Cette édition 2015 a été un long fleuve tumultueux pour la no 1 mondiale, déjà sacrée deux fois à Roland-Garros (2002, 2013). Elle était arrivée à Paris sans trop de repères, après avoir dû déclarer forfait en huitièmes de finale à Rome.
Après un premier tour paisible, elle a été sérieusement bousculée. Au cours de ses trois matches suivants, contre l'Allemande Anna-Lena Friedsam, la Biélorusse Victoria Azarenka et l'Américaine Sloane Stephens, elle a perdu le premier set avant de renverser la situation. A peine a-t-elle eu le temps de respirer avec un quart vite emballé face à l'Italienne Sara Errani que les ennuis ont repointé le bout du nez. La grippe qui menaçait depuis quelques jours l'a assaillie jeudi, jour de sa demi-finale contre Timea Bacsinszky.
Si elle s'est suffisamment requinquée, il est difficilement concevable de voir l'Américaine perdre en finale après un parcours aussi cahoteux. Surtout contre une adversaire qui ne l'a jamais battue en huit confrontations et ne lui a pris que trois sets.
Rien à perdre pour Safarova
Assurée de rentrer dans le top 10 lundi et d'obtenir le meilleur classement de sa carrière, Safarova n'aura pas grand-chose à perdre. La gauchère tchèque a déjà excédé ses attentes en se qualifiant pour sa première finale du Grand Chelem.
Moins habituée aux gros titres de la presse que sa compatriote Petra Kvitova, Safarova a réussi un remarquable parcours sur la terre battue parisienne, où elle a notamment éliminé en 8es de finale la Russe Maria Sharapova, tenante du titre, et n'a pas encore concédé le moindre set.
Sans bien jouer en demi-finale, elle s'est révélée (un peu) plus stable mentalement que la Serbe Ana Ivanovic, démontrant qu'elle avait progressé sur ce plan. Peut-être pas cependant au point d'inquiéter Serena Williams. A moins que celle-ci ne soit vraiment trop diminuée.
si/fg
Steffi Graf dans le viseur
Des finales du Grand Chelem, Serena Wiliams n'a pas vraiment l'habitude d'en perdre. Elle en a déjà disputé 23 et gagné 19. Son dernier échec dans un match de ce type remonte à l'US Open 2011 face à l'Australienne Samantha Stosur. Depuis, elle a gagné les six qu'elle a jouées.
Un sacre samedi lui permettrait d'enlever son vingtième titre du Grand Chelem, à deux unités seulement du record de l'Allemande Steffi Graf (22) pour l'ère Open (depuis 1968). Après sa victoire à l'Open d'Australie fin janvier, elle pourrait même viser le Grand Chelem, le "vrai", sur l'année calendaire, que seules sa compatriote Maureen Connolly (1953), l'Australienne Margaret Smith Court (1970) et Graf (1988) ont réalisé.