Si son contrôle positif à la cocaïne se prête aux jeux de mots,
il suscite surtout surprise et résignation. "On sait bien que
l'ex-no1 mondiale lave plus blanc que blanc. Mais là, c'est la
mauvaise poudre qu'elle a choisie", écrivent L'Express et
L'Impartial en allusion aux pubs de Martina Hingis van tant des
appareils éléctro-ménagers.
Même interrogation du côté de la Tribune de Genève et de 24
heures. "Martina Hingis s'est peut-être trompée de poudre à lessive
cet été".
Au-delà des jeux de mots, la presse insiste sur la triste fin du
conte de celle qu'on surnommait "la princesse de Trubbach". Mais
selon Le Temps, "les histoires de princesse finissent mal, en
général". Martina Hingis "s'en va (...) en ayant perdu l'illusion
de remettre le génie au pouvoir". Pour Le Nouvelliste, "la fin de
carrière de Martina Hingis sonne comme un immense gâchis."
"Hingis peut-être pas si princesse que ça"
La St-Galloise "était arrivée par la grande porte, à 14 ans.
Hier, elle a pris la petite porte pour prendre congé d'un milieu
qui l'avait consacrée princesse", conclut le quotidien
valaisan.
Hingis "n'était peut-être pas si princesse que ça", glisse La
Liberté. "La St-Galloise ambitionnait de récupérer la première
place, la seule pouvant l'intéresser. Constatant qu'elle n'y
parviendrait pas, sa motivation s'est effritée (...). Pas si
surprenant, dans ce contexte, qu'elle ait 'fauté'". Pour le
Quotidien Jurassien, "cette histoire de cocaïne n'est qu'une
anecdote dans son dernier tour de piste, une année 2007 désolante
et presque indigne pour la championne qu'elle fût". "Elle avait
zappé depuis longtemps tout ce que le tennis demande d'exigence et
de sacrifice", écrit encore le QJ.
Reste que selon les quotidiens, cette "affaire" ne saurait faire
oublier que l'ex-No1 WTA était une grande championne. "Avec elle,
et bien avant Federer, la Suisse s'est invitée en finale de Grand
Chelem, a gagné les plus grands tournois", rappelle le QJ.
Sortie ratée et fausse note
"Est-ce que cette triste fin doit ternir
le parcours exceptionnel de la St-Galloise? Sans aucune
objectivité, non!", affirment L'Express et L'Impartial.
Même constat dans la TdG et 24 heures. "Comme quelques grands
champions, Hingis a raté sa sortie. Mais à l'heure du bilan,
l'histoire aurait tort de ne retenir que cette fausse note".
Demeurent un certain nombre de questions. "Personne ne comprend
vraiment pourquoi et dans quelles circonstances elle aurait touché
à la cocaïne", s'interroge Le Matin, dont le journaliste va même
jusqu'à affirmer: "Je ne crois pas une seconde qu'elle ait pu aller
jusqu'à se perdre dans de quelconques paradis artificiels".
Pour Le Nouvelliste, c'est la question de l'annonce aussi tardive
de ce contrôle positif (réalisé à Wimbledon) qui suscite des
interrogations. "Pourquoi faut-il près de 4 mois pour apprendre, de
la bouche même de l'athlète pincé, ce contrôle positif?".
Pas que du service-volée...
La presse alémanique se montre, elle, moins dubitative. "On sait
depuis quelques années qu'on ne pratique pas que le service-volée
sur le circuit, qu'on prend aussi parfois de la cocaïne", écrit le
St-Galler Tagblatt, le quotidien de la patrie de Hingis.
"Hingis devra vivre avec cette tache noire toute sa vie, et encore
plus avec le voeu qu'elle a fait de ne pas vouloir se battre pour
prouver sa non-culpabilité", écrit le Tages-Anzeiger.
Pour le Blick, les démentis de Hingis rappellent ceux autrefois
prononcés par l'ex-reine du sprint Marion Jones, ou la triathlète
Brigitte McMahon...
TXT, Daniel Burkhalter
Portrait et palmarès de Martina Hingis
Résidence: Hürden (SZ)
Née le: 30 septembre 1980
Lieu de naissance: Kosice, Slovaquie
Taille/Poids: 1m70/59 kg
Droitière (revers à 2 mains)
Professionnelle depuis: 14 octobre 1994
Les 43 victoires
2007 Tokyo
2006 Rome et Calcutta
2002 Sydney et Tokyo
2001 Sydney, Doha et Dubaï
2000 Masters, Tokyo, Miami, Hambourg, Bois-le-Duc, Montréal, Filderstadt, Zurich et Moscou
1999 Open d'Australie, Tokyo, Hilton Head, Berlin, San Diego, Toronto et Filderstadt
1998 Open d'Australie, Masters, Indian Wells, Hambourg et Rome
1997 Open d'Australie, Wimbledon, US Open, Sydney, Tokyo, Paris, Miami, Hilton Head, Stanford, San Diego, Filderstadt et Philadelphia
1996 - Filderstadt et Oakland
Les 25 finales perdues
2007 Gold Coast
2006 Tokyo et Montréal
2002 Open d'Australie, Indian Wells
2001 Open d'Australie, Tokyo et Charleston
2000 Open d'Australie, Indian Wells et Philadelphia
1999 Sydney, Roland Garros, US Open, Zurich, Philadelphia, Masters; 1998 Tokyo, Los Angeles et US Open
1997 Roland Garros
1996 Rome, Zurich, Masters
1995 Hambourg