A l'époque, Andy Murray ne traverse pas sa meilleure période. Il a subi quelques mois auparavant une opération au dos dont il a du mal à se remettre. Son classement ATP chute, il quitte même le top-10 pour se retrouver 12e mi-septembre.
Il n'en faut pas plus à la presse anglaise pour demander le licenciement d'Amélie Mauresmo, rendue coupable des mauvais résultats du médaillé d'or des Jeux olympiques de Londres, en 2012.
"Ca fout un peu les boules"
"C'est vrai que j'ai subi des critiques. Cela ne fait jamais plaisir. Parfois, ça fout même un peu les boules", avoue Amélie Mauresmo, au lendemain de la qualification de son "poulain" pour la finale de l'Open d'Australie.
La Française de 35 ans savoure ces jours à Melbourne une douce revanche, elle qui a vécu des moments assez pénibles l'été dernier. "J'ai été scrutée comme jamais je l'avais été". L'ancienne no1 mondiale a en effet subi ce que de nombreuses stars vivent quotidiennement à Londres: un suivi à la trace par des paparazzi...
Aujourd'hui, le résultat obtenu en Australie vient récompenser un travail de longue haleine. "La réponse c'est Andy qui la donne. Mais au quotidien, je sais ce que je fais avec lui, dans quelle direction on va".
Une première historique pour Amélie
Amélie Mauresmo est devenue ainsi la première femme à conduire un joueur en finale d'un tournoi du Grand Chelem. Quelques instants après sa victoire en demi-finales, Andy Murray a d'ailleurs rendu un vibrant hommage à sa coach.
"On m'a critiqué pour avoir choisi de travailler avec elle. Les femmes peuvent aussi être de très bonnes coachs. Je suis content du travail que l'on fait ensemble".
La Française n'est pas restée insensible à ce geste. "Oui forcément, ça m'a touché", raconte-t-elle. "Andy c'est un garçon ultra professionnel, très investi et qui travaille comme un malade. Il a une volonté de dépassement de soi et cherche toujours à repousser ses limites".
"Djokovic largement favori"
L'Ecossais aura bien besoin de toutes ces qualités dimanche face à Novak Djokovic pour triompher enfin à Melbourne, après ses finales perdues en 2010, 2011, et 2013. Le no1 mondial mène 15-8 dans les confrontations directes et a remporté les 4 duels disputés en 2014.
"Le Serbe est largement favori", selon Mauresmo. "Andy devra se montrer assez entreprenant. Il aura peut-être peu d'occasions et devra les saisir".
Le Britannique vise son 3e titre du Grand Chelem, après l'US Open 2012 et Wimbledon 2013. Déjà assuré de remonter au 4e rang ATP, il pourrait même se retrouver 3e en cas de victoire dimanche.
Melbourne, Stéphane Altyzer