Hingis ne reviendra pas, même si sa suspension est finie

Martina Hingis (29 ans), dont la suspension pour dopage s'est
terminée le 30 septembre, ne cédera pas à la mode lancée par les
Belges Kim Clijsters et Justine Henin. Dans un entretien accordé à
"L'Equipe", la Saint-Galloise explique qu'elle ne rejouera plus au
tennis.



"Quand vous voyez Clijsters ou Henin, cela ne se fait pas sur
un claquement de doigts, affirme l'ancienne no 1 mondiale dans
le quotidien français. C'est quelque chose qui se fait au prix
de beaucoup de sacrifices, d'efforts et de motivation". La
joueuse domiciliée au-dessus du Lac de Zurich estime que "le
tennis ne suffit plus, il faut une condition physique qui
s'acquiert jour après jour, semaines après semaines. J'ai une belle
vie ici. Sur le Circuit, je n'en avais pas".



La native de Kosice, en Slovaquie, revient également sur les
motivations de son "come-back" sur les courts en janvier 2006.
"Mon but était de voir jusqu'où je pouvais aller. J'ai atteint
la sixième place mondiale, mais si je suis contente d'être allée
aussi haut, j'ai constaté combien il serait difficile de remporter
à nouveau un Grand Chelem", analyse-t-elle.

Une quantité plus faible que Gasquet

Contrôlée positive à la cocaïne lors du tournoi de Wimbledon en
2007, Hingis se retire de la compétition après l'annonce tombée le
1er novembre de la même année. Elle assure avoir tout mis en oeuvre
pour prouver son innocence. "J'avais un taux qui était
largement inférieur à celui de Richard Gasquet",
assène-t-elle. "Nos experts aux Etats-Unis ont prouvé que
c'était une quantité si négligeable que si je m'étais brossé les
dents avec une brosse à dents où de la cocaïne était restée, ou si
j'avais humecté mes doigts pour compter des billets, j'en aurais eu
davantage dans mes urines".



La fille de Melanie Molitor pense surtout que la Fédération
internationale (FIT) voulait faire un exemple. "Elle attendait
qu'un cas comme celui-là se présente pour prouver qu'ils luttaient
efficacement contre le dopage. Ils avaient besoin d'un grand
nom".



Bien qu'elle ait alors pris sa retraite tennistique, celle qui a
remporté 43 tournois sur le Circuit a été frustrée par sa
suspension. "Je n'ai pas eu le droit de disputer la moindre
compétition, même d'un autre sport olympique, pas le droit de faire
des concours d'équitation, même amateurs", soupire-t-elle.

Privée de tout et interdite partout

L'entrée à Wimbledon et à l'US Open lui a ensuite été refusée.
"A Londres, j'étais invitée en tant que membre et ancienne
vainqueur, j'avais des billets pour la finale Federer - Nadal que
je voulais absolument voir. A New York, il y a eu un défilé avec
tous les anciens vainqueurs, j'étais invitée également, mais je
n'ai pas eu le droit de rentrer dans l'enceinte", se désole
Hingis.



Finalement, elle avoue ne pas avoir fait grand cas de la fin de sa
suspension de deux ans survenue à la fin du mois dernier.
"J'étais heureuse, bien sûr, mais cela n'a pas changé ma vie.
Maintenant, les portes du tennis me sont à nouveau ouvertes, je
vais pouvoir recommencer à suivre les matches de près, ce que
j'adore faire", conclut-elle.



si/dbu