Modifié

Amélie Mauresmo met un terme à sa carrière

Amélie Mauresmo a essuyé quelques larmes en conférence de presse.
Amélie Mauresmo a essuyé quelques larmes en conférence de presse.
Amélie Mauresmo et le tennis, c'est fini. En sanglots, la Française de 30 ans a annoncé sa retraite sportive. Vainqueur de deux tournois du Grand Chelem dans sa carrière, elle peut également se targuer d'avoir été no1 mondiale.

La Française Amélie Mauresmo (30 ans, WTA 21) a annoncé jeudi
qu'elle mettait un terme à sa carrière, au cours de laquelle elle a
notamment remporté deux tournois du Grand Chelem à Melbourne et
Wimbledon en 2006.



"Si je vous ai réunis, c'est pour vous annoncer la fin de ma
carrière. C'est un peu émouvant. C'est une décision qui a été
réfléchie. Il y avait peut-être un peu de lassitude qui
s'installait",
a déclaré Amélie Mauresmo lors d'une conférence
de presse à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), avant d'éclater
en sanglot.



"Aujourd'hui, concrètement, je n'ai plus envie d'aller sur le
terrain pour m'entraîner. J'ai la chance d'avoir eu une carrière
extraordinaire"
, a-t-elle indiqué. Première joueuse française
classée no1 mondiale (en 2004), Amélie Mauresmo a également
remporté le Masters en 2005 et décroché une médaille d'argent aux
Jeux olympiques d'Athènes en 2004. Sa dernière apparition sur un
court remontait au 2 septembre, lorsqu'elle avait été battue par la
39e mondiale la Canadienne Aleksandra Wozniak (6-4, 6-0) au
deuxième tour de l'US Open.

A priori pas de retour comme Clijsters et Henin

"Je sens que j'étais au bout du chemin", a poursuivi
Amélie Mauresmo. "Je crois que dans ma tête, c'était déjà
arrêté après Wimbledon"
, où elle fut éliminée en huitième de
finale par la Russe Dinara Safina le 29 juin.



Interrogée sur un éventuel retour après une coupure, comme les
Belges Justine Henin et Kim Clijsters, elle a répondu: "la vie
m'a appris qu'il ne fallait jamais dire jamais, mais au-delà de
cela, je n'y crois pas trop. Je ne suis pas là pour dire dans trois
mois je vais repartir comme en 40"
.



Amélie Mauresmo, qui a amassé plus de 15 millions de dollars de
gains en tournois depuis le début de sa carrière, n'a pas précisé
ce que serait son avenir. "Le futur n'est pas défini. J'aime
bien prendre mon temps. On verra ce qui va se présenter"
,
a-t-elle dit.



Elle souhaite cependant faire ses adieux au public: "On verra
comment on s'organisera. A Coubertin (Open de Paris du 8 au 14
février), il y aura peut-être quelque chose qui se fera. Mais en
tant que joueuse de tennis, je crois que cela ne se fera
pas"
.



Amélie Mauresmo, qui se retire avec le plus beau palmarès de l'ère
open du tennis français hommes et femmes confondus, a remporté 25
titres sur le circuit WTA depuis ses débuts en 1993, le dernier en
2009 à l'Open de Paris.



AMELIE MAURESMO: LA FRAGILITE SURMONTEE

Amélie Mauresmo a
réussi à force de persévérance à surmonter sa fragilité
psychologique pour devenir sur le tard la meilleure joueuse
française de l'histoire moderne du tennis. Annoncée dès
l'adolescence comme la star que le pays attend depuis le règne de
Suzanne Lenglen dans les années 1920, Mauresmo a découragé presque
tous ses supporteurs lorsqu'elle remporte enfin l'Open d'Australie
en 2006, à sa 32e tentative en Grand Chelem.



A part la Tchèque Jana Novotna, aucune joueuse n'a attendu aussi
longtemps pour décrocher son premier titre majeur. De sa première
finale en 1999, déjà à Melbourne où son "coming out" fait couler
beaucoup d'encre à son sacre obtenu à 26 ans, un âge déjà avancé
pour une championne de tennis, son histoire est une longue série
d'espoirs déçus, en tout cas dans les quatre "Majors", là où
s'écrit la légende.



