Coup de poker raté. RF ne voulait pas jouer

En alignant la paire Chiudinelli/Wawrinka, le capitaine helvétique savait forcément que les chiffres ne parlaient pas en sa faveur. Ce duo avait perdu les deux doubles disputés jusque-là dans la compétition. Le premier en 3 manches en... Italie (barrage 2009). Le second, ce fut ce fameux match de 2013 perdu 24-22 au 5e set contre les Tchèques à Genève, après 7h01' de jeu.

Avant ce duel face à l'Italie, c'était 3 victoires en 14 doubles pour Wawrinka et 1 succès en 4 doubles pour Chiudinelli. Bref, rien de très rassurant.

Chiudinelli, le maillon faible

Battue en 5 manches par Bolelli/Fognini, la paire suisse n'a pas démérité dans un double qui n'a pas atteint des sommets, il faut bien en convenir. C'est surtout la tension et le suspense qui auront tenu en haleine les 18'400 spectateurs de Palexpo durant 3h58'.

Si Stan a offert la réplique attendue - sans toucher au génie non plus -, on était en droit d'attendre mieux de Chiudinelli. Le Bâlois a alterné le bon et le moins bon, fléchissant par contre nettement dans les 4e et 5e manches.

"Je suis triste de ne pas avoir pu amener ma part dans ce double", a réagi "Chiudi". "On a eu des occasions et au 5e set, je perds deux fois mon service après avoir eu des balles de jeu".

"On n'était pas si loin"

Claudio Mezzadri se montre plus indulgent avec Chiudinelli. "Marco a réalisé un bon match. Vous pensiez qu'il allait tout mettre dedans et réussir des aces sur les balles de break? Non, il a sorti son match, à son niveau" (ndlr: 161e ATP), conclut l'ancien joueur suisse.

"On n'était pas si loin", rajoute Wawrinka. "Le double se joue sur 2 ou 3 points qu'on n'a pas su bien négocier".

"J'avais l'impression qu'on les dominait même au début du 4e set", relève Severin Luethi. "Hélas, on a un concédé un break un peu malheureux. Et le momentum a changé de camp". L'Italie a pu compter sur un Bolelli très solide pour passer l'épaule. Fognini a, pour sa part, soufflé le chaud et le froid.

Federer a choisi de s'abstenir

On a également appris après la rencontre que c'est bien Roger Federer qui a choisi de ne pas être aligné dans ce double.

"C'est juste.

Il a déjà

beaucoup joué cette année

. Du même coup, il reste frais pour le dimanche",

confirme le capitaine de l'équipe de Suisse.

"L'alternative Chiudinelli/Lammer était également sur la balance", poursuit Luethi. "Mais Stan a eu un match court vendredi (1h30') et avoir un joueur aussi fort sur le terrain est un avantage pour nous. Il méritait de jouer".

"S'il le faut, je serai prêt pour le 5e match", souligne Wawrinka. "Je vais regarder le début du match de Federer et si ça se passe bien je le regarderai jusqu'au bout au bord du terrain".

A "Rodgeur" de jouer

L'équipe de Suisse possède encore toutes les cartes en main pour rejoindre la France en finale. Comme au tour précédent, Federer pourra apporter le 3e point décisif face à un Fognini pas au mieux ce week-end... jusque-là.

Pour autant que le no 17 mondial soit aligné par son capitaine. Corrado Barazzutti pourrait en effet choisir de titulariser Andreas Seppi. Seul hic, ce dernier a perdu ses 10 confrontations contre Federer, ne remportant qu'un seul set au passage... Fognini devrait donc bien être sur le court à midi.

"Tout le monde pense que Federer va s'imposer. Mais cela ne va pas de soi. Il va quand même affronter un joueur du top-20", prévient Severin Luethi.

Genève, Stéphane Altyzer

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