29 mai 2012: l'Américaine prend un vilain coup au moral avec son élimination au 1er tour à Roland-Garros face à la Française Virginie Razzano, alors 111e mondiale. A 30 ans et après un an d'absence entre juillet 2010 et juin 2011 à cause d'une blessure sérieuse et d'un grave problème de santé, Williams n'est pas revenue sur le circuit pour faire de la figuration.
Elle a la certitude qu'elle peut à nouveau imposer sa loi sur le tennis féminin, comme à la belle époque. Il se produit alors un petit évènement: elle demande de l'aide à l'extérieur de son cercle familial, à un entraîneur français de surcroît, elle qui a rarement sollicité les conseils d'une autre personne que son père Richard.
Une collaboration très vite fructueuse
Patrick Mouratoglou, 42 ans, créateur en 1996 du centre d'entraînement éponyme à Thiverval-Grignon (Yvelines), s'est forgé une réputation en guidant les premiers pas du Chypriote Marcos Baghdatis, de la Russe Anastasia Pavlyuchenkova et aujourd'hui du prometteur Bulgare Grigor Dimitrov. A croire que sa passion pour le jeu, son expertise et son éthique du travail ont été contagieuses puisque Serena a vite repris le chemin de la réussite, avec un 14e titre du Grand Chelem à Wimbledon, un trophée à Stanford et la médaille d'or aux jeux Olympiques de Londres, encore sur le gazon du "Centre Court".
"Cela ne m'a pas surpris que Serena vienne me solliciter"
Et à l'US Open, où elle joue mercredi en quarts de finale contre la Serbe Ana Ivanovic, Serena est sur la voie royale avec 12 jeux perdus en quatre matches. "Cela ne m'a pas surpris que Serena vienne me solliciter, assure Mouratoglou. Pourquoi le serais-je ? J'estime avoir des compétences et avoir fait mes preuves sur le circuit. Mais c'est un immense honneur quand même car on ne rencontre pas tous les jours des championnes de la trempe de Serena. Aucune joueuse en activité n'a son palmarès. Je suis donc ravi de collaborer avec elle."
Réputé pour être l'un des entraîneurs les plus exigeants du circuit, ce qui a découragé de nombreux joueurs, Mouratoglou estime qu'il a aidé la championne en l'aidant à "retrouver un peu de fraîcheur" avec son "regard extérieur". "Je lui communique une énergie différente", explique-t-il. "Sur le plan technique il y avait beaucoup de petits ajustements à faire et avec une joueuse de ce niveau, les petits ajustements ont de grands effets", analyse encore Mouratoglou.
Pas de contrat sur la durée
Pour autant, il n'est pas question pour la paire de s'engager à long terme. "Je n'aime pas les contrats", tranche Mouratoglou. "Entre un joueur et un coach, tant que ça fonctionne, on continue. Dès que ça ne fonctionne plus, on arrête. On a commencé par trois jours d'entraînement, puis dix jours, puis on a fait un tournoi, Wimbledon, puis un autre, les jeux Olympiques. Là on fait l'US Open. Après, on verra."
afp/scho