Remarquable depuis le début de la quinzaine de Roland-Garros, Roger Federer (no 3) se soumettra au test ultime vendredi en demi-finale. Il défiera l'ogre Novak Djokovic (no 2), invincible depuis le début de la saison.
Roger Federer apprécie le rôle d'outsider dont il a hérité en début de tournoi. Peu habitué à n'être que le troisième homme, le Bâlois a pu tracer sa route sans aucune pression extérieure. Déjà titré à Paris en 2009, qualifié sans avoir lâché le moindre set en cinq matches, il n'a aucune raison de changer d'état d'esprit à l'heure d'affronter Novak Djokovic.
Double enjeu pour Djokovic
"Je suis conscient que je devrai livrer un grand match pour le battre. J'ai quelques jours devant moi pour peaufiner mon plan de jeu", lâchait-il après son quart de finale remporté face à Gaël Monfils (no 9). "Mais je ne crois pas que je devrai beaucoup modifier la tactique que j'applique ici", poursuivait Roger Federer, qui a pratiqué jusqu'ici un tennis offensif et varié à la Porte d'Auteuil.
L'enjeu sera en revanche double pour Novak Djokovic, qui sera sous pression vendredi: en cas de succès, "Nole" égalera le record du meilleur début de saison dans l'ère Open (42 succès d'affilée pour John McEnroe en 1984) et, surtout, sera assuré de devenir le 25e numéro un mondial de l'histoire. Il détrônerait Rafael Nadal, qui avait récupéré ce rang au détriment de Roger Federer après son sacre parisien de l'an dernier, et ce quel que soit le résultat de ce dernier vendredi face à Andy Murray (no 4).
Un 23e face-à-face
Roger Federer et Novak Djokovic seront opposés pour la 23e fois déjà en compétition officielle. Si le Bâlois s'est imposé à 13 reprises, il reste sur trois défaites toutes concédées en 2011 face au Serbe. L'homme aux 16 trophées du Grand Chelem, qui avait été nettement dominé en demi-finale à Melbourne (7-6 7-5 6-4), demeure le dernier joueur à avoir battu le vainqueur du dernier
Open d'Australie: c'était en demi-finale de dernier Masters, où il avait ensuite conquis le titre...
Invaincu cette année, titré sur la terre battue de Rome et Madrid grâce à des succès sur Rafael Nadal en finale, Novak Djokovic est l'indiscutable favori de cette demi-finale. Son inactivité forcée il n'a pas joué depuis dimanche et bénéficie donc de quatre journées de repos en raison du forfait de Fabio Fognini pour leur quart de finale ne devrait pas perturber un joueur qui a pris une autre dimension depuis qu'il a offert la victoire à son pays en Coupe Davis en décembre.
Roger Federer a d'ailleurs déjà vécu une situation similaire, en 2007 à Wimbledon: qualifié pour le 4e tour dès le vendredi de la première semaine, il profitait du forfait de Tommy Haas pour se hisser sans jouer en quart de finale. En raison de la pluie, il ne retrouvait les courts londoniens que le jeudi de la deuxième semaine, et pour quelques minutes seulement à cause des averses. Vainqueur de trois matches en trois jours, il allait glaner aux dépens de Rafael Nadal son cinquième titre d'affilée à Wimbledon.
si/rou
Roland Garros, 1/2 messieurs
R.Nadal ESP/1 - A.Murray GBR/4
VE à 14h en direct sur tsr2 et tsrsport.ch
N.Djokovic SRB/2 - R.Federer SUI/3
VE après Nadal-Murray en direct sur tsr2 et tsrsport.ch
Nadal favori face à Murray
Bien que tout autant alléchante sur le papier, la deuxième demi-finale s'annonce moins ouverte. Rafael Nadal qui fêtera ses 25 ans vendredi a remporté 10 des 14 duels livrés face à Andy Murray, s'adjugeant notamment leurs trois matches disputés sur terre battue. Le dernier en date s'était joué en demi-finale du Masters 1000 de Monte-Carlo: le tenant du titre et quintuple vainqueur du tournoi s'était imposé 6-4 2-6 6-1 grâce avant tout à une bien meilleure condition physique.
Pas très convaincant dans ses quatre premiers tours, le gaucher majorquin a par ailleurs su élever son niveau de jeu dans le quart de finale qui l'opposait à Robin Soderling (no 5). Victime samedi dernier au 3e tour d'une entorse à la cheville droite qui semble toujours le perturber dans ses entames de match, Andy Murray n'a pas affiché la même maîtrise mercredi face à un adversaire pourtant bien moins dangereux (Juan Ignacio Chela/ATP 34).
La coupe est pleine lorsque l'on sait qu'Andy Murray n'a jamais su se transcender dans les grands rendez-vous. Présent pour la sixième fois dans le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem - la première à Paris -, l'Ecossais de 24 ans est toujours à la recherche d'un premier sacre majeur. Il est même passé à côté de ses trois finales, s'inclinant en trois sets à New York en 2008, à Melbourne en 2010 (les deux fois face à Roger Federer) et à nouveau en Australie cette année (face à Novak Djokovic).