"Je suis soulagé de pouvoir essayer de jouer vendredi", commente le no 1 helvétique. L’entraînement de jeudi matin s’est bien déroulé et je me sens bien, je suis confiant. J’ai encore un jour pour aller mieux".
Mais Federer sera-t-il vraiment à 100 %? "La réponse viendra du terrain. Moi-même, je ne le sais pas honnêtement". "Si on a décidé que Roger jouerait vendredi, c’est qu’il est compétitif", fait remarquer le capitaine Severin Luethi.
"J'ai confiance en mon corps"
L’homme aux 17 titres du Grand Chelem prendrait-il le risque - s’il y en a un - de jouer si ce n’était pas la finale de la Coupe Davis? "Bonne question! Si c'était un énorme risque pour la suite de ma vie, évidemment que je ne jouerais pas. Mais si tu commences à penser à ce genre de choses, tu ne joues plus. Je reste positif et j’ai confiance en mon corps. Je ne me blesse pas tous les 6 jours non plus!"
La titularisation de "RF" n’a en tous cas pas perturbé plus que ça le camp français. "Ce n’est pas une surprise. On s’est préparé toute la semaine pour affronter Federer et Wawrinka", confirme le capitaine Arnaud Clément.
Il reste toutefois un paramètre à prendre en compte. L’équipe de Suisse a jusqu’à vendredi 13h00 pour décider définitivement si Federer est apte à jouer. Le cas échéant, elle pourrait le remplacer, certificat médical à l'appui.
Le test Monfils
La tâche qui attend Federer s'annonce ardue, c'est un doux euphémisme! Affronter Monfils représente toujours un défi de taille, avec en général de longues batailles du fond du court et de longues heures passées sur le
terrain. "Même si je suis à 100%, ça va être dur de m'imposer", concède Federer.
"Est-ce que les longs échanges vont être néfastes pour mon dos? Peut-être, oui. Ou au contraire ça va me permettre d'être de mieux en mieux au fil de la rencontre. Là encore, c'est impossible à dire".
Federer diminué, Monfils va-t-il employer une tactique différente pour encore plus user l'adversaire? "Il s'est reposé 3 jours, mais juste avant, il jouait au meilleur niveau de toute sa carrière! S'il est sur le terrain, c'est qu'il est bien. Il ne faut pas oublier que c'est Roger Federer. Au contraire, il va falloir que j’en fasse encore plus pour le battre", souligne le no2 tricolore.
"Choix stratégique"
Pourquoi d'ailleurs Monfils a-t-il été préféré à Gasquet? "C'est un choix stratégique, à prendre en compte sur l'ensemble du week-end", relève Arnaud Clément. "La première chose est que Gaël est en grande forme, physiquement et dans son tennis. La fatigue engendrée par les matches du vendredi peuvent entraîner des changements pour les simples du dimanche", poursuit-il.
On peut aisément comprendre par ses propos que si Monfils venait à perdre - ou a gagner d'ailleurs - face à Federer, le Bâlois pourrait être déjà bien entamé. C'est du moins ce qu'espère le capitaine français.
Gaël Monfils aurait en tout cas préféré jouer en premier. "C'est vrai, ça me stresse de voir jouer mes potes. Honnêtement, il y a beaucoup de pression. C’est ma deuxième chance de gagner un point pour mon pays dans une finale. Alors oui, j’ai peur!"
La pression sur Tsonga
En hors d'oeuvre, les 27'000 spectateurs assisteront à un Tsonga-Wawrinka qui promet beaucoup. "Tous nos matches ont été très serrés", prévient Jo. "La différence se fera sur l'envie et la détermination".
"Ce sera un match à part", nuance Stan. "On ne peut pas comparer. La terre battue en indoor est plus rapide qu'en extérieur. La pression est des deux côtés. Mais il a davantage de pression, car il a besoin de gagner ce point".
"Ce n’est pas seulement un des grands moments de ma carrière, c’est LE plus grand moment de ma carrière", précise Tsonga, qui a semblé déjà très concentré.
"Prêt mentalement"
Si le Vaudois peut s'imposer, personne ne s'en plaindra évidemment dans le camp suisse. Cela permettrait surtout à Federer d'entrer sur le court dans une position un peu plus confortable.
Stan ne croit en tout cas pas que sa victoire à l'Open d'Australie en début d'année lui soit d'une aide pour ce week-end. "Non, c'est différent. Cela n'a rien à voir avec une finale du Grand Chelem. Ce qui va m'aider c'est toute l'expérience acquise au cours de ma carrière. Je me sens bien, prêt mentalement. Je joue bien, je suis confiant".
Lille, Stéphane Altyzer
Infos en vrac
Le chiffre du jour: 72, le nombre de victoires de Federer en 2014. Soit une de plus que Tsonga (36) et Monfils réunis (35)!
8-2: l'avantage de Federer contre Monfils dans les confrontations.
2-3: Stan a remporté 2 des 5 duels disputés face à Tsonga.
Arbitres de chaise: Jake Garner (USA) et James Keothavong (GBR).
Balles: la finale se dispute avec les balles "Babolat" utilisées à Roland-Garros.
Coupe Davis, finale France-Suisse (terre battue indoor)
Vendredi dès 14h00:
Tsonga-Wawrinka, suivi de Monfils-Federer
Samedi dès 15h30:
Benneteau/Gasquet-Chiudinelli-Lammer
Dimanche dès 13h00:
Tsonga-Federer, suivi de Monfils-Wawrinka
"Ambiance de dingue"
Aux dernières nouvelles, 27'600 personnes devraient prendre place dans le stade Pierre-Mauroy pour une rencontre de Coupe Davis qui restera à n'en pas douter dans les annales.
"L’ambiance en Coupe Davis est toujours incroyable en France. Je pense que ce sera encore mieux qu’une ambiance de match de foot", déclare Arnaud Clément.
"Nous sommes en France, j’espère que le public nous poussera pour remporter ce magnifique trophée, évidemment dans le respect de l'adversaire", s'exclame Tsonga. "Je suis d’accord avec Jo. J’attends une ambiance de dingue ! Voilà, de dingue", rajoute Monfils.
Le mot de la fin pour Federer: "Il y aura tellement de monde, personne ne sait vraiment à quoi va ressembler l'ambiance. J'espère surtout que les spectateurs n'auront pas trop froids (rires) et que tout se passera bien.