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Beaucoup d'enjeux pour le carré d'as de l'ATP

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Vainqueur sur le gazon londonien en 2010, Nadal aura plus à perdre qu'à gagner cette année à Wimbledon.
Chargée d'enjeux pour les quatre meilleurs joueurs du classement ATP, l'édition 2011 de Wimbledon s'annonce palpitante. Nadal, Djokovic, Federer, et Murray auront faim de victoire.

Une foule d'objectifs s'offrent à l'appétit du quatuor majeur du tennis, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Roger Federer et Andy Murray, à partir de lundi à Wimbledon, où la première place mondiale et le record des sept titres de Pete Sampras seront notamment en jeu.

Pour le poste de patron du circuit, seuls Nadal et Djokovic sont candidats. L'Espagnol, installé au sommet de la hiérarchie depuis un an, n'a cessé de voir sa position se détériorer par rapport au Serbe et se trouve dans la situation la plus compliquée. Pour rester sur le trône, le Majorquin n'a d'autre choix que de conserver son titre, remporté l'an passé en finale contre le Tchèque Tomas Berdych. Et encore faudra-t-il que ce ne soit pas contre Djokovic en finale.

Nadal peut égaler Bjorn Borg

En grand champion, le Majorquin n'a pas l'habitude de se laisser guider par la crainte, c'est donc plutôt la perspective d'approfondir sa trace dans l'histoire de son sport qui lui servira d'aiguillon.

Comme souvent, c'est Bjorn Borg qu'il aura en ligne de mire. Après avoir égalé son record des six victoires à Roland-Garros, Nadal rattraperait le Suédois au total des trophées dans les "majors", avec onze titres. A seulement 25 ans, il s'installerait ainsi à la quatrième place derrière Roger Federer (16), Pete Sampras (14) et Roy Emerson (13).

L'Espagnol serait également le deuxième après le Scandinave à réussir trois fois le doublé Roland-Garros/Wimbledon.

Federer vise une septième couronne

Pour Roger Federer, l'adversaire privilégié continue d'être Pete Sampras. Après l'avoir dépossédé du plus prestigieux des records, celui des victoires en Grand Chelem, le Suisse vise maintenant celui des sept titres à Wimbledon (détenu aussi par l'Anglais William Renshaw lors de la préhistoire du tournoi, à la fin du XIXe siècle).

Revigoré par son beau parcours jusqu'en finale de Roland-Garros, le sextuple vainqueur de Wimbledon veut absolument effacer le souvenir désastreux de son élimination prématurée par Berdych lors de l'édition 2010, la seule des huit dernières dont il n'a pas disputé la finale.

Très soucieux de son rang dans les annales de son sport, le champion helvète n'a certainement pas renoncé non plus à la première place mondiale et au record de longévité de Pete Sampras, pour lequel il ne lui manque qu'une semaine. Mais pour cet objectif-là, Federer devra de toute façon patienter au-delà de Wimbledon.

Djokovic nouveau no1 mondial?

Avec "seulement" deux Opens d'Australie à son palmarès, Djokovic est encore loin de pouvoir bousculer les géants de l'histoire du tennis. C'est en revanche celle de son pays qu'il est en train d'écrire.

Après lui avoir donné sa première Coupe Davis en décembre, il est tout près de devenir le premier N.1 mondial serbe, du moins chez les hommes, puisque Ana Ivanovic et Jelena Jankovic l'ont précédé dans le tennis féminin.

Qu'il atteigne la finale ou que Nadal ne gagne pas et Djokovic sera N.1 à l'ATP. Mais nul doute qu'après son époustouflant début de saison il n'a perdu qu'un match cette année, contre Federer en demi-finale de Roland-Garros seul le trophée assouvirait son désir.

Murray ou l'espoir d'un peuple

Pas de visée planétaire pour Andy Murray, mais une frustration nationale d'une telle ampleur à effacer que la pression qui pèse sur ses épaules est encore plus forte. S'il l'emportait, l'Ecossais mettrait fin à l'interminable traversée du désert du tennis britannique, sevré de titre à Wimbledon depuis 75 ans.

Serena et Venus dans le coup à Wimbledon?

L'état de forme de Serena et Venus Williams, de retour sur le circuit après une très longue coupure, est la grande inconnue du tournoi féminin de Wimbledon qui commence lundi sur le gazon anglais.

Serana venus.JPG [KEYSTONE - Alastair Grant]
Serana venus.JPG [KEYSTONE - Alastair Grant]

Les soeurs américaines ont toutes les deux renoué avec la compétition cette semaine à Eastbourne. Serena, victime d'une blessure au pied, puis d'un grave problème de santé, une embolie pulmonaire, n'avait plus joué depuis sa finale victorieuse l'an passé à Wimbledon. Venus depuis le dernier Open d'Australie, en janvier, à cause d'une déchirure abdominale.

Ni l'une ni l'autre ne sont allées au bout à Eastbourne, mais leur performance, compte tenu de la longueur de leur absence, a quand même dû inquiéter plus d'une de leurs adversaires.

Serena a failli battre la N.3 mondiale, la Russe Vera Zvonareva, qu'elle avait dominée l'année dernière en finale de Wimbledon pour remporter son treizième titre du Grand Chelem.

Son aînée est allée jusqu'en quarts, où elle s'est inclinée en trois sets contre Daniela Hantuchova, après avoir dominé l'Allemande Andrea Petkovic, N.11 mondiale, puis la Serbe Ana Ivanovic.

Comme les Williams ne sont pas tombées dans la même partie du tableau, rien n'interdit d'envisager une cinquième finale familiale entre les deux soeurs, qui ont gagné neuf des onze dernières éditions du Grand Chelem sur gazon (4 pour Serena, 5 pour Venus), pour peu qu'elles profitent de la première semaine pour monter en puissance.

Grâce au système particulier utilisé par les organisateurs anglais, qui attribuent les têtes de série en fonction du classement mondial mais aussi des résultats passés sur gazon, Serena et Venus portent les dossards N.7 et N.23, soit nettement mieux que leur rang à la WTA (N.26 et N.33), ce qui leur offre une certaine protection.

Le danger arrivera quand même dès les huitièmes pour Serena, potentiellement opposée à la Française Marion Bartoli, et pour Venus, qui devrait se frotter à ce stade à Zvonareva.

Un tournoi qui s'annonce très ouvert

En cas de défaillance des Williams, tout pronostic s'avère extrêmement compliqué tant la hiérarchie est floue et fluctuante, surtout en l'absence de la Belge Kim Clijsters, forfait en raison d'une blessure à la cheville.

La Chinoise Li Na, récente championne de Roland-Garros, fait naturellement partie des candidates, comme la N.1 officielle, la Danoise Caroline Wozniacki, toujours à la recherche de son premier titre majeur, ou encore Zvonareva.

Mais celle qui semble le mieux placée pour profiter de la situation est Maria Sharapova, qui n'a plus jamais atteint la finale sur l'herbe anglaise depuis sa victoire en 2004, à l'âge de 17 ans.

Remise en confiance par son bon parcours jusqu'en demi-finale de Roland-Garros, la Russe, revenue au cinquième rang à la WTA, pourrait faire mal sur une surface qui lui convient bien mieux que la terre battue.

si/bond

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