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La loi du plus fort

La déception était de mise dans le camp suisse et pour Wawrinka à l'issue de la rencontre. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
La déception était de mise dans le camp suisse et pour Wawrinka à l'issue de la rencontre. - [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
Tomas Berdych a permis à la République tchèque de battre la Suisse en huitièmes de finale de la Coupe Davis à Genève (3-2). Le no6 mondial a battu Stanislas Wawrinka 6-3 6-4 3-6 7-6.

Le miracle n'a pas eu lieu. Eliminée par la République tchèque, la Suisse de Stanislas Wawrinka disputera un nouveau barrage pour conserver sa place dans le groupe mondial de Coupe Davis.

Le troisième point pour les tenants du titre a été ramené par Tomas Berdych, vainqueur 6-3 6-4 3-6 7-6 d'un Vaudois qui aura vainement laissé ses tripes dans la halle 7 de Palexpo à Genève.

Ce choc entre les 6e et 17e joueurs du classement ATP a failli tourner court. Bien en jambes, solide sur sa mise en jeu et intraitable lors de la plupart des occasions adverses, le no1 tchèque a mené 2 sets à 0 sans vraiment trembler. Mais le travail, le coeur mis à l'ouvrage par Stan ont fini par payer.

L'exploit à portée de raquette

Un 3e set de haut vol, puis un 4e où longtemps Wawrinka a dominé l'échange, poussant son adversaire dans ses derniers retranchements, ont fait renaître l'espoir. Las, à l'image de Rosol, en difficulté lors du double, Berdych a vacillé, plié mais pas rompu.

Ainsi, mené 5-2 dans le tie-break, le quart-de-finaliste du dernier Open d'Australie a retrouvé un premier service qui l'avait abandonné. Il a renoué avec un mordant égaré pour inscrire les cinq ultimes points du match et éteindre un public, qui s'était pris de rêver d'un 5e set, et même d'un 5e duel.

Si Henri Laaksonen a fêté sa 1ère victoire avec la Suisse face à Jiri Vesely (0-6 6-3 6-1), le point inscrit n'a valu que pour l'honneur (3-2).

Il n'a pas manqué grand-chose

"Dommage", le mot fuse sur toutes les bouches ou presque. Oui, la formattion de Severin Lüthi aurait pu. En regard de certaines occasions, elle avait les moyen de se qualifier aux dépens de Tchèques vraiment à sa portée.

Il n'a pas manqué grand-chose, cela s'est joué sur quelques points. Tant la défaite en simple que celle en double sont cruelles pour Wawrinka. Lui, qui reste fidèle à l'équipe de Suisse, qui n'épargne pas ses efforts lorsqu'il joue en rouge, aurait mérité de goûter aux quarts de la Coupe Davis après neuf années d'échecs parfois douloureux.

Celui-ci comptera sans doute parmi les pires comme en témoignait l'émotion de Stan lors de la conférence de presse.

"Cette défaite fait mal"

STANISLAS WAWRINKA: Je me sentais bien en début de match, tant sur le plan mental que physique. Mais je n'arrivais pas à poser mon jeu. C'est difficile contre lui, je ne suis pas le seul à avoir de la peine à imposer mon jeu. Il joue aussi bien d'un côté que de l'autre. Il est rapide. Même fatigué, il peut mettre des coups gagnants.

Je me suis battu sur chaque point, j'ai attendu une baisse de régime. Mais elle ne serait pas venue si je n'avais pas bataillé autant auparavant. Je crois que je n'ai pas grand-chose à me reprocher, il faut que je continue dans cette voie-là. Je suis convaincu que c'est la bonne, même si la défaite est dure à digérer.

Il y a beaucoup de déception, car hier, aujourd'hui, on a eu nos chances. C'est la vie. L'ambiance? Je ne peux qu'être heureux du soutien apporté par le public et je les en remercie sincèrement.

"Stan a tout donné"

SEVERIN LUETHI: Stan a tout donné, il a fait un match incroyable. Malheureusement, cela ne suffit pas, mais il n'a rien à se reprocher.

Bien sûr que je suis déçu. On est venu pour gagner même si les Tchèques partaient favoris. On savait qu'on avait nos chances et l'objectif n'était pas de faire bonne figure, mais bel et bien de se qualifier pour la suite.

"J'aurais pu jouer longtemps"

TOMAS BERDYCH: C'était dur, mais à la fin, on a les trois points dont on avait besoin, c'est le plus important.

Je suis resté confiant durant la rencontre. J'aurais pu demeurer sur le court encore longtemps. Hier, nous avons disputé tous les deux un double incroyablement long, mais j'avais l'avantage de l'avoir gagné. Je ne pense donc pas forcément qu'il avait plus de chances s'il y avait eu un 5e set.

Les matches de Coupe Davis sont toujours chargés d'émotions. C'était difficile ici, la Suisse jouait chez elle.

De Genève, Ludovic Perruchoud

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Coupe Davis: Suisse-République tchèque 2-3

Genève (indoor) - 01.02 - 03.02

Vendredi:
Stanislas Wawrinka-Lukas Rosol 6-4 6-3 6-4
Tomas Berdych-Henri Laaksonen 6-3 6-2 6-7(5-7) 6-1

Samedi:
Wawrinka/Chiudi-Berdych/Rosol 4-6 7-5 4-6 7-6 22-24

Dimanche:
Wawrinka-Berdych 3-6 4-6 6-3 6-7
Laaksonen-Jiri Vesely 0-6 6-3 6-1

France et Argentine ok. L'Espagne sortie

La logique a été largement respectée lors du 1er tour du Groupe mondial de Coupe Davis. La France, la Serbie, l'Argentine et le Kazakhstan ont assuré leur qualification pour les quarts de finale, aux côtés notamment de la République tchèque qui a écarté la Suisse.

La France de Gasquet et Tsonga a rapidement fait le travail pour se détacher irrémédiablement à 3-0 face à Israël, à Rouen. Idem pour la Serbie qui, boostée par le retour de Djokovic, a rapidement pris la mesure de la Belgique à Charleroi. A Buenos Aires, il n'y a pas eu de suspense non plus. l'Argentine de Nalbandian a remporté ses trois premiers matches face à l'Allemagne pour passer en quarts. A Astana, l'équipe du Kazakhstan, très homogène, a battu l'Autriche 3-1 et obtenu le droit d'affronter les Tchèques en quarts. De quoi attiser les regrets des Suisses, qui auraient été favoris face aux Kazakhs.

Parmi les favoris, seule l'Espagne a été éliminée. Les Ibères, quintuples gagnants du Saladier d'argent, ont été sortis par la Canada à Vancouver (3-2). L'Espagne a joué sans Nadal ni Ferrer.