Certes, dans les tournois secondaires, elle est capable de battre
n'importe qui, comme en attestent ses 25 titres et ses victoires
sur les meilleures joueuses de son époque, Justine Henin, Kim
Clijsters, Maria Sharapova ou, plus rarement, les soeurs Williams
et Lindsay Davenport. En Grand Chelem, elle bute systématiquement
en quarts de finale (9 fois) ou en demies (cinq fois), pour la même
raison: son incapacité à faire face à la pression des grands
événements.

No1 mondiale

C'est ainsi qu'elle devient en 2004 la première Française à
occuper la première place mondiale, mais sans avoir encore inscrit
à son palmarès un titre du Grand Chelem, ce qui laisse sceptique
une bonne partie du public. Nulle part cette faille n'est plus
visible qu'à Roland-Garros où, attendue par une foule sans
indulgence, elle s'effondre chaque année, souvent contre des
joueuses infiniment moins fortes qu'elle.



En 14 participations, Mauresmo n'a jamais dépassé les quarts de
finale alors que ses balles très liftées aux trajectoires bombées
et sa superbe couverture de terrain auraient dû faire merveille sur
la terre battue parisienne.



Cette timidité, longtemps considérée comme le mal par excellence
du sportif français, attire sur Mauresmo les sarcasmes, mais elle
contribue également à faire grimper sa cote d'amour auprès d'un
public charmé par son humour, sa simplicité et son intelligence, et
aussi ému par la répétition des déboires.

Parmi les grandes

Grâce à son adresse naturelle, elle excelle à la volée, une
rareté dans le tennis féminin moderne, et grâce à la rapidité du
gazon elle peut jouer résolument l'offensive en dépit de son
relatif manque de puissance. Le déclic qu'on n'ose plus espérer se
produit fin 2005, lorsqu'au Masters elle comprend enfin qu'elle
peut "gagner de grands tournois en battant de grandes
joueuses".




Mauresmo n'est pas pour autant devenu un roc et il faut un petit
coup de pouce du destin les abandons de Kim Clijsters en
demi-finale et de Justine Henin en finale pour qu'elle obtienne la
récompense méritée à l'Open d'Australie.



Cinq mois et demi plus tard, le paratonnerre fourni par les
footballeurs, qui détournent sur eux l'essentiel de l'attention des
médias et du public lors de ce week-end de juillet 2006 où ils
jouent la finale du Mondial le lendemain de celle de Wimbledon, lui
permet de dominer à la régulière Justine Henin. Ayant repris le
flambeau de Suzanne Lenglen, 81 ans après, Amélie Mauresmo gagne
définitivement sa place parmi les grandes championnes de son
sport.



afp/alt

Publié Modifié

Amélie Mauresmo en bref

Date de naissance: 5 juillet 1979
Lieu de naissance: Saint-Germain-en-Laye (France)
Lieu de résidence: Genève
Nationalité: française
Taille: 1,75 m
Poids: 69 kg

Débuts professionnels: 1993
Entraîneurs successifs: Patrick Simon, Christophe Fournerie, Alexia Dechaume-Balleret, Loïc Courteau, Hugo Lecoq

Classement actuel: WTA 21
Meilleur classement mondial: no1 (la première fois le 13/09/04)
Victoires en tournoi: 25 en simple (dont 1 en 2009 à l'Open de Paris), 3 en double

Tournois du Grand Chelem:
Melbourne: victoire (2006), finaliste (1999), quarts de finale(2002, 2004, 2005)
Roland-Garros: quarts de finale (2003, 2004)
Wimbledon: victoire (2006), demi-finales (2002, 2004, 2005)
US Open: demi-finale (1999, 2006), quarts de finale (2001, 2003, 2004, 2005)

Masters: victoire (2005), finale (2003 et 2006), demi-finales (2004)
Jeux Olympiques: médaille d'argent (2004) en simple dames

Championnats du monde juniors: victorieuse (1996)
Roland-Garros juniors: victorieuse (1996)
Wimbledon juniors: victorieuse (1996)

Ratio victoires/défaites en carrière de simple: 545/227
Gains en carrière: 15'022'476 dollars