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Justine Henin revient sur son exceptionnelle saison

La Wallonne a écrasé la concurrence cette saison
La Wallonne a écrasé la concurrence cette saison
Justine Henin a vécu une saison 2007 mémorable. Pourtant, tout n'a pas toujours été facile pour la no1 mondiale, grandissime favorite à Zurich. Portrait d'une battante.

C'est un petit bout de femme exceptionnelle. Justine Henin,
1,67m de talent pour 57kg de pugnacité. Cette année, la Liégeoise
de 25 ans a tout balayé sur son passage. Avec près de 2000 points
d'avance sur Kuznetsova, Justine est certaine de terminer l'année à
la première place de la hiérarchie mondiale.



Pas question toutefois de venir faire de la figuration à Zurich.
Ce n'est pas le style de la maison. C'est donc samedi déjà que la
Wallonne a débarqué à Zurich, avec bagages, coach et physios. "Il y
a 4 ans, c'est ici que je suis devenue no1 mondiale pour la
première fois", se souvient-elle avec bonheur.

Une saison 2007 exceptionnelle

"Plus rien ne me pousse au classement, mais j'ai envie de finir
la saison en beauté", lance-t-elle en guise d'avertissement à ses
adversaires. C'est peu dire si Henin fait figure de grandissime
favorite à la succession de Maria Sharapova sur les bords de la
Limmat.



Avec huit tournois à son actif, dont Roland-Garros et l'US Open,
2007 est déjà à mettre dans les annales du tennis belge. "Je
réalise la meilleure saison depuis le début de ma carrière",
confirme-t-elle sans une hésitation. Pourtant, tout n'a pas été
facile pour Justine, encore une fois frappée de plein fouet par les
aléas de la vie.

Un fleuve pas si tranquille

Flash-back: alors qu'elle s'apprête à décoller en Australie
début janvier pour défendre sa place de no1, Justine annonce sa
rupture conjugale. L'ablation du patronyme Hardenne est
douloureuse. Prenant au mot la devise de Nietzsche "tout ce qui ne
tue pas rend plus fort", elle reviendra plus forte que jamais sur
les courts.



C'est que les ruptures, elle connaît. Une mère emportée par un
cancer alors qu'elle n'avait que 15 ans, puis le divorce total
d'avec son père et ses deux frères à l'orée de la vingtaine: la vie
a été loin d'un long fleuve tranquille. Ces événements douloureux
lui ont certainement permis de mûrir plus vite que d'autres.

Rodrigues, un soutien vital

"J'ai vécu d'autres choses plus graves à côté du tennis pour
relativiser une défaite. D'ailleurs, j'arrive facilement à me
remettre en question et à tourner la page après une déconvenue sur
le court", assure la jeune femme.



Et heureusement, l'existence n'est pas faite que de malheurs: "en
avril, j'ai retrouvé ma famille. Ca a changé beaucoup de choses et
ça m'a libérée d'un énorme poids", souffle-t-elle ravie. Pour
pouvoir survivre dans le monde trépidant mais impitoyable du
tennis, Justine peut s'appuyer sur son entraîneur de toujours,
Carlos Rodrigues. Plus qu'un coach, un vrai confident.

Des blessures à répétition

"En 11 ans de carrière, Carlos a manqué deux semaines de tournoi
en raison de la naissance de sa fille". Un dévouement total qui
porte ses fruits. "J'ai besoin d'avoir des repères dans ma vie
privée. Ce n'est pas toujours facile à gérer, des fois je ne sais
plus dans quelle ville je suis ni à quel tournoi je participe
lorsque je me réveille à l'hôtel", dit-elle sans rire.



En plus de son coach, Justine emmène toujours deux
physiothérapeutes avec elle sur le Circuit. Car elle en a bien
besoin! Le bulletin médical d'Henin, dévoilé par le quotidien de
son pays "Le Soir", fait froid dans le dos.

Un corps meurtri par l'effort

Perte de l'utilisation d'un tendon du pied droit, perte du
jambier antérieur du même côté, chondrite (trous du cartilage) au
niveau du genou droit, tendon de l'épaule droite fort abîmé,
déchirure aux ischio-jambiers, système immunitaire fragile, avec
troubles digestifs. Est-ce grave docteur?



"Ces trois dernières saisons, j'ai chaque fois subi un coup dur
physiquement. Je jouais beaucoup trop de matches. C'est une erreur
que je ne commettrai plus. Mon plus grand succès cette année, c'est
d'avoir retrouvé la régularité". Une régularité qui, elle l'espère,
lui permettra un jour de s'imposer à Wimbledon.

Respect absolu pour Federer

"Ca serait évidemment un accomplissement de gagner Wimbledon,
seul tournoi du Grand Chelem qui manque encore à mon palmarès".
Marchera-t-elle un jour sur les traces de Roger Federer à Londres?
Nul ne le sait. "J'admire énormément Federer, c'est quelqu'un
d'unique. On ne peut pas dominer de la sorte sans une intelligence
et une simplicité hors du commun", lance-t-elle avec respect.



Un peu à l'image du maître, Henin estime qu'elle est un personnage
"naturel, authentique". "Les Belges et les Suisses ont beaucoup de
points communs. Le Belge manque parfois aussi de fierté et est
complexé par la réussite".



TXT/Samuel Jaberg, Zurich

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Justine Henin en bref

Date de naissance: 01/06/1982

Lieu de naissance: Liège (Belgique)

Taille: 1,67 m

Poids: 57 kg

Caractéristiques: Droitière, revers à une main, professionnelle depuis 1999

Entraîneur: Carlos Rodriguez

Victoires en tournoi: 37 (dont 8 en 2007: Dubaï, Doha, Varsovie, Roland-Garros, Eastbourne, Toronto, US Open, Stuttgart)

Tournois du Grand Chelem: 7 victoires (Open d'Australie en 2004, Roland-Garros en 2003, 2005, 2006 et 2007, US Open en 2003 et 2007)

Masters: victoire en 2006

Jeux Olympiques: médaille d'or (2004) en simple dames

Fed Cup: victoire en 2001

Les coulisses du Zurich Open

UN TOURNOI VANTE: Outre-Sarine, le Zurichois a la réputation d'être prétentieux. Unique Airport, Downtown Switzerland: certains qualificatifs hérissent. Mais les avis sont unanimes lorsqu'il s'agit de dire que le Zurich Open est un des tournois les mieux organisés. Rayon nouveauté, une tente accueillant deux courts d'entraînement et un bar VIP de plus de 300 places. Le must!

L'OMBRE D'HINGIS: "Mais où est Martina?", se demandait le "Blick" il y a quelques semaines. Ce qui est sûr, c'est que l'ex-no1 mondiale n'est pas sur les bords de la Limmat. Toujours en disgrâce avec sa hanche, la St-Galloise apparaît ces jours plus souvent dans les spots TV que sur un court. En manque de motivation, elle pourrait bien déposer sa raquette, selon les observateurs. Et cette fois de manière définitive!