Quelle maîtrise! Grâce à un Roger Federer remarquable, la Suisse peut toujours rêver de jouer les demi-finales de la Coupe Davis. Le Bâlois n'a laissé aucune chance à Mikhail Kukushkin, battu après 1h52'. Oui, la "standing ovation" qui a accompagné Federer à la sortie du court est plus que méritée.
Ce qu'a produit le Bâlois semble aller de soi - on en a tellement l'habitude -, mais c'est loin d'être aussi simple.
Alors que d'autres auraient été tétanisés à l'idée de devoir remettre les deux équipes à égalité, "RF" n'a pas montré le moindre signe de nervosité. L'homme aux 17 titres du Grand Chelem a prouvé une fois de plus qu'il était vraiment un champion hors du commun.
Le boss, c'est Roger Federer
Grâce à ce succès, Federer égale le record du plus grand nombre de simples remportés par un joueur suisse en Coupe Davis, détenu par Jakob Hlasek (34 victoires). Le "Maître" n'a concédé que 7 défaites en 41 simples joués dans la compétition. Quoi qu'en disent les chiffres aujourd'hui, le boss de l'équipe de Suisse, c'est bien Roger Federer!
Face à un Kukushkin pourtant loin d'avoir démérité, le no4 mondial n'a pas concédé une seule fois son service, ne devant écarter qu'une balle de break.
On pourra juste reprocher au Kazakh son manque de lucidité à certains instants. Il a offert le 1er set en commettant une double faute! Mais face à un tel adversaire, ça peut se comprendre!
Les frissons de Roger Federer
ROGER FEDERER:Entrer sur le court à 1-0 ou 0-1 ne change rien pour moi. Je suis très satisfait de ma performance, je bougeais bien. Un match solide.
Oui, la défaite de Stan m'a surpris, mais cela ne m'a pas affecté. C'est clair qu'il peut jouer beaucoup mieux.
L'ambiance? C'est toujours particulier le vendredi. Les gens doivent se mettre dedans et comme le 1er match n'a pas bien tourné, c'était plutôt calme. C'était presque un avantage pour moi de jouer en 2e. L'ambiance est montée au fil de la rencontre. Il y a eu cette "ola" avant le dernier jeu, j'en ai eu des frissons! Cela m'arrive presque jamais pourtant. Je suis sûr que l'ambiance va encore croître ce week-end.
Stan et ses vieux démons
Une désillusion, une cruelle désillusion! N'ayons pas peur des mots. C'est un public médusé qui a assisté à la défaite de Stanislas Wawrinka face à Andrey Golubev lors du 1er match du jour.
Comme c'est le cas pratiquement à chacune de ses sorties sur le sol helvétique, le Vaudois n'a été que l'ombre de lui-même. Où est donc passé le vainqueur de l'Open d'Australie?
Le no3 mondial n'a semble-t-il toujours pas digéré sa victoire en Grand Chelem. Méconnaissable, il a erré comme une âme en peine, commettant 70 fautes directes lors des 3h14' de jeu. Décidément, que ce soit à Bâle, à Gstaad ou en Coupe Davis, jouer à domicile semble être pour Stan un véritable calvaire.
Les mérites de Golubev
Si Wawrinka a perdu ce 1er match, c'est aussi dû à la très bonne prestation de son adversaire. Libéré, ne ressentant pas la moindre pression, Golubev (ATP 64) a parfaitement joué le coup.
Le no2 de la formation kazakhe - qui dispute quand même son 3e quart de finale de Coupe Davis depuis 2011 - n'a pas fléchi malgré la perte du 3e set. Il s'est montré solide dans les moments chauds, concluant sur sa 6e balle de match. Oui, sa victoire est méritée!
Ce 1er match n'a évidemment pas permis à Palexpo de vibrer. Crispés - comme Stan -, les 15'000 spectateurs sont restés la plupart du temps ébahis par ce qu'ils voyaient. Non, ce n'était pas encore l'ambiance des grands jours.
"Je n'ai pas assuré du tout"
STANISLAS WAWRINKA:"Je n'ai pas assuré du tout! Ce n'était pas mon jour, ça c'est sûr. Bien sûr qu'évoluer devant le public suisse provoque de la nervosité et un peu de crispation. J'étais tendu et hésitant. Le problème, c'est que Golubev ne m'a pas laissé installer mon jeu. Je n'étais pas très réactif, ce qui engendre beaucoup de fautes directes et le doute dans ma tête.
En même temps, je ne suis pas loin de l'emmener dans un 5e set. Maintenant je sais que je suis assez fort mentalement pour oublier ce match. Il faut tout de suite penser au double de samedi puis à mon simple dimanche. Le positif, c'est que je n'ai pas de douleur. Je me sens prêt pour jouer le double pour autant bien sûr que le capitaine m'aligne".
Un double peut-être crucial
Place ce samedi donc au double. Le capitaine Severin Luethi n'a pas confirmé la titularisation du duo Federer/Wawrinka. Mais il parait acquis que les deux seront sur le court samedi.
Pas toujours à leur avantage en Coupe Davis - ils ont perdu leurs 3 derniers doubles -, Roger et Stan ne sont pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Par le passé, leur point faible fut souvent leur difficulté à évoluer au meilleur niveau en même temps. Ils partiront quand même favoris face à une paire kazakhe qui n'aura rien d'insurmontable.
On ne préfère pas imaginer un Stan entrer dimanche sur le court pour remettre les deux équipes à 2-2. Il aurait dans ce cas-là une sacré pression...
Genève, Stéphane Altyzer
Coupe Davis, 1/4 (04-06.04)
Genève (dur)
SUISSE - Kazakhstan 1-1
Vendredi dès 13h30
Wawrinka (ATP 3) - Golubev (ATP 64) 6-7 2-6 6-3 6-7
Federer (4) - Kukushkin (56) 6-4 6-4 6-2
Samedi dès 13h30
Wawrinka/Federer - Nedovyesov (76)/Korolev (449)
Dimanche dès 13h30
Wawrinka - Kukushkin dès 13h30
Federer - Golubev
Les 3 autres quarts de finale
Tokyo (dur)
Japon - République tchèque 0-2
Ito - Stepanek 7-6 6-7 1-6 5-7
Daniel - Rosol 4-6 4-6 6-3 6-4 2-6
Nancy (dur)
France - Allemagne 0-2
Benneteau - Kamke 6-7 3-6 2-6
Tsonga - Gojowczyk 7-5 6-7 6-3 6-7 6-8
Naples (terre battue)
Italie - Grande-Bretagne 1-0
Fognini - Ward 6-4 2-6 6-4 6-1
Seppi - Murray * 4-6 5-5
* = interrompu par la nuit