Nick Bollettieri inquiet pour le tennis US

- Pourquoi un tel déclin alors que le tennis américain a longtemps dominé la hiérarchie mondiale comme le prouvent les 52 titres majeurs remportés par des joueurs US ?

Nick Bollettieri: Le monde entier joue au tennis aujourd'hui. Ce n'est plus les Etats-Unis et cinq autres pays, mais toute la planète! Quand on compare le salaire moyen d'un joueur lambda de football américain qui est de 1,4 million de dollars par an, au coût moyen des dépenses annuelles d'un joueur de tennis professionnel qui est de 150'000 dollars, on comprend pourquoi le tennis n'est plus aussi attirant.

Aux Etats-Unis, le tennis reste un sport très cher. Les parents voient dans les journaux que des joueurs de football américain sont payés 10 millions de dollars par an, des joueurs de basket 20 millions, des joueurs de baseball x millions. Ils ont du mal à comprendre pourquoi ils devraient payer 150 ou 200 dollars pour louer un court de tennis et payer un entraîneur, cela décourage beaucoup de gens.

- Quel avenir pour le tennis américain?

Nick Bollettieri:

Est ce que nous aurons à nouveau une époque aussi florissante que dans les années 70, 80 ou 90, avec les Sampras, Agassi, Courier ou autres Michael Chang ? Je ne pense pas. Je crois que le nouveau centre d'entraînement que l'USTA (réd: la fédération américaine de tennis) est en train de construire à Flushing Meadows, où ils ont l'intention de travailler avec les jeunes et leurs entraîneurs, va aider, j'en suis certain. Mais cela va prendre du temps.

- Que feriez-vous si vous étiez aux commandes du tennis américain ?

Nick Bollettieri: Il faut faire venir les jeunes qui ont faim, car sans les athlètes affamés, ce sera dur ! Si j'étais responsable du développement, je ferais une recherche de talent à l'échelle nationale, chez les garçons et chez les filles, et je sélectionnerais les plus grands et les plus forts. La taille moyenne des joueurs maintenant, c'est 1,90 m sur le circuit masculin et d'1,78 m chez les femmes.

Je prendrais 20 garçons et 20 filles, je travaillerais avec leurs entraîneurs, je les mettrais dans un même centre, et je paierais pour tout ! Car je pense que lorsqu'on réunit les meilleurs parmi les meilleurs, il y a une émulation.

afp/dbu

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