Mieux encore, elle reste sur une série de 30 victoires, son record personnel. "Aujourd'hui, je suis plus régulière. Je suis concentrée du premier au dernier point", explique la no1 mondiale.
"C'est bien simple, il y a elle et les autres. Et le top-3 et les autres", résume l'ancienne joueuse française Amélie Mauresmo, qui semble convaincue que Serena ne devrait pas avoir trop de difficulté à remporter un 2e Roland-Garros samedi, 11 ans après son seul couronnement à la Porte d'Auteuil!
Sa rencontre avec Mouratoglou
Si l'on fait un petit saut dans le passé, on peut vraiment dire que Serena Williams revient de très loin. Hospitalisée d'urgence pour une embolie pulmonaire en mars 2011, elle a depuis totalement recentré ses priorités.
Tout a basculé après sa défaite à Paris l'année passée. Elle est depuis sous la férule de Patrick Mouratoglou avec le résultat que l'on connaît. "Il m'a beaucoup aidée", reconnaît-elle. Il adore le tennis, presque trop, c'est fou!"
Le Français de 43 ans dirige son académie près de Paris depuis 1996. Elle est considérée aujourd'hui comme l’une des meilleures au monde et propose une préparation individualisée et sur-mesure à chacun de ses joueurs.
"On s'aide l'un l'autre"
"Je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais la plupart du temps oui. En fait, on s'aide l'un l'autre, on connaît très bien le jeu tous les deux et cela fonctionne très bien", poursuit la cadette des soeurs Williams.
"L'autre jour, j'ai joué contre une Française et j'ai dit: le public va être contre moi. Et là, Patrick m'a répondu: non, pas contre toi mais pour elle! C'est une petite nuance qui change totalement votre manière de voir".
Egalement membre de l'académie Mouratoglou, le Français Jérémy Chardy a eu l'occasion de s'entraîner avec la no1 mondiale lors d'un stage à l'Ile Maurice en décembre. "Quand Serena évolue à son niveau, elle est imbattable".
Serena n'est "pas imbattable"
Ancien mentor de Steffi Graf, Heinz Guenthardt a un avis plus nuancé sur la domination actuelle de Serena Williams. "Normalement, elle devrait affronter des joueuses comme Kim Clijsters ou Justine Henin, mais elles ont arrêté très jeunes".
"Les deux Belges avaient les armes physiques et tennistiques pour rivaliser avec Serena. Pour avoir une chance contre elle, il faut déjà parvenir à engager l'échange, ce que très peu de joueuses parviennent à faire".
Pour le coach de l'équipe de Suisse de Fed Cup, Serena n'est pas imbattable. "Kuznetsova l'a parfaitement démontré en quart. C'est jouable. Une tactique payante est de jouer long au centre. Elle n'aime pas ce type de balles".
"Respirer un grand coup"
Reste que la confiance de Serena Williams est actuellement au plus haut. "Il est plus difficile pour moi de parler français après le match que de le gagner", a-t-elle confié dimanche après son huitième de finale! Beaucoup plus zen et moins stressée que par le passé, l'Américaine avoue aussi avoir appris de la culture européenne.
"Aux USA, quand on va au restaurant, on veut être servi tout de suite. J'ai l'impression qu'en Europe vous êtes lents, plus centrés sur votre vie de famille. Je pense que c'est à nous Américains d'apprendre à ralentir, de respirer un grand coup! En tout cas, les cultures sont totalement opposées", conclut la "nouvelle" Serena Williams.
Paris, Stéphane Altyzer