Succès pour l'éternité. "Je t'aime Roger!"

Pour Swiss Tennis, ce sacre est l’aboutissement d’une période dorée. Quel privilège pour un petit pays comme le nôtre d’avoir pu vivre autant d’émotions grâce à la petite balle jaune depuis un quart de siècle. Ce succès est aussi celui des Guenthardt, Rosset, Hlasek, Mezzadri, Hingis ou autre Schnyder.

Deux champions d’exception

Tout a déjà été écrit sur Roger Federer. Il est non seulement le plus grand joueur de tous les temps, mais surtout une légende vivante. Le déroulement de la finale lui a permis de décrocher le 3e point décisif. Tout un symbole! Sur un nuage, il a propulsé la Suisse au 7e ciel.

Le Bâlois est l’homme des grands rendez-vous. Quand il mettra un terme à sa carrière – on espère le plus tard possible -, on est certain qu’il placera cette victoire en Coupe Davis très haut dans son palmarès.

Partager un succès avec ses potes et tout le staff de l’équipe procure des émotions incomparables à un titre en Grand Chelem. "Rodge" n’oubliera jamais cette journée, c’est certain!

Stan, LE champion de 2014

C’était un rêve de gamin, Stan l’a réalisé et que c’est mérité ! L’histoire aurait été encore plus belle s’il avait pu, lui, offrir le point de la victoire. Peu importe, finalement, mais s’il y a un homme qui méritait de gagner ce trophée, c’est bien lui.

Aucun autre joueur de ce calibre ne s’est autant arraché pour son pays, quitte à sacrifier par moments sa carrière et sa famille. N’a-t-il pas joué en Coupe Davis 2 semaines après la naissance de sa fille ou n’est-il pas allé  au Kazakhstan alors qu’il était blessé ?

Elu Suisse de l’année en 2013, Stan est un immense champion, sans doute pas encore assez reconnu dans son propre pays. Mais dans 3 semaines - on prend les paris -, il sera sacré sportif suisse de l’année et haut la main !

Quel mental de plomb

Cette victoire est aussi celle de l’intelligence. On ne devient pas un champion sans un mental de titan. Roger et Stan ont cette capacité incroyable à garder la tête froide dans les moments chauds.

Il suffit aussi d’assister à une conférence de presse du duo suisse pour s’en rendre compte. Des propos toujours intéressants, précis, sans jamais se défiler, le tout agrémenté de moments de franches rigolades.

N’oublions pas Marco Chiudinelli et Michael Lammer dans ce concert de louanges. Le binôme n’a certes pas contribué directement à ce succès final. Mais leur rôle d’ami et de confident dans toutes ces semaines de Coupe Davis n’est pas à négliger. Ils méritent la mention, tout comme Severin Luethi, le capitaine qui aime rester dans l’ombre.

"J'ai tout donné"

Un peu plus de deux heures après le sacre, les Suisses avaient la banane en se présentant devant la presse. "On a eu du bon temps depuis la balle de match", rigole Federer. Le champagne avait dû couler à flot, à voir la mine enjouée des héros.

"Non, coupe Wawrinka. On est encore à l'eau pour l'instant, le champagne avait été placé dans le vestiaire français!" Une dernière pique en direction du clan tricolore de la part d'un Stan très en forme à l'heure de répondre aux questions.

Placé au centre sur l'estrade - un beau symbole! - , le Vaudois parle d'une année exceptionnelle. "J'ai rêvé de la Coupe Davis pendant toutes ces années. J'ai tout donné pour cette compétition. Je suis très heureux".

"Une de mes plus grandes émotions"

Au vestiaire au début du match de Federer, Stan a pris place sur le banc au début du 2e set (2-1). "C'était un sentiment incroyable. On sait tous comme il est beau de voir évoluer un tel joueur... quand il joue bien (rires). Oui, je t'aime encore Roger!"

"Je ne pourrai jamais assez remercier Stan, Seve et toute l'équipe pour le soutien qu'ils m'ont apporté ces derniers jours", enchaîne le Bâlois. "C'est sans aucun doute l'une des plus grandes émotions de toute ma carrière!".

Comparable avec son 1er titre du Grand Chelem en 2003? "Non, gagner à Wimbledon était un choc complet pour moi. La Coupe Davis, je savais que c'était possible à un moment dans ma carrière. On ne peut pas tirer de parallèle".

"Susciter de nouvelles vocations"

Le Bâlois a ensuite expliqué ce qu'un tel titre représentait pour la Suisse. "C'est un grand jour pour le sport et notre pays. On ne gagne pas de grands événements sportifs toutes les semaines".

"J'espère que l'on pourra susciter des vocations pour le sport en général, si c'est pour le tennis, tant mieux mais aussi pour d'autres sports. Ce serait bien de pouvoir inspirer de nouvelles générations et convaincre les personnes de s'engager dans le sport".

"Nous avons aussi partagé un esprit d'équipe. Les gens l'on vu. En fait, je voulais peut-être plus encore ce trophée pour l'équipe, pour Stan et tout le staff".

Pas de réponse pour 2015

Présent dans la salle, un journaliste a voulu savoir si Roger et Stan iraient à Liège début mars pour le 1er tour 2015 de la Coupe Davis. Federer: "Vous êtes Belge?" Oui, répond le journaliste.

Roger à Stan: "Vas-y parce que tu parles mieux français que moi". "Pas quand je suis bourré", s'esclaffe le Vaudois. "C'est une bonne question mais ce n'est pas le bon moment. On va d'abord savourer notre sacre avant de penser à 2015", répond Wawrinka.

A dire vrai, peu importe le choix que feront les héros suisses. S'ils entendent donner une autre direction à leur

carrière, il faudra la respecter. Mais tout reste ouvert et une nouvelle aventure en 2015 est loin d'être une utopie.

"Federer? Injouable!"

ARNAUD CLEMENT: Entre le double et son match exceptionnel d'aujourd'hui, Federer a été injouable! La  Suisse a été meilleure que nous sur l'ensemble. Après son simple de vendredi, Tsonga a ressenti une nouvelle douleur au bras. Samedi, je ne voulais pas donner d'informations. Cela ne m'a pas fait plaisir de vous mentir.

RICHARD GASQUET: Federer était très concentré et très costaud, je n'ai pas réussi à avoir des balles de break. Je suis tombé sur un adversaire excellent. J'ai fait ce que j'ai pu, Je suis extrêmement déçu d'avoir perdu.

GAEL MONFILS (visiblement très marqué): Déçu, c'est tout...     

Lille, Stéphane Altyzer

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