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La Suisse dit merci à Belinda Bencic

Leipzig, 18h20. La nuit est tombée depuis bien longtemps sur la ville d’Outre-Rhin. A l’intérieur de la Leipziger Messe, la mission du capitaine Heinz Günthardt est presque accomplie. Son duo de choc composé de Martina Hingis et de Belinda Bencic, toutes deux vêtues en blanc, est tout près d’envoyer son équipe en demi-finales.

Dans les tribunes, les supporters suisses ne tiennent plus en place. Ils applaudissent, chantent, scandent le nom des deux joueuses. Le public allemand, lui, semble assommé par le cours des événements. Cela fait de longues minutes déjà qu’on ne l’entend plus. Les Allemands sont résignés, les Suisses retiennent leur souffle.

"Time", annonce l’arbitre. Martina Hingis, no1 mondiale en double, est au service. 15-0, 30-0, 40-0. Hingis et Bencic se procurent trois balles de match contre la paire Grönefeld/Petkovic. La demi-finale à la maison se rapproche. Ce serait une première depuis 1998. L’arbitre demande le silence.

"J'ai eu la chair de poule"

Après un échange de neuf coups de raquette entre Hingis et Grönefeld, Belinda peut conclure la rencontre sur une volée de coup droit.  Comme un symbole. Elle qui avait boudé un temps l’équipe pour se concentrer sur sa carrière individuelle a été la grande dame de ce week-end avec ses trois succès en trois matches disputés.

Dans le carré rouge qui leur est réservé, les chants des supporters suisses reprennent de plus belle. Ce qui n’a pas échappé à l’héroïne du jour. "Le public suisse était bruyant et m'a poussé de manière incroyable. J’en ai eu la chair de poule!", dira-t-elle plus tard. Au bord du terrain, Heinz Günthardt et ses filles exultent. Le capitaine se presse pour féliciter ses joueuses pendant que les tribunes se vident à grande vitesse. Timea Bacsinszky est là, avec le sourire. Quelques heures plus tôt, c’est en larmes que l’on avait quitté la Vaudoise, la tête entre ses mains. Triste et déçue de ne pas avoir réussi à conclure cette partie plus tôt.

Timea rêve du trophée

"Je voulais aussi apporter un point, regrette-elle. Après avoir bien contribué au succès de l’équipe ces dernières années, je voulais aussi être actrice, ici. Je suis déçue de ne pas avoir gagné le point pour la Suisse, mais j'ai mis tout mon cœur sur le terrain", a-t-elle expliqué entre deux sanglots.

Ses yeux embués ont heureusement vite séché. Le rêve continue. Et l’objectif de remporter la Fed Cup, compétition si chère à ses yeux, est toujours d’actualité. "Ce serait un rêve d’avoir nos noms sur le trophée. On va tout mettre en œuvre pour y arriver. Nous sommes incroyablement heureuses d’avoir remporté cette rencontre et nous avons un super état d’esprit. Tout le monde a contribué à la victoire". Ce soir à Leipzig, la fête sera totale.

Leipzig, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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Günthardt pas étonné de la performance de Bencic

"Je ne suis pas surpris par la faculté de Belinda à gérer de gros événements. Elle a déjà montré qu’elle en était capable et avait battu Kerber à deux reprises avant le match d’aujourd’hui. C’est sûr, c’était un match difficile car Angelique jouait à la maison et vient de remporter un Grand Chelem. Mais Belinda a montré ces derniers douze mois qu’elle pouvait battre n’importe qui, n’importe quand"

Place aux Tchèques, maintenant

C’est tout sourire que l’équipe de Suisse s’est présentée en conférence de presse. L’occasion d’évoquer le défi qui attend les Suissesses les 16 et 17 avril prochains. Heinz Günthardt et ses filles auront le redoutable honneur de recevoir les Tchèques de Petra Kvitova en demi-finales. Une partie qui s’annonce difficile. "C’est une équipe avec des joueuses qui aiment les surfaces rapides. Heureusement, comme on joue à domicile, on aura le choix de la surface. C’est l’équipe à battre mais on peut le faire", a réagi le capitaine, qui avait également les ongles colorés en rouge.

René Stammbach: "Genève est une option"

Président de Swiss Tennis, René Stammbach est un homme heureux. D’autant plus qu’il avait fait le bon pronostic avant la rencontre. J’avais dit que Bencic gagnerait contre Kerber et que le match de Timea serait très dur, mais elle s’est super bien battue. J’ai toujours cru au duo Hingis/Bencic. J’étais plus ou moins sûr qu’elles gagneraient le double même quand elles ont perdu les trois premiers jeux. Je n’étais pas nerveux, je savais que ça allait venir. Martina a une science du jeu incroyable. Elle évolue sur une autre planète. Elle sait toujours quoi faire avec la balle. On se réjouit de la demi-finale, on va choisir le lieu très bientôt mais cela devrait se jouer à St-Gall ou Lucerne. Mais Genève est toujours une option. Je souhaiterais un stade qui puisse accueillir 6’000 personnes voire plus".

Fed Cup, 1/4 (6-7 février)

Allemagne-Suisse 2-3

Bencic b. Petkovic 6-3 6-4
Kerber b. Bacsinszky 6-1 6-3

Bencic b. Kerber 7-6 6-3

Beck
b. Bacsinszky b.7-5 6-4

Bencic/Hingis b. Petkovic/Grönefeld 6-3 6-2