Andy Murray, pratiquement incapable de bouger en début de match à cause de spasmes au dos, a réussi à se surpasser pour atteindre dans la douleur le 3e tour de Roland-Garros avec une victoire en quatre sets 1-6 6-4 6-1 6-2 sur le Finlandais Jarkko Nieminen.
L'Ecossais a fait preuve d'un grand courage pour surmonter la douleur et renverser une situation très compromise lorsqu'il a été mené 6-1 4-2 par Nieminen qui, de son propre aveu, n'avait "presque rien à faire".
Murray (25 ans) était alors au fond du gouffre et la première sensation du tournoi masculin sur les rails. Grimaçant, se retournant souvent vers son clan et son entraîneur Ivan Lendl, le no4 mondial, qui souffre du dos depuis la fin de l'année dernière, a fait appel au soigneur à trois reprises, laissant craindre un abandon. "J'ai eu des spasmes au dos. On m'a même conseillé d'arrêter après le premier set", a-t-il déclaré à la sortie du court.
"Je ne sais pas comment j'ai fait"
Mais le Britannique, qui a atteint au moins les demi-finales des cinq derniers tournois du Grand Chelem, a alors remporté, presque miraculeusement, sept jeux consécutifs pour se détacher et foncer vers la victoire.
"Cela a été dur, surtout en début de match. Il m'a aidé un peu en devenant nerveux à la fin du deuxième set. Mais pour être honnête, je ne sais pas trop comment j'ai fait pour gagner ce match", a-t-il réagi.
"Parfois, les adversaires peuvent devenir nerveux et vous-même vous sentir mieux. La combinaison des deux facteurs m'a aidé à passer", a ajouté le no4 mondial, qui a semblé souffrir nettement moins en fin de match.
Si Murray s'en est sorti, cette douleur au dos inquiète dans son camp avant de retrouver au prochain tour le Colombien Santiago Giraldo, qui n'a fait qu'une bouchée du grand espoir australien Bernard Tomic 6-4 6-1 6-3.
Nadal au pas de charge
Rafael Nadal s'est lui qualifié au pas de charge pour le troisième tour en surclassant l'Ouzbek Denis Istomin 6-2 6-2 6-0 et moins de deux heures de jeu.
Aussi à l'aise sur le Suzanne-Lenglen que sur le Central, où il a soulevé le trophée à six reprises, le Majorquin a soufflé du court son adversaire, 43e mondial, qui est pourtant généralement du genre coriace.
"On peut toujours mieux jouer, mais je content de la manière avec laquelle j'ai gagné ce match, surtout dans le dernier set, je progresse jour après jour", a réagi le no2 mondial, visiblement ravi de son récital de 1h50. Il y avait de quoi, d'autant que, de tous les favoris, c'est lui qui fait de très loin la meilleure impression jusque-là.
afp/tai
Mathieu repousses une nouvelle fois ses limites
Paul-Henri Mathieu, 261e mondial, a écrit l'histoire jeudi à Roland-Garros en battant l'Américain John Isner, tête de série no 10, en cinq sets et 5h41? de jeu pour atteindre le 3e tour. Le Français, miraculé des courts, s'est imposé 6-7 6-4 6-4 3-6 18-16 à sa 7e balle de match.
Si le match est resté loin, en termes de durée de jeu, du record de 11H05 établi lors de la rencontre entre... John Isner et un autre Français, Nicolas Mahut, à Wimbledon en 2010, il a néanmoins repoussé quelques limites. Un record est même tombé, celui du nombre de jeu disputés dans une partie à Roland-Garros depuis l'introduction du tie-break en 1973.
Mais au-delà des chiffres, la rencontre, a été époustouflante de bout en bout et a atteint des sommets dans le 5e set. Après avoir déjà remonté deux sets de retard au premier tour pour gagner en cinq, l'Alsacien a une nouvelle fois repoussé ses limites, une performance d'autant plus énorme qu'il revient d'une très grave blessure.