De cinq ans son cadet, l'Espagnol (27 ans) se fait de plus en pressant. S'il gagne à Melbourne, le "Taureau de Manacor" se placera juste derrière Federer avec 14 titres du Grand Chelem, à égalité avec l'Américain Pete Sampras. L'enjeu dépasse donc le cadre de cette seule demi-finale.
Les chiffres ne parlent pas en faveur de Federer. Il n'a gagné que 10 de ses 32 rencontres avec Nadal, dont 2 sur 10 en Grand Chelem. Dans ce cadre, il ne l'a battu qu'à Wimbledon. C'est d'ailleurs en finale du tournoi londonien de 2007 que remonte sa dernière victoire sur l'Espagnol en Grand Chelem. Il a aussi perdu leurs deux affrontements à l'Open d'Australie, lors de la finale 2009, et de la demi-finale 2012.
Le coup droit lifté: arme fatale de "Rafa"
Le Majorquin est un casse-tête pour Federer, pour une simple raison : son coup droit lifté de gaucher. Ce dernier n'a jamais vraiment su s'accommoder de ce coup surpuissant, qui gicle à hauteur d'épaule sur son revers. Cette arme majeure avait permis à Nadal de commettre le crime de lèse-majesté absolu en battant le Bâlois en 2008 en finale de Wimbledon, après l'un des plus grands matches de l'histoire.
L'homme aux 17 titres du Grand Chelem veut cependant croire que sa forme physique retrouvée, après une année gâchée par ses problèmes de dos, que ses bonnes sensations avec sa nouvelle raquette, au tamis plus large, peuvent lui permettre de s'offrir Nadal. Federer fonde aussi ses espoirs sur Stefan Edberg qu'il a engagé cet hiver pour lui servir "d'inspiration".
Edberg est peut-être la clé?
Mais le Suédois, l'un des meilleurs serveurs/volleyeurs de l'histoire, est aussi là pour lui suggérer quelques ajustements tactiques, et l'inciter à une approche encore plus offensive. "J'attends d'en discuter avec Stefan. Lorsqu'il est venu à Dubaï, nous avons parlé du jeu mais aussi évidemment de Rafa", a expliqué Federer après sa victoire en quart mercredi sur Andy Murray.
"Il pensait avoir quelques idées, donc je suis impatient de voir ce qu'il a à dire", a-t-il ajouté. "Evidemment, avec Séverin Lüthi (son autre entraîneur, Ndlr), ils le connaissent sur le bout des doigts. J'attends de voir ce que les gars ont à dire".
Federer cherchera sans doute à se montrer particulièrement agressif. Reste à voir s'il pourra maintenir cette ligne de conduite sur la durée, face à un Nadal un peu diminué par de grosses ampoules à la main.
afp/baru