Blessé, Nadal s'incline en quarts face à son compatriote Ferrer

Melbourne ne sera pas le théâtre dimanche du "Rafa Slam". Rafael Nadal est tombé en quarts de finale de l'Open d'Australie, battu 6-4 6-2 6-3 par David Ferrer.

Le no 1 mondial n'entrera pas dans l'histoire en devenant le premier joueur à remporter quatre tournois du Grand Chelem à la suite sur trois surfaces différentes. Apparemment blessé aux adducteurs, il n'a pas lutté à armes égales avec le Valencien, qui sera opposé vendredi à Andy Murray (no 5). Le compteur s'est donc arrêté à 25 victoires pour le Majorquin, à trois marches du Graal.

Rafael Nadal a demandé le concours du médecin à l'issue du troisième jeu de la partie. Il est sorti du court pour y revenir près de dix minutes plus tard au bord des larmes. La suite de la soirée ne fut qu'un long chemin de croix. Rafa fut le plus souvent dominé en fond de court par son compatriote. On le sentait gêné sur son côté coup droit à chaque fois que l'échange se prolongeait.

Déjà un abandon l'an passé, mais face à Murray

Le souvenir de son abandon contre Andy Murray l'an dernier au même stade de la compétition l'a très certainement incité à aller jusqu'au bout de ce match. Mais le coeur n'y était plus. Mené deux manches à rien, il concédait d'entrée de jeu son engagement dans la troisième manche pour enterrer le fol espoir d'un impossible retour.

Rafael Nadal a galvaudé ainsi sa première chance de remporter un quatrième tournoi du Grand Chelem à la suite. Roger Federer avait connu la même infortune à deux reprises, à Roland-Garros en 2006 et 2007. "Je crois que je n'aurai pas une deuxième chance. C'est une occasion unique qui se présente à moi à Melbourne", lâchait Rafael Nadal avant le début du tournoi. Le Majorquin l'a laissée passer.

"Nadal était diminué. Normalement, il me bat en trois sets, lâchait David Ferrer. Il est évident qu'il ne pouvais pas bouger comme il l'entendait". Le Valencien accède pour la deuxième fois de sa carrière dans le dernier carré d'un tournoi du Grnd Chelem. Il avait réussi un tel parcours en 2007 à New York après avoir déjà éliminé Nadal.

David Ferrer ne partira pas battu d'avance face à Murray contre lequel il s'est imposé à trois reprises en cinq rencontres. Victorieux il y a dix jours du tournoi d'Auckland, Ferrer a démontré depuis longtemps qu'il n'était pas seulement un joueur de terre battue. Il a les moyens d'accrocher l'Ecossais.

Andy Murray évite le piège ukrainien

Andy Murray avait, plus tôt dans la journée, déjoué le piège tendu par l'étonnant Alexandr Dolgopolov (ATP 46). L'Ecossais s'est imposé 7-5 6-3 6-7 (3/7) 6-3 après 3h06' de match. Il a su évacuer très vite la frustration provoquée par la perte de la troisième manche - son premier set perdu de la quinzaine - pour rebondir de la plus belle des manières. Il a, en effet, gagné 16 des 17 premiers points du quatrième set pour prendre une option décisive sur la victoire.

Invité surprise de ces quarts de finale après ses succès sur Jo-Wilfried Tsonga et Robin Soderling, Dolgopolov a apporté la réplique espérée. "Alexandr est vraiment un joueur imprévisible, souligne Andy Murray. Il ne vous délivre jamais la même balle". Imprévisible mais aussi un peu "tendre" dans la mesure où il a, dans les quatre sets, concédé très tôt un break.

Nadal entretient le mystère sur sa blessure

Rafael Nadal n'avait plus la larme à l'oeil à l'heure de se présenter devant la presse. Le no1 mondial a tenu, en premier lieu, à rendre hommage à son vainqueur. Rafael Nadal a gardé le silence sur la nature exacte de sa blessure.

"Je ne veux pas en parler. En fait, je ne sais pas ce que j'ai, explique-t-il. Ne me posez plus de questions sur cette blessure par respect pour David Ferrer ! J'ai tout donné ce soir. Seulement, j'ai perdu contre un grand joueur". Rafael Nadal reconnaît toutefois "avoir eu un problème au début de la rencontre". "Après le match était fini, glisse-t-il. Mais je ne veux pas que chacune de mes défaites s'explique par une blessure. Je ne veux pas donner une telle image. Je le répète: David Ferrer mérite tout le respect par la qualité de son tennis. Il aura sa chance contre Murray, j'en suis persuadé".

"Je déteste abandonner une rencontre. Je l'avais fait l'an dernier contre Murray. Ce soir, il était hors de question que j'abandonne une seconde fois ici, que je ne joue pas la balle de match, poursuit-il. Ce fut une journée difficile. Il faut l'accepter. Le tennis est fait de haut et de bas. J'ai eu la chance de vivre lors de ma carrière des moments extraordinaires. Mais je sais que l'on peut traverser aussi des moments pénibles".

Malade à Doha, où il fut battu par Nikolay Davydenko en demi-finales, Rafael Nadal avait vécu une première semaine délicate à Melbourne. Il n'avait pas encore complètement récupéré. "Mais mardi, j'avais retrouvé des sensations excellentes à l'entraînement, souligne-t-il. Aujourd'hui, l'échauffement s'était parfaitement déroulé. J'avais vraiment le sentiment de monter en puissance. J'étais prêt".

Mais tous s'est brisé lors de ce deuxième jeu du match, long de 22 points, au cours duquel il s'est blessé.

si/dbu