Tout le monde parle de ce fameux nouveau coup de Roger, le "Sabr" (sneak attack by Roger, soit l'attaque furtive de Roger). Pourrait-il être décisif dans les moments importants d'un grand match? "Bien sûr!", s'exclame Severin Lüthi. "Mais c'est surtout sur la durée d'un match qu'il peut avoir son importance. Il peut avoir une influence sur l'adversaire et peut aussi amener de l'énergie positive à Roger s'il gagne un tel point."
D'autres joueurs sont-ils capables de réussir ce coup? "Je suis sûr qu'il n'est pas le seul au monde à pouvoir le faire. Mais Roger est évidemment extrêmement doué, avec une main incroyable. Il a par ailleurs l'avantage de jouer son revers à une main, et est également très fort en demi-volée."
Construire les points de manière différente, pas les écourter
Inventé au moment où Federer s'épargnait de disputer le tournoi de Montréal, ce nouveau coup lui permet de raccourcir les échanges. Chercherait-il à s'économiser? "Il n'a pas besoin raccourcir les points. Il a simplement plus de facilité que les autres pour les construire de manière différente. L'innovation paie."
Selon Severin Lüthi, Federer possède encore la fraîcheur nécessaire pour de longs échanges. Et une suite de carrière? "Roger a encore beaucoup de très belles années devant lui. Je n'ai vraiment pas du tout peur qu'il arrête l'année prochaine. Il a encore beaucoup de fraîcheur, et est très motivé."
si/ds
Déjà dix ans à la tête de l'équipe nationale de Coupe Davis
Cela fait dix ans que Severin Lüthi s'occupe de l'équipe nationale de Coupe Davis. "C'est incroyable comme le temps passe vite. Je suis fier d'avoir pu passer dix années à ce poste. Ce n'est vraiment pas évident de garder aussi longtemps une telle fonction. Ce furent dix bonnes années, avec comme point d'orgue l'incroyable victoire de l'an dernier."
Le Bernois restera-t-il dix années supplémentaires ou la durée de son mandat est liée à la carrière de Federer? "Ce n'est pas lié à la carrière de Roger. Mais dix ans de plus, ça fait beaucoup! Et il est impossible de planifier quelque chose dix années à l'avance. Ce qui est sûr, c'est que j'ai toujours autant de plaisir. Je suis super motivé, et c'est un honneur de faire cela pour la Suisse."
Avait-il songé à un moment ou à un autre à quitter ce poste pour se consacrer au coaching du Bâlois? "Non. Bien sûr qu'on rencontre parfois des difficultés. Mais c'est un plaisir avant tout. Je n'ai jamais eu l'impression d'aller au bureau lorsque j'avais quelque chose à faire en lien avec la Coupe Davis. C'est juste quelque chose que j'adore!"