11 mars 1991. A seulement 17 ans, la Yougoslave Monica Seles
s'empare de la place de no1 mondiale et détrône ainsi l'Allemande
Steffi Graf, dominatrice depuis trois ans et demi. Celle qui sera
au sommet de la hiérarchie pendant 178 semaines remportera un total
de 53 titres WTA, dont 9 en Grand Chelem.
Déjà championne à 12 ans
Née après son frère Zoltan, en décembre 1973 à Novi-Sad
(Yougoslavie), Monica Seles fait l'objet de toutes les attentions
de ses parents, Karolj et Esther, qui deviennent ses
accompagnateurs dans tous les tournois.
A 12 ans, la jeune fille était déjà la meilleure joueuse de son
pays, mais ses parents la tiennent éloignée des courts de tennis
pour qu'elle consacre plus de temps à ses études. En 1986, la
famille Seles décide de quitter la Yougoslavie pour s'établir à
Sarasota, en Floride (Etats-Unis), où Monica intègre l'académie de
Nick Bolletieri.
Roland-Garros à 16 ans
Elle débute sur le circuit professionnel à Boca Raton (Floride)
en 1988 à 14 ans, et étonne avec son tennis très agressif joué à
deux mains des deux côtés. L'année suivante, elle conquiert son
premier titre en disposant de Chris Evert (Houston).
A 16 ans et demi, elle accroche son premier titre du Grand Chelem
en s'imposant sur la terre battue de Roland-Garros (1990). Cette
même saison, elle réussit la gageure de gagner huit autres titres,
dont le Masters.
La rivalité avec Graf tourne à son avantage en 1991. Victorieuse
de trois des quatre tournois du Grand Chelem et du Masters, elle
devient naturellement no1 mondiale. Même réussite l'année suivante
avec en plus de ses titres du Grand Chelem, une finale à Wimbledon,
qui sera le seul Grand Chelem qui manquera à son palmarès.
Le drame de Hambourg
Mais le destin, qui aurait pu être tragique, l'attend le 30
avril 1993 à Hambourg. En quart de finale contre la Bulgare Manuela
Maleeva, elle est agressée par un "fan" de Graf, qui lui assène un
coup de couteau juste en dessous de l'épaule gauche -son agresseur
sera condamné à deux ans de prison avec sursis. Blessée mais
surtout déstabilisée psychologiquement, la Serbe est absente des
courts pendant 820 jours.
Après un retour à la compétition lors d'une exhibition contre
Martina Navratilova en juillet 1995, Seles, qui a acquis la
nationalité américaine l'année précédente, s'impose à Toronto, sans
concéder la moindre manche.
Gémissements célèbres
Sa marche en avant reprend avec cinq titres et la Fed Cup en
1996, trois autres succès en 1997. L'année suivante, elle fait une
coupure de trois mois pour rester au chevet de son père, atteint du
cancer.
Si elle ne gagne plus en Grand Chelem, Monica Seles continue à
occuper le devant de la scène, où règne désormais une certaine
Martina Hingis. En 2002, à Madrid, elle signe le 53e et dernier
succès de sa carrière. Quelques mois plus tard, au printemps 2003,
elle est de nouveau écartée des courts à cause d'une blessure à un
pied.
La joueuse, réputée pour ses hurlements poussés à chaque frappe,
envisage à plusieurs reprises un retour, sans jamais concrétiser
son projet. En décembre dernier, elle avait même indiqué vouloir
s'inspirer du retour réussi, après une grossesse, de l'Américaine
Lindsay Davenport. Elle se contentera simplement des matches
exhibitions et des événements de charité pour rester dans le monde
du tennis.
afp/fm
Monica Seles en bref
Date de naissance: 2 décembre 1973
Lieu de naissance: Novi Sad (Yougoslavie)
Nationalité: yougoslave, puis américaine à partir du 16 mars 1994
Taille: 1,79 m
Poids: 70 kg
Gauchère (coup droit et revers à deux mains)
Débuts professionnels: 1988
53 titres WTA en simples, dont 9 en Grand Chelem
4 Open d'Australie (1991, 1992, 1993, 1996), 2 demi-finales (1999, 2002)
3 Roland Garros (1990, 1991, 1992), 1 finale (1998), 3 demi-finales (1989, 1997, 1999)
Wimbledon: 1 finale (1992)
2 US Open (1991, 1992), 2 finales (1995, 1996)
3 Masters (1990, 1991, 1992), 1 finale (2000)
2 Fed Cup (1996, 2000)
6 titres WTA en double
Meilleur classement mondial WTA en fin d'année: 1ère (1991, 1992), 1ère ex-aequo (1995/avec Steffi Graf/GER)