roger Federer, pourra sans doute dépenser – sans compter, cette fois-ci! – au restaurant pour saluer son accession au dernier round de ce Geneva Open. "Avec mon équipe, on va toujours dans le même restaurant italien. C’est un peu plus cher qu'ailleurs en Europe, certes, mais on se régale."
A lui de régaler à son tour, samedi!
Arnaud Cerutti, Genève
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